Dossier : Euro 1968- Gianni Rivera, parcours du Golden Boy (17/23)

Par Pasqualino Petolillo publié le 10 Mai 2021
Crédits

Chaque semaine jusqu’au début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui, nous allons revenir sur la carrière de Gianni Rivera, vainqueur de l’Euro 1968 mais aussi premier soulier d’or italien né en Italie.

L’éclosion d’un talent précoce

Débuter à 15 ans et 9 mois en Serie A avec Alessandria et contre l’Inter, cela tient de l’irréel. Être aligné avec le Milan AC à moins de 17 ans et contre son club formateur tient de l’utopie. Pourtant, nous sommes bien le 18 septembre 1960 lors de la coupe d’Italie gagnée 5 buts à 3 par les milanais. Ce jour-là, l’Italie découvre un jeune prodige, aligné en soutien des attaquants. Celui-ci enchante le jeu du Diavolo.

La saison 1967/1968 du Milan AC voit l’arrivée de Franco Carraro à la Présidence du club en lieu et place de son père Luigi, décédé suite à un malaise cardiaque. Nereo Rocco est entraineur et le bomber attitré est Pierino Prati, qui termine meilleur buteur, Milan est champion. Gianni Rivera est déjà le capitaine du navire rossoblu. Il est décisif en quart de finale de coupe d’Europe dans un match rejoué et gagné par 2 à 0 où il signera le deuxième but. Milan remporte finalement la coupe des coupe 1968 contre Hambourg par le score de 2 buts à 0. Il ne marque pas mais l’Italie entière est sous le charme du talent piémontais. Ce jeune va devenir très rapidement il « Golden Boy », en raison de son jeune âge. La concurrence avec un certain Sandro Mazzola, bandiera de l’Inter, anime la presse transalpine. L’objectif premier est d’effacer l’humiliation de 1966.

Le chemin vers la victoire à l’Euro 1968

Gianni Rivera participe à toutes les rencontres qualificatives de l’Euro 1968 ainsi qu’à celles jusqu’en demi-finale contre l’URSS. Il a la faculté de pouvoir occuper toutes les positions offensives et inventer un but venu de nulle part. Son intelligence et sa créativité font merveille. Valcareggi, le sélectionneur de la squadra azzurra décide de l’entourer de joueurs qui appliquent à la lettre le fameux catenaccio. Nous voici en demi-finale contre l’URSS, Rivera se blesse à la cuisse après 5 minutes. A l’époque, le règlement ne prévoit pas de remplacements en cours de match. Les azzurri doivent jouer à 10 pendant le reste de la rencontre. A « 9 et demi » souligne le capitaine Giacinto Facchetti. En effet, un autre italien est victime de crampes en deuxième mi-temps. Il Mister demande à ses joueurs une concentration totale dans le jeu individuel et un marquage strict. Même son « ami » Sandro Mazzola vient prêter main forte à la défense. Du bord du terrain, Gianni Rivera vit avec intensité la rencontre. « Ce qui compte est la victoire », dit-il, l’échec coréen en Coupe du Monde 1966 est dans toutes les mémoires. La rencontre se termine sur un score vierge et qualifie l’Italie avec la fameuse règle de « pile ou face ». L’Italie est en finale et Rivera sait qu’il ne pourra pas jouer.

Lui, que la presse italienne, particulièrement un certain Gianni Brera (écrivain et journaliste sportif), ne ménage pas allant même jusqu’à le tenir pour principal responsable de la défaite contre la Corée. Pas tellement pour la qualité de ses matchs mais bien pour son « influence passive » orientant le style de jeu adopté par les azzurri. Un de ses estimateurs, Enzo Sasso du Corriere dello Sport, va jusqu’à affirmer que l’on prétend toujours le maximum de lui, voire la perfection. Rien ne lui est pardonné, contrairement à d’autres grands noms tels Mario Corso de l’Inter ou Giacomo Bulgarelli, bandiera du Bologne. On fouine dans vie privée, ou alors on critique sa corpulence physique, dans le but de le détruire moralement.

« Jouer pour la nation est un rêve d’enfant » dit-il en regardant ses coéquipiers concentrés et gonflés à bloc. Rivera avouera que « le groupe était si solidaire que chacun des sélectionnés méritait de jouer ». La victoire de l’Euro 1968 restera un souvenir mémorable, même si entaché d’une certaine amertume…

L’Italie tient son premier et unique sacre européen.

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

  1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas
  2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été
  3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie
  4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft
  5. Euro 2012 : Cassano, le revenant
  6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo
  7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant
  8. Euro 2016 – Giaccherini, la cheville ouvrière de Conte
  9. Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi
  10. Euro 1964 – Alberto Orlando, un quadruplé historique
  11. Euro 1968-Giacinto Facchetti, un capitaine victorieux mais chanceux
  12. Euro 1968 – Pietro Anastasi, l’éclosion de “Pietruzzu ‘u turcu”
  13. Euro 1988 – Gianluca Vialli, le bomber d’une jeune et talentueuse Nazionale
  14. Euro 1968, Dino Zoff, un leader né
  15. Euro 1972 – Roberto Boninsegna, un attaquant moderne 
  16. Euro 2016 – Simone Zaza et le pénalty manqué face à l’Allemagne



🔥 Les sujets chauds du jour :

« J’aurais entraîné Napoli gratuitement », Fabio Cannavaro

Romelu Lukaku veut rester à la Roma

Un cador de Premier League lorgne Ismael Bennacer

Naples apporte son soutien à Juan Jesus après l’acquittement d’Acerbi

Lautaro Martinez et Marcus Thuram visent les JO, l’Inter Milan s’inquiète

Avatar

Pasqualino Petolillo



Derniers articles