DOSSIER : Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi (9/23)

Par Christophe Mazzier publié le 15 Mar 2021
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Chaque lundi jusqu’au début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui, retour sur la (contre) performance de Gianfranco Zola, maudit avec la sélection italienne.

La sélection arrive à l’Euro 96, organisé par l’Angleterre, comme meilleur deuxième des éliminatoires. Dans ces rangs, elle peut compter sur un revanchard Gianfranco Zola, qui a toujours été dans l’ombre de Roberto Baggio, absent de cette compétition. Cette fois-ci, le sélectionneur Sacchi confie les rênes au petit meneur de poche de l’équipe de Parma, qui a soif de se faire pardonner sa terrible désillusion advenue lors de la Coupe du Monde 94 (injustement expulsé dès son entrée en jeu face au Nigeria).

Zola face à son destin

Nous sommes le 19 juin 1996, à 20h38, Pierluigi Casiraghi obtient un penalty. Le début de match est parfait. Le virevoltant attaquant de la Lazio est victime d’une faute du futur gardien de l’Olympique de Marseille, Andrea Kopke. Il a profité d’une erreur du défenseur Sammer qui lui a permis de se retrouver seul face au dernier rempart.

Et c’est le numéro 21, GianFranco Zola, qui place le ballon sur le point de penalty. Le désormais trentenaire peut enfin devenir l’ange salvateur, et effacer l’ombre de son erreur commise deux ans plus tôt. Il le sait, lui et ses coéquipiers doivent absolument gagner ce match pour, espérer, poursuivre son aventure.

Dans l’ombre de Maradona

Ce fait de jeu est une sacrée revanche pour le Sarde. Natif d’Oliena, une bourgade pauvre de 6 000 habitants, il a dû lever de nombreux obstacles pour se retrouver, ce soir-là, à Manchester, avec, au bout de ses pieds, le sort de la Squadra Azzurra. Petit de taille, trapu, lors de son séjour à Sassari il est repéré par Luciano Moggi, le président du Napoli, amoureux du beau jeu. Car oui Zola est un esthète du ballon, un prédestiné, un talent brut qui le mènera directement de la C1 au grand Napoli des Careca, Alemao et autre Diego Armando Maradona.

C’est sous l’aile du Pibe de Oro qu’il va déployer l’éventail de son arsenal. Il sera même titulaire lors de sa première saison. Il participe ainsi à l’obtention du second championnat gagné par les Napolitains. Il deviendra même le chouchou du Stade San Paolo après les problèmes de son Maestro de jeu avec la cocaïne qui précipitera son départ. Contre son gré, il débarque à Parma en 1993 où il imposera sa vista et sa magie du football jusqu’en 1996 avant de s’envoler pour Chelsea.

Dans l’ombre de Baggio

Ainsi lors de cet Euro, le Sarde est enfin au cœur du système du sélectionneur et mûr pour le leadership. Auparavant, trop numéro 10, dans l’ombre de Baggio, les deux joueurs n’ont jamais pu cohabiter ensemble sur un terrain. A la veille de la compétition, les polémiques étaient nombreuses autour de la sélection, Sacchi avait laissé de côté, Baggio, Vialli, Signori et autres Ferrara pour modeler une équipe forgée à son éthique de jeu.

Ainsi, Zola est propulsé pièce essentielle du système de Sacchi. Les éliminatoires pour la compétition organisée en Angleterre ont été poussives. Placés dans la poule la Russie, de la République Tchèque d’un tout jeune Nedved, et de l’Allemagne, les coéquipiers de Maldini débutent par une victoire nette sur la Russie (2-1). Deux buts de Casiraghi et un excellent Zola viennent à bout de Mostovoy, Kancelskis and Co. Pendant ce temps, l’Allemagne s’impose contre les Tchèques (2-0).

L’erreur de Sacchi

Excès de confiance, erreur comme il l’admettra par la suite, pour la deuxième journée, Sacchi remplace sept joueurs qui avaient pris part au premier match. Il remplacera, notamment, le duo qui avait fait tant de mal aux Russes, Zola-Casiraghi par Chiesa-Ravanelli. L’Italie, qui s’est compliquée la tâche avec l’expulsion d’Appoloni à la 30ème minute, perd ce match (2-1), tandis que l’Allemagne bat les Russes. Pour la dernière journée, elle est au coude à coude avec la République Tchèque, qui est en ballotage favorable, grâce à sa victoire sur les italiens. La Mannschaft, elle, est qualifiée. L’Italie doit donc faire mieux que la République Tchèque pour passer le tour.

Le dénouement

Mais le meilleur joueur de l’histoire de Chelsea va faillir. Son penalty est mal tiré, trop mou. Il ne surprend pas Kopke qui pare le tir. Après cette 8ème minute, Zola ne sera plus dans le match. L’équipe d’Italie va pousser, démultiplier les occasions mais rien n’y fera. Elle est même virtuellement qualifiée quand les Russes prennent à la 85ème, mais c’était avant que Smicer n’annihile les espoirs italiens en inscrivant le but égalisateur.

L’histoire démontrera que les deux équipes de ce groupe allait être les deux finalistes de l’Euro, qu’un jeune tchèque du nom de Nedved explosera pendant ce tournoi.

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas

2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été

3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie

4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft

5. Euro 2012 : Cassano, le revenant

6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo

7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant

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