Giovinco, les raisons de l’éviction

Par Christophe Malcangi publié le 09 Nov 2016
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giovinco-toronto

Une divergence capitale

En Amérique, les faits parlent pour Sebastian Giovinco : un compteur de 21 buts et 17 passes décisives en 2016, une réputation parfaitement construite sur le continent, des gestes techniques fabuleux qui font le tour de la toile tous les huit jours, un restaurant fétiche et des coéquipiers qui le dorlotent comme une mascotte, bref de quoi faire parler de lui après des années au second plan à la Juventus. Aujourd’hui sur le terrain des playoffs du championnat contre les New York City de Andrea Pirlo (contre lequel il inscrit un triplé), et reconnu meilleur joueur de la MLS cette année, on pouvait croire cette fois que l’élément de Toronto allait franchir les portes de la sélection. Et pourtant.

Giampiero Ventura a expliqué la raison de l’énième exclusion de Sebastian Giovinco, un choix que beaucoup ont critiqué surtout à la vue des convocations moins évidentes de joueurs comme Zaza, Eder et Gabbiadini, qui traversent une période terne dans leurs clubs respectifs. «Giovinco joue dans un championnat où la qualité est relative, et les buts comptent peu». Un championnat que Giovinco, lui, revalorise. «La MLS est un championnat fou où tout peut arriver. Ce n’est pas un championnat facile comme peuvent l’affirmer quelques-uns». De l’Amérique, cette explication est parue superficielle et difficile à accepter, et détériore l’image d’une nazionale déjà peu bien vue par beaucoup d’Italiens à l’étranger. Mais à regarder de plus près, cette justification a effectivement ses raisons d’être.

Le championnat ne lui profite pas

Ainsi, il n’est pas absurde d’observer que le système et la philosophie de jeu de la Serie A et de la MLS se complètent terriblement mal. Tandis que le premier requiert une disponibilité à la fois offensive mais aussi défensive en phase de repli, le second repose en revanche sur un modèle « à l’anglaise » encore archaïque, où la recherche du bon appel de balle près de la surface de réparation et le coup de génie de la « star » vont primer sur la solidarité collective, ou bien même sur le jeu en contre-attaques rodé et efficace (avec participation intensive des latéraux ou d’un milieu de terrain percutant). Dans le cadre dans lequel il est plongé, Sebastian Giovinco peut en effet se régaler et faire parler son talent, incontestable. Toutefois, exit le marquage serré et à plusieurs sur le porteur du ballon, et place à la bonne vieille et désuète défense en zone qui vous garantira de subir une humiliation lorsque la fourmi atomique débarquera sur vous après plus de trois contrôles exécutés… Ces constats ne relèvent pas du préjugé hâtif, mais plutôt d’une forme de rééquilibre des données qui prévalent à Giovinco.

De la même façon, il faudra plus d’ambitions à Giovinco pour démontrer que sa dévotion et ses capacités peuvent apporter à la Nazionale, quand bien même le match amical face à l’Allemagne lui aurait permis de faire ses preuves auprès de son sélectionneur. Par ailleurs la compétition aux avants postes fait rage et ce sont bien les buteurs du pays qui prennent les devants jusqu’à nouvel ordre, du fait de leur dite acclimatation à un « championnat difficile », qui devance le niveau moindre de la MLS. Au bout du compte, ce qui peut alors apparaitre comme une politique isolationniste de Giampiero Ventura détient ses mobiles et fondements qu’il ne faudrait certainement pas méjuger.




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Christophe Malcangi

Rédacteur référent pôle news



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