Les démons d’Attilio Romero, fantôme du Torino

Attilio « Tilli » Romero a marqué l’histoire du Torino, bien plus qu’il ne l’aurait voulu. Il n’est pas seulement le Président de la faillite de 2005, il est aussi celui qui a renversé Luigi Meroni, star du club, il y a un peu plus de cinquante ans. C’est au cours de l’émission « Rabona » de la Rai 3 que Romero a révélé il y a quelques jours qu’il rencontrera Maria, la soeur de Luigi. L’occasion pour Calciomio de faire le portrait d’un homme blessé et de conter cette histoire au sens propre incroyable…
Attilio, le tifoso qui entraîne la mort de la star qu’il adule
Attilio, 19 ans, étudiant turinois et tifoso du Torino s’engueule avec un autre supporter sur la match de Luigi Meroni dans les travées du Stadio Comunale. Tilli ne supporte pas qu’on critique Gigi même si, c’est vrai, il a livré un petit match et se trouve expulsé. Deux heures après le coup de sifflet final de ce Torino-Sampdoria (4-2), ce 15 octobre 1967, Attilio et un copain, empruntent le cours Re Umberto. Sur le tableau de bord de la Fiat 124, une petite photo de Gigi. Il pleut, la Fiat heurte un piéton qui traversait imprudemment ; c’était Luigi Meroni. Luigi meurt à 24 ans. Au Torino depuis 1964, il a aussi porté six fois le maillot azzurro de la Nazionale. « Je l’adorais. Je me coiffais comme lui. J’avais ma chambre couverte de posters de Gigi » se souvient Romero. La vie est une putain peu respectueuse.
Les tifosi granata l’ont soutenu après le drame. Une délégation du groupe des « Fedelissimi », groupe auquel il appartenait, témoigne de leur amitié pour Tilli qui doit rester l’un des leurs. Romero ne se rend pas au match suivant ; un derby de la Mole où le Toro l’emporte 4-0 contre la Juventus. C’est Giogio Naone, fils d’un vice-président du Torino qui l’a aidé à retourner au stade. Un soir de défaite pour un Torino-Bologna (0-1) à la fin d’une saison où le club remporte une coupe d’Italie qui le fuyait depuis la tragédie de la Superga en 1949.
Romero, toujours amoureux du Toro
Attilio Romero ne va plus au stade depuis 2005, date à laquelle il a abandonné la direction du Torino calcio après une gestion frauduleuse qui mènera à la banqueroute du club à sa condamnation personnelle à deux ans et demi de prison en 2008. « J’ai toujours dit que ce que j’aimais le plus étaient ma mère, mon père et le Toro. Et quelque fois pas dans cet ordre » affirme ce monsieur de 70 ans à la Gazzetta dello sport. Président, alors que le club était en difficulté, coincé en Serie B, il a bien vu cette banderole « Romero assassin ». Cela n’empêche pas la nostalgie : « Pour moi le Torino a un maillot grenat col-rond, sans inscription, les shorts blancs et les chaussettes blanches avec le bord blanc« . Chaque vendredi, vous pourriez le croiser dans le quartier de la Crocetta. Au déjeuner, il refait l’histoire avec d’anciens joueurs comme Zaccarelli ou Cravero, Il ne loupe pas une semaine. « Je suis bien avec eux. J’aime encore le Torino, tellement« .
« J‘ai beaucoup souffert. Mais je sais que lui aussi a beaucoup souffert, différemment. C’est le moment de nous parler » a dit Maria Meroni à la Rai 3. De son côté, Romero ne viendra pas les mains vides : « Je lui offrirai un livre, « Démons » d’Alessandro Alciato, qui explique bien ce que j’ai en moi« . Celui qui habite encore à quelques mètres de l’impact de l’accident l’affirme : « La rencontre avec sa soeur m’apportera un peu de paix« . Même les fantômes doivent vivre avec leurs démons…
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