Milan AC : à l’institution de jouer !
Particulièrement significative, l’affaire Bacca plonge le Milan AC dans une zone de trouble qu’elle n’avait plus connu depuis longtemps. Joueur conspué, pris pour cible sur les réseaux sociaux, dans un contexte délétère d’enchaînement de contre-performances : voilà qui replace le club lombard dans une histoire récente qu’il avait cru pouvoir quitter. Comble de la similitude, une phrase du Colombien, « Perché sempre io », traduction étonnamment fidèle du « Why always me » dont Mario Balotelli avait fait sa devise en Angleterre. Pourtant, dans ce marasme, plusieurs pistes de sortie de crise sont à envisager. Sérieusement. Et avant tout pour la meilleure des raisons : parce que, quoiqu’on en dise, le Milan AC va mieux cette saison, et qu’il serait terrible de voir les progrès bien réels de cette équipe ruinés par un passage à vide.
Poursuivre la reconstruction sportive
Comme vu ces dernières saisons, la pire des réactions à tout ce désordre serait l’éviction de Vincenzo Montella. Il est l’homme de ce renouveau. Avec intelligence, il a misé sur une jeunesse qui le lui rend bien, et l’identité de jeu qu’il a imposée permet au Milan AC de dominer la plupart de ses matches, y compris les défaites retentissantes face à l’Udinese et à la Sampdoria. Hier, l’Aeroplanino sortait d’une rencontre avec ses dirigeants « confirmé sans réserve », comme si la question valait déjà la peine d’être posée. Versatile board milanais. Car, en réalité, le secteur sportif s’est bien assez défendu ! Avec ses armes, avec parfois sa maladresse et l’aléatoire naturel du football. Ce qui manque aujourd’hui, c’est la position institutionnelle de la grande maison milanaise. Avec, en toile de fond, le rachat du club.
Une ligne, des échéances claires, et surtout du courage!
Oui, la situation serait beaucoup plus facile à vivre pour les supporters rossoneri si tout était clair. Si chacun pouvait vivre avec l’assurance qu’une reprise effective se profilait, à une date précise, la série de mauvais résultats apparaîtrait comme une inévitable tempête à traverser. Ce n’est pas une opinion, c’est un fait. C’est un fait dans tous ces cafés, tous ces foyers que vous trouverez à Milan et partout ailleurs dans le monde, et où le blason du Diavolo, encore digne, lui, brille encore des mille feux de la mémoire de ses tifosi. En l’état, le nécessaire secret autour des négociations, favorisé par le tropisme chinois de l’interlocuteur, ne permet pas d’y voir clair. Et attise les peurs, les tensions et les fantasmes. C’est maintenant que la direction doit réagir. Elle doit fixer une échéance concernant la vente, une date consensuelle susceptible de rassurer. Il est aussi plus que temps de dire au revoir à Adriano Galliani, sans manquer d’affection pour le personnage pour autant. Son image de boutiquier arrangeant des transferts à la petite semaine avec ses amis, le quittera d’autant moins qu’il en confirme les avatars à chaque mercato. Changement de moyens, changement d’hommes, impression d’une ligne stratégique claire et quelque part prévisible : à l’institution de grandir, de se réinventer, et d’emboîter le pas au secteur sportif qui s’y est déjà mis depuis longtemps. Bref, à l’institution de jouer !
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