Morata quitte la Juventus pour mieux retrouver l’Italie
Lundi après-midi, les tifosi de la Nazionale et notamment ceux de la Juventus auront tout particulièrement à l’oeil l’un des joueurs de la Roja, et pour cause : pour l’instant meilleur buteur de cet Euro (guère prolifique en buts il est vrai), Alvaro Morata, bombardé avant-centre en chef de la sélection ibérique par Vicente Del Bosque, sévit depuis deux saisons sous la tunique noire et blanche de la Vieille Dame. Ou plutôt sévissait, puisque la nouvelle de son rachat de plein droit par son « ancien » club, le Real Madrid, a été rendue publique par l’administrateur bianconero himself, Giuseppe Marrotta. Les merengues avaient astucieusement fait inclure cette clause lors de la transaction qui avaient eu lieu à l’été 2014. Pourtant, il ne s’agira pas vraiment d’un retour au bercail en vue de récupérer l’un des talents maison, puisque les Madrilènes, flairant le bon coup, rapatrient leur ancien joueur en s’acquittant de la clause réglementaire de 30 M€, mais dans l’espoir de le revendre à un prix bien plus élevé. Cynisme (ou juste réalité économique), quand tu nous tiens… C’est qu’entre temps, Alvaro Morata s’est forgé une véritable crédibilité en Italie. Des débuts compliqués (rappelons qu’il s’était blessé lors de son premier entrainement) à son but en finale de l’édition 2015 de la Champions League, le chemin parcouru lors de sa première saison en noir et blanc aura été jalonné de 15 buts et de nombreuses éloges, avant un deuxième exercice ou Max Allegri, étonnamment, s’en sera quelque peu détourné pour installer sa doublette Dybala-Mandzukic en attaque (avec à la clef encore une douzaine de réalisations tout de même pour l’Espagnol).
Duels en perspective
Si son temps de jeu et sa visibilité en auront été quelque peu entamés, cela n’aura pas empêché sa valeur marchande de croître (on parle désormais de 70 M€, rien que ça, alors que la Juve l’avait débauché pour une petite vingtaine de millions), et surtout Del Bosque de l’installer au coeur de son dispositif pour l’Euro. C’est évidemment cela qui nous intéresse dans l’immédiat, et au-delà de la symbolique d’un Morata faisant face à l’ensemble de l’arrière-garde de son ancienne équipe, c’est véritablement un danger permanent auquel va devoir faire face la triplette Barzagli-Bonucci-Chiellini pour ce huitième de finale entre la Roja et la Nazionale. S’il participe moins au jeu et en conséquence semble donc faire moins de différences sur le terrain en sélection, Morata se concentre sur la finition, sa précision de frappe et son jeu de tête faisant pour leur petit effet, au point de ne pas faire regretter la présence par exemple d’un Torres dans les rangs espagnols, ou encore l’utilisation d’un faux numéro 9 tel Fabregas il y a quatre ans. Match dans le match, Morata face à la défense de la Juve cela pourrait donc avoir de l’allure, d’autant que le désormais ex-juventino s’est souvent montré décisif sous le maillot turinois lors des matchs à élimination directe : demi-finale et finale de Champions League en 2015 donc, ou encore finale de la Coupe d’Italie en 2016. Espérons que la liste s’arrête là pour l’instant…
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