Giaccherini, le soldat de la Nazionale

Par Louis De Brondeau publié le 02 Juil 2016
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giak

L’Homme de Conte

A la 32 éme minute du match face à la Belgique, Leonardo Bonucci fait une longue ouverture, Emanuele Giaccherini contrôle pied gauche puis enroule pied droit dans le petit filet de Thibault Courtois ouvrant ainsi le score pour la Nazionale. Attendez qui ça ? Oui oui, c’est bien Emanuele Giaccherini qui a ouvert le score face à la Belgique avec la Squadra Azzurra dans un Euro. Personne ne l’attendait ici, mais le petit Giak a encore une fois surpris son monde, il a fait grincer des dents à cause de sa présence dans la liste des 23 , mais il a donné pleinement raison à Antonio Conte de l’avoir convoqué. Pourquoi ? Parce que sur le terrain, Giaccherini est un combattant, un soldat qui court, harcèle le porteur du  ballon, et donne tout ce qu’il a pour l’équipe. C’est exactement le profil que recherchait Conte pour construire une équipe solide et combative, du coup il a préféré le milieu de Bologne à d’autres joueurs plus talentueux comme Giacomo Bonaventura. Giaccherini dans cet Euro c’est le symbole de la philosophie de Conte et de sa réussite. C’est-à-dire de la prédominance du groupe sur le talent individuel, La Pulce n’était pas un choix évident comme la BBC ou Gigi Buffon, c’est un choix personnel de Conte. D’ailleurs le technicien italien le connaît très bien puisque c’est lui qui l’a convaincu de rejoindre la Juve en 2011 alors qu’il avait déjà essayé de le recruter à Sienne l’année précédente. Conte connaît donc parfaitement toutes les possibilités tactiques qu’offre ce joueur par sa polyvalence, une qualité indispensable dans un groupe qui est limité à 23 joueurs et plus particulièrement dans le schéma de jeu de Conte, le 3-5-2, qui est un schéma tactique complexe.

giak conte

Un Euro déjà réussi

Surprenant. Voilà le meilleur qualificatif pour décrire l’Euro de Giaccherini. Surprenant déjà par son positionnent: milieu central gauche, poste auquel il n’est pas habitué puisque il a joué toute la saison sur l’aile droite avec Bologne. Surprenant surtout par ses performances. Sa combativité en a impressionné plus d’un et a surtout fait du mal à ses adversaires. Une stat, illustre parfaitement cet engagement de la part du numéro 23: les duels. 30% de duels gagnés (dont 25% de ses duels aériens) pour un joueur de 1m67 dont le physique n’est pas la principale qualité, cela montre la combativité du Giak.

Ballons touchés par Giaccherini lors des matchs face à la Belgique et l’Espagne. Source : Whoscored.com

italie belgique  Italie esp

Ses heatmaps contre la Belgique (en bleu) et l’Espagne (en orange) montre bien son énorme abatage sur toute la largeur du terrain avec une présence offensive dans l’axe du jeu (son but face à la Belgique vient de l’axe) et un gros travail à la construction du jeu sur le coté gauche pour suppléer le latéral gauche qui est le latéral défensif dans le système de Conte (surtout face à la Belgique où Matteo Darmian s’est très peu montré offensivement). Enfin impossible de ne pas voir tout le travail défensif effectué par le petit ailier de la Nazionale avec 5 ballons touchés dans sa propre surface lors de la rencontre contre la Belgique.

Mais son Euro ne se résume pas à seulement courir et récupérer des ballons, Giaccherini est aussi un joueur décisif et ça c’est aussi surprenant. En 3 matchs, le joueur de Bologne a marqué 1 but, délivré 1 passe décisive et participé à la création de 3 occasions ce qui le rend d’autant plus indispensable. Quand on se remémore la performance face à la Finlande en amical, on se dit que quoi qu’il arrive l’Euro de Giaccherini est déjà réussi.

Un nouveau départ ?

Giaccherini est le profil type du joueur qui a galéré. Après deux ans passés à la Juve, il est transféré à Sunderland mais le Giak ne se plait pas en Angleterre et il joue peu avec les Black Cats, deux saisons de galère pendant lesquelles il n’est plus convoqués par Cesare Prandelli avec la Squadra Azzurra, il ne fait d’ailleurs pas parti des 23 italiens pour la Coupe du monde 2014. Cet été il décide de revenir en Italie pour se refaire une santé avec en ligne de mire une place à l’Euro 2016. Sous les ordres de Delio Rossi puis de Roberto Donadoni, le Giak devient un élément indispensable de Bologne et obtient sa précieuse convocation pour l’Euro en France. Après une bonne saison, un bon Euro, voilà de quoi relancer la carrière d’un jouer qui a beaucoup bourlingué mais qui s’est toujours beaucoup donné et qui à déjà 31 ans n’a jamais totalement lancé sa carrière. De nombreux joueurs italiens se sont offerts une seconde jeunesse une fois la trentaine passée (Maccarone, Pirlo, etc). Pourquoi pas Giaccherini ? Après tout il n’a pas fini de nous surprendre.




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Louis De Brondeau

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