Walter Mazzarri est un entraîneur féru de tactique et adepte inconditionnel de la défense à trois (ses équipes évoluent en 343 ou en 352). Il excelle dans l’art de motiver ses troupes, c’est un personnage sanguin, comme en témoignent ses régulières expulsions. Il pousse ses équipes jusqu’aux derniers instants de la partie qui ont ainsi été surnommés le Mazzarri-time.

La formation de joueur de Walter Mazzarri s’effectue dans sa région natale de Toscane d’abord à la Follonica et ensuite à la Fiorentina, où on le surnommait le “nouveau Antognoni”. Évoluant au milieu de terrain, ce fut un baroudeur puisqu’il défendit les couleurs d’une dizaine de clubs, de l’Empoli à l’Acireale en passant par Modena, Licata, Viareggio entre autres et Pescara où Mazzarri fit ses débuts, le tout de la Serie C à la Serie A. Il raccroche les crampons avec les couleurs de la Torres en Sardaigne en 1995 après 14 ans de carrière chez les pros.

Mazzarri exécute sa formation d’entraîneur en tant qu’adjoint de Renzo Uliveri durant deux saisons à Bologna et une au Napoli, tout en écrivant une thèse sur ce rôle de second. Il parachèvera cet apprentissage avec la prise en main de la Primavera de Bologna en 1999. Lors de la saison 2001/02, il réalise ses débuts sur le banc en Serie C2, avec une équipe qu’il a connu en tant que joueur, l’Acireale et obtient le maintien pour sa première expérience. Saison suivante, il grimpe un échelon et se retrouve à diriger la Pistoiese dans sa Toscane natale pour un épilogue similaire. Ensuite direction…sa province natale et la Serie B où il s’assoit sur le banc de Livorno et dirige, entre autres, Cristiano Lucarelli et le jeune Chiellini avec lesquels il hisse le club en Serie A, 55 ans après en être descendu. Et rebelote malgré cette montée, il s’en va au bout d’une saison pour débarquer à la Reggina à l’été 2004 classant le club calabrais dixième, à la meilleure place de son histoire parmi l’élite. La saison suivante l’objectif maintien est atteint avec une treizième position. C’est lors de sa troisième saison en Calabre qu’il va véritablement s’aguerrir et s’affirmer au plus haut niveau, en maintenant le club en Serie A, malgré la pénalité de onze points suite au Calciopoli. Un véritable exploit.

Mazzarri file ensuite à la Sampdoria en 2007, il dirige alors ses premiers matchs européens en coupe de l’UEFA. Les Blucerchiati disputeront l’édition suivante puisqu’en championnat l’équipe est menée à la 6ème place directement qualificative. Si le club peine à se sauver la saison suivante (perdant les deux derbys), il se hisse en finale de la coupe d’Italie mais s’incline aux tirs au but contre la Lazio. Avec ce bilan mi figue-mi raisin, Mazzarri prend la décision, d’un commun accord avec la direction, de ne pas prolonger l’aventure. Il ne restera pas longtemps sans club puisqu’il est sollicité par le Napoli pour succéder à Donadoni et prend les commandes du club azzurro après sept journées et plus de dix ans écoulés depuis son passage en tant qu’entraîneur adjoint. Il signe son retour d’une 6ème place avec 59 points dans la besace, établissant un record pour le club depuis l’instauration de la victoire à trois points, ainsi que d’une qualification pour l’Europa League acquise à deux journées du terme. La saison suivante, les napolitains iront jusqu’en 16èmes dans cette même compétition mais surtout le Napoli assure sa 3ème place finale en championnat (après avoir été longtemps dans la course pour le titre), synonyme de qualification directe pour la Ligue des Champions 21 ans après sa dernière participation.

La saison 2011/12, celle où il a l’intention de lutter pour le scudetto, mais le beau parcours en Champions League réalisé par le Napoli jusqu’aux 8èmes et l’élimination par le futur vainqueur Chelsea, influe sur les performances en championnat et les partenopei se classent 5ème. Cependant le clou de cette saison fantastique a lieu à Rome en finale de la coupe d’Italie. Le Napoli y affronte une Juventus qui se présente en championne et invaincue, mais Mazzarri va lui infliger sa première et unique défaite de la saison et ainsi glaner son premier trophée. Pour sa dernière saison sur le banc azzurro, il amène le Napoli à une très belle deuxième place avant de s’engager à l’Inter l’été 2013, le but étant de relancer une équipe en crise. C’est chose faite avec une 5ème place acquise au milieu du changement de propriété, mais après un début de seconde saison décevante, il est licencié en novembre 2014 par le duo Thohir-Moratti.