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L’heure du bilan pour Massimo Moratti

16 novembre 2013 à 17h25         Valentin Pauluzzi
L’heure du bilan pour Massimo Moratti

L’heure du bilan pour Massimo Moratti

Inter Milan Inter Milan 

Jusqu’à la dernière minute on se demandait si Massimo Moratti allait rester président de l’Inter ou pas, mais c’est bel et bien Erick Thohir qui prend les rênes du club, l’Indonésien est le nouvel actionnaire majoritaire et aussi nouveau président, tandis que Moratti devient président d’honneur.

Plus de 18 ans à la tête du club nerazzurro, un chapitre de l’histoire du club milanais et italien qui se clôt, lorsque le nouvel organigramme du club a été publié sur le site officiel hier, ne plus voir Massimo Moratti à la case président a fait un drôle d’effet, à tout le monde. Cela dit il reste président d’honneur et quatrième actionnaire par ordre d’importance après le trio d’indonésiens, son fils Angelomario étant vice-président, l’histoire entre la famille milanaise et la Beneamata n’est donc pas encore totalement terminée. Cependant ce n’est plus elle qui dirigera le club et prendra les décisions les plus importantes car minoritaire dans le nouveau conseil d’administration (3 contre 5), les Indonésiens prennent la main. Alors que retenir de ces 18 ans de Morattisme ? D’abord des statistiques, 897 matches, du 1-0 signé Berti lors contre Brescia au 2-0 contre Livorno, 55 % de victoires, 24 % de nuls et 22 % de défaites, 1531 buts marqués, 958 encaissés et 16 trophées, tous remportés au moins une fois sauf la Supercoupe d’Europe. Massimo Moratti c’est avant tout un supporter invétéré, ayant vécu les succès de la Grande Inter de son père Angelo lorsqu’il était jeune homme, un lien indissoluble s’est forgé entre lui et le club nerazzurro. Président tifoso par excellence, ses absences à San Siro se comptent sur les doigts de la main, tandis que les visites à la Pinetina pour saluer l’équipe et le staff étaient une belle habitude. D’ailleurs tous les joueurs et entraineurs passés durant son ère ne disent que du bien sur lui (idem pour nombreux de ses adversaires), ça ne peut être un hasard. En effet, outre la courtoisie de la bourgeoisie milanaise, Moratti est du genre à bien traiter ses employés, de la star de l’équipe au magasinier, pas d’exceptions ni de comportement dédaigneux, seul Christian Vieri a de la rancœur envers lui, pour une vilaine histoire d’écoutes illégales. Ironie du sort, c’est le meilleur buteur de l’ère Moratti.

Évidement cette ère est divisée en deux parties, il y a l’avant et l’après Calciopoli, 3 trophées en 13 ans, puis 13 en 7 ans. Une affaire que Moratti ne cesse de rappeler dès qu’il en a l’occasion pour justifier les difficultés de sa gestion avant 2006. Pour lui, Calciopoli c’est un système (mis en place entre autres par Luciano Moggi, ancien dirigeant de la Juventus) qui l’a empêché de gagner pendant des années, un mur infranchissable qui lui permettait de finir au mieux 2ème en Serie A. Oui même quand la Roma et la Lazio remportaient le titre. Une théorie assez facile à démonter (en se référant par exemple aux performances parallèles en Champions League). Le problème c’est qu’il a volontiers continué d’utiliser cette affaire après 2006 pour justifier les difficultés de son club, s’enfonçant dans son incohérence, ah ça on pouvait compter sur lui pour maintenir un climat de suspicion dans le football italien et ce jusqu’à tout récemment encore. Pas plus tard que la saison passée, il parlait de mauvaise foi arbitrale, en exagérant à peine, pour Moratti ces derniers ont bien fait leur boulot de 2006 à 2010, d’ailleurs le titre dont il est le plus fier est le scudetto de 2006 sur tapis vert. Une insupportable vision manichéenne du football italien largement colportée par une presse bienveillante qui l’a volontiers soutenu au cours de toutes ces années, ne faisant que trop rarement référence au passeport de Recoba, à une prescription minutée qui évite à l’Inter un procès sportif concernant une affaire lié justement à Calciopoli et où elle est accusée de fraude sportive, voire aux écoutes illégales (affaire encore en cours, la justice ayant condamné Pirelli pour celles à l’encontre de l’ex arbitre De Santis, surement dans le but de surveiller le trafic de pneus de ce dernier) et autres casseroles que trainent tout grand club qui se respecte. Une presse volontiers dithyrambique (et rose à tout hasard) sanctifiant l’œuvre d’un homme pas forcément controversé mais à l’honnêteté intellectuelle discutable, idem pour les institutions du football. S’il a fait évidemment beaucoup pour son club, peut-on tenir aussi ce discours pour l’Italie ? Que ce soit clair, les tifosi nerazzurri doivent énormément, si ce n’est tout, au pétrolier qui aurait dépensé 1,5 Milliard en 18 ans, le reste du pays ? Ça se discute, durant sa gestion, l’apport à la Nazionale a été minime, tandis que jamais le football italien n’a pu profiter d’un cycle interiste en Coupe d’Europe comme il a pu le faire avec des locomotives comme les Juve de Moggi ou les Milan de Berlusconi.

L’Italie du foot peut tout de même le remercier pour l’argent investi dans les transferts qui ont régulièrement permis de renflouer les caisses adverses, mais aussi pour la possibilité de voir de grands champions dans notre Serie A (Ronaldo pour n’en citer qu’un), créant de l’émulation parmi la concurrence quand elle en avait les moyens, augmentant ainsi le sex-appeal du championnat. Piètre gestionnaire (il n’est d’ailleurs qu’administrateur délégué et numéro 3 de la Saras, l’entreprise familiale), l’Inter est descendue du toit du monde aussi vite qu’elle y est montée en 2010, avec des comptes constamment dans le rouge, lors d’un de ses rares éclairs de lucidité, Moratti a d’ailleurs admis que l’après Triplete fut une occasion manquée. Le triplete justement, l’œuvre d’un homme, José Mourinho (autre expert en théorie de complots), un des seuls bon choix du président pendant toutes ces années (mais quel choix !), puisque Moratti a volontiers enchainé joueurs et entraîneurs, avec parfois des licenciements discutables. Ce qui a porté à plusieurs déroutes mémorables (élimination contre Helsingborg en préliminaires de la Champions League, 0-6 lors d’un derby, etc…) pour ne pas parler des opérations de mercato incompréhensibles (les fameux échanges avec la Juve et le Milan, une liste infinie de bidoni, certains achetés à prix d’or) qui ont marqué ces 18 années, inversement Moratti a régulièrement défait de bonnes Inter qui pouvaient faire mal avec un peu plus de patience, mais il était trop tifoso pour attendre. D’ailleurs les ultras nerazzurri n’ont pas manqué de lui rappeler samedi dernier avec une banderole qui citait aussi bien les victoires que les défaites et qui est restée en travers de la gorge du président. C’est, selon son fils, une des raisons pour lesquelles il n’a pas accepté de garder son poste. De toute façon Moratti n’est pas du genre à s’accrocher à son siège, il avait volontiers légué sa place à Giacinto Facchetti pendant deux ans, jamais on ne l’a vu occuper un rôle important à la Lega ou à la FIGC tel un Galliani ou un Lotito. Ce n’était pas sa conception du foot. Tout comme il n’a jamais cherché à personnifier l’Inter aimant rappeler qu’elle appartient avant tout aux tifosi. Pas de protagonisme inutile et déplacé à la Berlusconi. Le fair-play financier approchant, les coûts de gestion ont été drastiquement réduit ces deux dernières saisons et l’héritage technique livré aux Indonésiens est plus que correct, un excellent coach et une épine dorsale de joueurs qui forment une très bonne base de départ. Mais les dettes ne diminuaient pas et l’apport de nouveaux investisseurs était désormais inévitable.

On peut tout de même compter sur lui pour continuer de le voir dans les travées à supporter son Inter, s’allumant une cigarette, exultant pour un but, pestant contre l’arbitre comme tout bon tifoso, tandis que ses collaborateurs suivront ça de leur base indonésienne. Internationale oui, mais surtout milanaise et pour ça la famille Moratti doit continuer de lier son nom à l’histoire d’un club qu’elle a rendu mythique.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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