DOSSIER : les plus grands duels franco-italiens, TFC-Napoli 1986 (replay)

Par Grégory Canale publié le 02 Déc 2020
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Légende de l’Argentine et du Napoli, Diego Armando Maradona s’est éteint mercredi 25 novembre 2020 à l’âge de 60 ans. À l’occasion de la disparition de l’une des plus grandes figures de l’histoire de la Serie A, Calciomio vous propose de (re)découvrir ses articles autour du Pibe de Oro. Retour aujourd’hui sur l’une de ses seules venues en France, du côté de Toulouse en 1986. Par Ben Soffietti, le 12 juin 2020.

Depuis plus d’un siècle, les oppositions entre formations italiennes et françaises offrent des rencontres de légendes. Des duels souvent épiques, qui ont contribué à la légende de ce sport. Calciomio vous propose de revivre ces parties mémorables en mettant en lumière cette fois la venue du Napoli de Diego Maradona dans la Ville Rose pour une rencontre de Coppa UEFA contre le TFC.

David contre Goliath ?

En 1986, la Coupe de l’UEFA n’a pas de phase de poules. La compétition se joue en six tours, des 32ème jusqu’à la finale. Pour ce premier tour de compétition, le programme offre deux rencontres franco-italiennes dont un Napoli-TFC. D’un côté, les Italiens, troisièmes de Serie A en 1985-1986, de l’autre, le Toulouse FC, qui avec sa quatrième place en Division 1, obtient pour la première fois de son histoire une qualification pour une compétition continentale.

Une expérience inédite pour les Violets alors que le Napoli connaît sa septième participation à la Coupe de l’UEFA. La confrontation semble donc déséquilibrée, surtout que les Partenopei comptent dans leur effectif Diego Maradona, tout récent champion du monde et meilleur joueur du Mondial mexicain. L’Argentin est entouré par quelques internationaux italiens comme Bagni ou De Napoli, tandis que Ferrara ou Carnevale ne le seront que plus tard.

Toutefois, le TFC a aussi un champion du monde, le défenseur Alberto Tarantini, sacré en 1978 avec l’Albiceleste. Surtout, l’entraîneur Jacques Santini compte sur Alberto ‘’Beto’’ Marcico. Élu joueur argentin de l’année 1984 en remportant le titre national avec le Ferro Carrill Oeste, club de Buenos Aires, Marcico rejoint Toulouse en 1985, ville dans laquelle il deviendra une légendes des Violets. Cependant, devant El Pibe de Oro, les armes toulousaines semblent bien légères.

Un face-à-face qui change tout

Vainqueurs dans la chaude ambiance d’un San Paolo comble, les hommes d’Ottavio Bianchi abordent sereinement le match retour grâce à l’unique réalisation d’Andrea Carnevale (1-0).

La ville Rose est plus habituée à vivre au rythme du ballon ovale, mais ce 1er octobre 1986, l’enceinte du Stadium est noire de monde et la tension est palpable sur le visage des 22 acteurs. Les Toulousains en blanc, les Napolitains avec leur maillot historique Buitoni. Ce sera une rencontre disputée, âpre, comme le montre au bout de quatre secondes, le contact viril de Despeyroux sur Maradona. Mais dans ce domaine le Napoli n’est pas en reste, avec Bagni notamment, qui multiplie les fautes grossières.

Les Azzurri ont l’occasion d’assommer les Violets dès le début du match, et plier la double confrontation. Sur un ballon en profondeur, tandis que la défense locale joue haut, Ruty glisse, ouvrant une voie royale à Carnevale qui file au but. Sauf que sur sa route, il trouve la sortie rapide de Bergeroo, qui surgit dans ses pieds et préserve l’espoir. Les Partenopei ont laissé échapper la qualification.

Maradona dans la tourmente, Toulouse jubile

Cette frayeur réveille le TFC. Pressing haut, décalage sur l’aile, centre de Marcico. Passi bute sur Garella mais au second poteau, Yannick Stopyra crucifie le portier napolitain. L’international français remet les pendules à l’heure dans une explosion de joie. Maradona et ses coéquipiers sont asphyxiés mais les Violets n’inquiètent plus réellement Garella, à l’exception de Marcico, d’une reprise cadrée en prolongations. La rencontre se tend, les coups sont plus durs et seule une séance de tirs aux buts pourra départager les deux équipes.

Une séance qui démarre bien pour les Azzurri puisque Stopyra, envoie sa tentative en tribunes. Les six tirs suivants sont marqués : 3-3, avec deux joueurs restants pour le Napoli, un pour Toulouse. Bergeroo plonge sur sa droite et met en échec Bagni, derrière Tarantini donne l’avantage aux locaux. Il ne reste que Maradona. Il ouvre son pied gauche, Bergeroo n’esquisse pas le moindre mouvement. La sphère s’écrase sur le montant, rebondit sur la cuisse du gardien et sort. Bergeroo lève les bras, Toulouse élimine le Napoli au bout d’une interminable soirée. Dans la liesse générale, le défenseur Tarantini déclare aux journalistes, « on a tout donné ».

Quelques années plus tard, le défenseur Giuseppe Bruscolotti excusera la piètre performance de Maradona, dont la presse avait révélé quelques jours plus tôt, la naissance d’un enfant illégitime : « Quand il arrive quelque chose comme ça, on perd sa sérénité. Diego ne se trompait pas souvent. Mais là, il avait une bonne raison », racontera plus tard le défenseur aux plus de 500 matchs avec le Napoli.

Trois ans plus tard, les Napolitains et Maradona se rattraperont en soulevant cette Coppa UEFA.

Feuille de match

Coppa UEFA – 32ème de finale

Mercredi 1er octobre 1986, Stadium municipal, Toulouse, 34 951 spectateurs

Toulouse FC – Napoli 1-0 (1-1 agg, 4 tab 3)

But : Stopyra (15ème)

Tirs aux buts :

TFC : Stopyra X / Marcico V / Durant V / Marx V / Tarantini V

Napoli : Giordano V / Ferrario V / Renica V / Bagni X / Maradona X

TFC : Bergeroo – Lestage (remplacé par Marx), Tihy, Ruti, Tarantini – Despeyroux, Durand, Marcico – Stopyra, Bellus, Passi G. (remplacé par Espanol) – Entraîneur : Santini J.

Napoli : Garella – Bruscolotti, Ferrara, Bagni, Ferrario – Renica, Muro (remplacé par Giordano), De Napoli, Maradona – Carnevale, Volpecina (remplacé par Marino) – Entraîneur : Bianchi O.

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Grégory Canale

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