Napoli, tu tires ou tu pointes ?

Par Nicolas Soldano publié le 01 Nov 2016
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J’y vais ? J’y vais pas

Pour le Napoli, une stat fait mal cette saison : l’équipe réalise moins de 6 frappes cadrées par match, stat assez faible pour une équipe de haut de tableau avec de forts taux de possession (pour comparaison Crotone, lanterne rouge, cadre 3 fois par match). Proche d’une caricature du FC Barcelone, le onze napolitain donne l’impression de vouloir entrer dans le but avec la balle. Ce qui donne l’impression de voir une équipe qui tourne en rond, comme un rapace tournant autour de sa proie sans passer à l’acte. Et même si les actions finissent par des frappes, elles sont souvent précipitées et donc contrées ou largement hors cadre. Les joueurs tirent très peu en première intention et multiplient les touches de balles superflues.

L’exemple parfait de tout cela reste la défaite contre l’AS Roma à domicile où les joueurs napolitains se sont entêtés à s’engluer dans les vingt derniers mètres adverses, au plus grand bonheur des Romains qui n’attendaient que ça pour frapper en contre à chaque perte de balle. Alors oui, le Napoli est l’équipe d’Europe qui prend le plus sa chance de l’intérieur des 6 mètres, ce qui flatte sa capacité à recroqueviller l’équipe adverse devant ses buts et à profiter des centres. Mais les 6 mètres, c’est surtout là où fourmille une forêt de jambes bien regroupées, prêtes à contrer n’importe quel début de frappe à bout portant. Ce qui débouche sur une stat moins flatteuse : le Napoli est dans le top 5 européen des équipes se faisant contrer le plus ses frappes tentées.

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source : Whoscored.com

Pétards mouillés

C’est simple, sur les 28 buts des azzurri toutes compétitions confondues, seuls 2 buts proviennent de frappes de loin (en comptant le coup franc de Mertens contre Benfica). Lorsque les Partenopei tentent de frapper d’en dehors de la surface, ils ont à peine 1 chance sur 3 que le tir soit cadré et moins d’1 chance sur 8 qu’il débouche sur une occasion de but franche. Depuis le départ d’Inler, très peu de joueurs se démarquent par leur capacité de frappe à longue distance. Hamsik régale en terme de passes mais lorsqu’il veut prendre sa chance de loin son positionnement dans le milieu à trois l’entraîne souvent à frapper pied gauche, ce qui est “loin“ d’être son bon pied… résultat, les tifosi de curva reçoivent des cadeaux. En conséquence, le Napoli fait partie du “Flop 20“ des  équipes d’Europe qui marquent le moins de buts de l’extérieur des 18 mètres.  Le système tactique de Sarri pourrait-il en être une cause, celui-ci étant basé sur un redoublement de passes courtes au milieu de terrain et sur une forte tendance à vouloir créer le danger par les ailes ?

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Graphique montrant de quelles zones de tir viennent les frappes cadrées: whoscored.com

Un milieu de terrain souvent trop neutre

Jorginho, à l’image d’un Verratti, préférera le plus souvent tenter une passe même si il est en position de frappe. Même Allan qui à l’Udinese n’avait pas peur des tirs lointains semble être rentré dans le rang. Hamsik se démarque évidemment un peu plus de par ses passes décisives et ses quelques buts mais il lui arrive de passer des matchs où il ne décoche pas un tir. De manière plus globale, à chaque phase offensive d’attaque placée on sent les attaquants en sous nombre et isolés, quasiment à chaque fois à 1 contre 2 ou 3, obligés de créer seul un déséquilibre par un dribble voir plusieurs pour construire un début de possibilité de frappe ou de passe dangereuse.

Alors bien sur, certaines chevauchés héroïques d’Hamsik au milieu permettent d’apporter ce surnombre, mais c’est surtout en situation de contre ou durant les phases de transition qu’ils surviennent. Même chose pour les incursions d’Allan, lui qui a la capacité de déposer un ou deux joueurs par un dribble. Lorsque le bloc-équipe adverse est bas, les joueurs placés en mezz’ala (Hamsik, Allan ou Zielinski) restent campés aux 30 mètres en essayant de donner du mouvement en permutant, mais font étonnement très peu d’appels, ne serait-ce que sur les centres des ailiers ou des arrières latéraux. Callejon est souvent bien seul face à la défense adverse à demander la balle sur la tête. Même une belle offrande se transforme donc en une mission impossible.

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Statistiques du milieu de terrain napolitain

Des signes encourageants malgré tout

Alors oui, il semble que le Napoli souffre de carences dans son jeu mais des signes positifs sont à souligner. Depuis quelques matchs, notamment contre des équipes supposées plus faibles, les Azzurri se remettent à frapper beaucoup et d’un peu plus loin, même si le cadre n’est pas toujours au rendez-vous. Le match face à Empoli a d’ailleurs permis d’établir un nouveau record cette saison pour l’équipe avec 33 tirs tentés (!). Ici on restera prudent sur la conclusion à tirer quand on sait les galères du club toscan dans le jeu. Quoi qu’il en soit, le match de Champion’s league de ce soir, qui plus est à l’extérieur, va certainement permettre à l’attaque napolitaine de se mouvoir dans un match plus ouvert, où Besiktas ne restera pas devant son but, ce qui pourrait avoir des conséquences positives pour multiplier les possibilités de frappes dangereuses, à des distances que les espaces libres permettront.




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