Roberto Mancini, le mal aimé peut-il devenir le sauveur de la Nazionale ?

Par Hugo Calamini publié le 07 Mai 2018
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Avant d’être un technicien mondialement reconnu, Mancini était avant tout un attaquant international italien. Il a pu jouer sous différentes couleurs tels que Bologna, la Sampdoria et également la Lazio. Le début du XXIe siècle marque la fin de sa carrière de joueur et sa reconversion d’entraîneur. Mancini vit alors sa situation s’accélérer à vitesse grand V ! Il entraîna de grosses équipes italiennes (Fiorentina, Lazio et Inter) comme européennes (Manchester City, Galatasaray et Zénith Saint-Pétersbourg) dans lesquelles les statistiques furent globalement bonnes avec des titres ramassés partout. D’ailleurs, son palmarès le démontre bien : il a remporté au total quatre Coupes d’Italie, une Coupe d’Angleterre, une Coupe de Turquie, trois Championnats d’Italie et un autre d’Angleterre. En d’autres termes, l’homme âgé de 53 ans a pratiquement remporté un titre dans chaque club où il est passé ! Une différence notable en comparaison.

Terrible en club, moins en Nazionale, Mancini aura laissé son empreinte partout en Italie. 

A quoi ressemblent ses idées de jeu ?  

D’un point de vue technique, Mancini est un entraîneur qui sait parfaitement s’adapter aux équipes qu’il entraîne, mais également à ses adversaires. Cette année au Zénith Saint-Pétersbourg, ce dernier oriente principalement son jeu sur un 4-2-3-1. Mais il utilise aussi le 4-3-3 tout comme le 4-4-2. C’est particulièrement sur cet aspect que l’on va s’attarder : Mancini a comme principale qualité une grande flexibilité dans l’environnement qui l’entoure. Il analyse les forces et faiblesses de ses adversaires pour en tirer le meilleur schéma tactique possible !

Interrogé en 2017 par Rosario Fiorello à la radio, il a exprimé son 11 idéal pour la Nazionale sous une formation en 4-3-3 :

Buffon – Zappacosta, Romagnoli, Bonnucci, Masina – Verratti, De Rossi, Candreva – Petagna, Belotti, Insigne

Une possible Italie sous Mancini nous laisserait imaginer une équipe qui privilégierait la possession avec une défense en béton armé. Le technicien prime en effet sur peu de buts encaissés lors d’un match, une victoire à 1-0 étant selon lui le résultat idéal. D’ailleurs, c’est la paire milanaise Bonucci-Romagnoli qui semblerait être sa possible charnière défensive. A noter que Mancini connaît bien Leonardo Bonucci, ce dernier ayant déjà joué sous ses ordres lorsqu’il évoluait à l’Inter. Le ballon circulerait surtout le long des ailes avec des latéraux au fort impact offensif comme Zappacosta. L’entraîneur italien aime s’entourer d’attaquants décisifs comme il a eu l’occasion d’entraîner à Manchester City par exemple avec Carlos Tévez, Sergio Agüero ou encore Edin Džeko. Au sein de la Squadra Azzurra, ce serait avec Belotti, un joueur qu’il affectionne particulièrement, que l’attaque s’organiserait. D’autres noms sont évoqués comme Petagna et évidemment Immobile qui a réalisé une belle saison. Avec un Verratti assez limité, l’Italie n’a pas de réel meneur de jeu. Ce système semble donc logique et cohérent.

Aujourd’hui, les autres joueurs susceptibles d’évoluer sous une Italie de Mancini seraient Pellegrini, un joueur très apprécié par le technicien, mais également Balotelli que Mancini a lancé dans le grand bain Jorginho, Criscito ou encore Darmian comme peut l’illustrer la formation ci-dessous. Autre possibilité, compte tenu de l’attrait particulier du technicien pour les milieux type « tour de contrôle », la venue durable de joueurs comme Gagliardini et Cristante dans le milieu de terrain. Mancini a toujours favorisé l’impact physique au milieu. A City c’était avec Yaya Touré, à l’Inter avec Felipe Melo ou Patrick Vieira.

 

Un possible onze pour Mancini en 2018 ? 

La communication de Mancini

Depuis début mai, Mancini est sans aucun doute de plus en plus proche du banc de la Squadra Azzurra et ne cache pas son enthousiasme de l’entraîner. Dernièrement, le 30 avril, ce dernier déclare au micro de La politica del pallone : « Entraîner la Nazionale serait quelque chose de prestigieux. Un honneur car l’Italie est une des équipes nationales les plus importantes du monde ». Lorsqu’on lui évoque une possible crise dans le football italien, l’entraîneur du Zénith Saint-Pétersbourg répond avec optimisme : « Ne pas voir les azzurri au Mondial sera triste, j’espère qu’ils retrouveront leur place au sommet. […] En ce moment l’Italie n’a pas les plus grands champions mais elle a de bons joueurs. Il faut avoir de la patience, travailler avec les jeunes pour avoir une bonne équipe dans le futur ».

De manière générale, Mancini maîtrise très bien sa communication. Ses communiqués de presse se font avec calme et il n’hésite pas à soulager la pression sur certains de ses joueurs pour tirer le meilleur d’eux-mêmes. Plus qu’un entraîneur, c’est un directeur sportif qui aime avoir la main sur tout l’environnement de son équipe. L’homme qu’il faut en quelque sorte pour l’Italie ?

Le bon homme pour la Nazionale ?

Comme peut dernièrement le rappeler le bras droit du président intérimaire de la FIGC, Costacurta, « Mancini est un de ceux qui peuvent faire repartir le foot italien » mais la concurrence reste rude car « 5 ou 6 noms entraîneurs de très haut niveau qui peuvent aider la Nazionale à redevenir une grande équipe ».

Les tifosi peuvent donc se demander : L’italien est-il le bon choix ? Sa carrière d’entraîneur pourrait bien convaincre les dirigeants de la FIGC à l’approuver. En effet, Mancini est un des principaux acteurs du football italien moderne. C’est un personnage charismatique qui possède les capacités et le recul nécessaire pour reconstruire cette Nazionale. Son passé de joueur est une véritable plus-value qui pourrait le différencier d’autres entraîneurs car rappelons le, être un bon coach nécessite également de devoir manager les coulisses d’un vestiaire avec des joueurs au comportement assez délicat comme un certain Mario Balotelli par exemple.

De plus, il possède une grande connaissance des différents championnats dans lesquels il a pu apparaître. Un détail, certes, mais qui demeure un changement majeur vis-à-vis des derniers sélectionneurs comme Giampietro Ventura, Antonio Conte ou encore Cesare Prandelli, n’ayant connu que des expériences italiennes avant de prendre en main la sélection.

Enfin, étant parfaitement flexible en termes de choix tactiques, l’ex nerazzuro semble être le choix idéal afin de s’adapter à chacune des situations qui se présentent. Par exemple, ses choix fermes conviendraient au contexte que traverse aujourd’hui l’Italie : assurer une transition, en se passant des services de vétérans comme Buffon ou Chiellini au profit de certains jeunes talents italiens ! Bien plus qu’un entraîneur, Mancini semble avoir tous les atouts possibles pour être le meilleur sélectionneur possible. C’est d’ailleurs le seul qui a manifesté sa forte volonté d’y aller, contrairement à d’autres. Rendez-vous le 13 mai pour les derniers détails.




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Hugo Calamini

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