CALCIOSTORY: Il y 25 ans, la fabuleuse épopée européenne de Cagliari

Par Sébastien Madau publié le 12 Avr 2019
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12 avril 1994, demi-finale retour. En marquant à la 63e minute le troisième but de l’Inter (après ceux de Bergkamp et Berti), Wim Jonk ouvre la voie aux Nerazzurri vers la finale de la Coupe UEFA que les Milanais remporteraient d’ailleurs face au Casino Salzbourg (1-0 / 1-0). Mais le Neerlandais mettait également fin au rêve d’un Cagliari en train d’écrire une des plus belles pages de son histoire. La victoire sarde dans l’antre de Sant’Elia à l’aller (3-2) n’avait pas suffi. Pour Cagliari, atteindre un tel niveau avait valeur de miracle. Les insulaires n’avaient plus touché à l’Europe depuis 1972.

Dely Valdes – Oliveira : duo de feu

Le parcours aurait toutefois pu s’arrêter dès le premier tour. En effet, une défaite (2-3 avec des buts sardes de Pusceddu et Dely Valdes) sur le terrain du Dinamo Bucarest poussait les Rossoblù dans le doute. Heureusement, Matteoli et Oliveira remettaient les pendules à l’heure au retour (2-0) et permettaient d’obtenir le ticket des 16e. Là encore, rien de simple pour les hommes de Bruno Giorgi, qui avait succédé sur le banc de touche à Carlo Mazzone, parti à la Roma. Direction la Turquie et Trabzonspor. Cette-fois c’est le but à l’extérieur de Dely Valdes (1-1 / 0-0) qui qualifie les Sardes. Avec un adversaire de taille en 8e: le FC Malines de Michel Preud’homme. En Belgique, à l’aller, Cagliari marque les esprits en s’imposant 3-1 (Matteoli, Pusceddu, Oliveira) devant de nombreux Sardes immigrés dans le Plat pays. Le clou est enfoncé au retour (2-0 ; Firicano, Allegri) permettant une qualification sans bavure.

Victoire contre la Juve, défaite contre l’Inter

Au début des années 1990, les clubs italiens faisaient régulièrement main basse sur les compétitions européennes. Aussi, les confrontations entre pensionnaires de Serie A étaient loin d’être rares. Cagliari l’apprendra à ses dépens. L’adversaire en quart n’est autre que la Juventus de Roberto Baggio, dirigée par Giovanni Trapattoni. A l’aller, en terre sarde, les locaux font le boulot : victoire (1-0, Dely Valdes) devant 30.000 spectateurs conquis. Mais le retour s’annonce rude au stadio Delle Alpi, d’autant plus que Dino Baggio ouvre le score dès la 23e pour les Turinois. On se dit alors que la Vieille Dame déroulera. Mais là encore, les 20.000 Sardes de l’île et du continent présents dans les tribunes voient les Rossoblù renverser la vapeur. Firicano (33e) et Oliveira (61e) offrent une victoire historique à leur club. A toute la Sardaigne.
On se dit alors que plus rien n’arrêtera les Dely Valdes, Oliveira, Matteoli et consorts. D’autant plus que l’adversaire de la demi-finale est un animal blessé : l’Inter. En effet, les hommes de Walter Zenga étaient en train de réaliser la pire saison de leur histoire (13e à 1 point de la relégation). En championnat, Cagliari s’était imposé 1-0 à domicile et avait décroché le nul à San Siro (3-3). La demi-finale s’annonce pour le mieux. A l’issue d’un match aller historique, les Sardes prenennt une légère option (3-2, Oliveira, Criniti, Pancaro). Les 35.000 tifosi sont aux anges. Cela ne suffira pas. La faute à la nette victoire interiste au retour (3-0). C’en était fini des rêves de triomphe européen. Cagliari terminera le championnat à la 12e place.

Un exploit impossible à rééditer aujourd’hui ?

Ce rêve du printemps 1994 est resté sans suite. La participation à la coupe d’Europe aurait pu être une rampe de lancement pour le projet économique et sportif du président Massimo Callino qui avait racheté le club en 1992. Une telle épopée au bout de deux saisons laissait présager des lendemains qui chantent. Il n’en fut rien. Si Cagliari fait désormais pleinement partie de l’élite du calcio (23 saisons en Serie A depuis 1990), il n’a que très rarement figuré dans la première moitié de tableau. Rendant impossible un nouveau rêve européen. On a l’impression que cette époque donnait encore une chance aux clubs aux moyens plus modestes de s’illuster en Europe. On se souvient de la victoire de la Sampdoria en coupe des Coupes en 1990, des finales perdues en coupe UEFA de la Fiorentina en 1990, du Torino en 1992, de la coupe des Champions de la Samp en 1992. Ou de Vicenza en demi-finale de la coupe des Coupes 1998. Temps révolus ? Les faits actuels sont implacables. Difficile d’imaginer aujourd’hui que de telles aventures se reproduisent à court terme. La présidence de Tommaso Giulini offre à Cagliari une gestion saine. Mais prudente. Trop peut-être alors que justement certaines « petites » équipes ont réussi à sortir du rang grâce à leur audace. Et offrir ainsi à leurs supporters des souvenirs de toute une vie.

Equipe type de Cagliari 1993-1994 : Fiori; Pusceddu – Napoli – Firicano – Pancaro; Moriero – Herrera – Matteoli (cap.) – Bisoli – Oliveira – Dely Valdes. Entraîneur : Bruno Giorgi.




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