Dossier – Euro 1996 : Maldini, le terzino devenu défenseur central (22/23)

Par Marc Occhipinti publié le 08 Juin 2021
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Chaque semaine avant le début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui, c’est au tour de Paolo Maldini lors de l’Euro 1996.

Une Italie en quête de revanche

2 ans après, le même cauchemar hante tous les Italiens. Ce pénalty de Baggio. Cette balle qui passe, comme un vol de corbeaux, au-dessus de la transversale. Le Divin Codino, qui, hagard, contemple les gradins, puis, inconsolable, enterre son regard dans la pelouse. Le Rose Bowl de Pasadena qui se teint de bleu et de jaune. Et le héros qui, par ses miracles, avait porté toute une nation au seuil du rêve, de fondre en larmes. Un deuil infini avec lequel vit tout un pays sans jamais s’y habituer. Alors, quand sur les notes de « Football’s coming home » Sacchi s’envole avec la Nazionale pour l’Angleterre à l’Euro 1996, il y a, au Bel Paese, un diffus sentiment de revanche à prendre sur le destin.

Les choix controversés du Mage de Fusignano

En phase de qualifications, dans un groupe composé de la Croatie, la Lithuanie, l’Ukraine, la Slovénie et l’Estonie, la Nazionale cède la place de leader à Boban, Suker, Prosinecki et Boksic, mais, décroche son ticket pour l’Euro en se qualifiant parmi les meilleurs seconds. Arrigo Sacchi crée d’abondantes polémiques en laissant à quai des légendes comme Baggio, Vialli et Signori. La blessure de Ciro Ferrara, le stoppeur champion d’Europe avec la Juventus, contrarie les plans du marionnettiste du grand Milan.

Le duel Maldini – Kanchelskis

L’Italie fait partie du groupe C avec l’Allemagne, la Russie et une toute jeune nation : la République Tchèque. C’est avec la Russie que se joue le premier match. Ce n’est certes pas l’URSS de Lev Yachin, championne d’Europe en 1960, mais cela reste une bonne équipe avec quelques figures familières du calcio notamment Kolyvanov, terminal offensif du Foggia en Serie B, et surtout le milieu droit Andrei Kanchelskis, l’ancienne star du Manchester United d’Alex Ferguson avec qui il a tout gagné.

Et c’est Paolo Maldini à qui Sacchi confie la mission de marquer le prodige de Kirovograd. L’ancien partenaire de Cantona, Ince et Giggs, se fait discret en début de partie. Casiraghi sur une grossière erreur de dégagement donne l’avantage à la Squadra Azzurra, mais les Russes ne renoncent pas, et dans la foulée de leur égalisation, se déchaînent. Maldini, par une garde attentive, anticipe jusqu’à étouffer le numéro 8 de la Russie qui ne lui échappera qu’une seule fois. Kanchelskis est à 25 mètres des buts, dans le couloir centre droit. Le marquage de Maldini est un peu large. 4 mètres. Kanchelskis repique au centre et s’offre juste le temps d’armer sa frappe du pied gauche. Puissante mais qui tourne loin des buts de Peruzzi. Et c’est la seule et unique liberté que lui laissera Maldini. Casiraghi doublera la marque pour redonner l’avantage à l’Italie. Maldini avec Apolloni et Costacurta tiennent le score. Le terzino du Milan s’offrira même le luxe d’une incursion en attaque à laquelle Tetradze s’oppose en dernier rempart. L’Italie s’impose 2 à 1 pour ramener les 3 points.

Le double naufrage contre les Tchèques et l’Allemagne

Face aux Tchèques, l’Italie subit le départ explosif de Pavel Nedved, la « Furia Ceca », l’astre naissant du football tchèque. L’expulsion à la 30ème minute d’Apolloni, après l’égalisation de Chiesa, fait vite tourner la partie au cauchemar. La République tchèque s’impose finalement 2 à 1 pour compromettre sérieusement les chances de qualification de l’Italie qui joue sa dernière chance contre la Mannschaft.

Sans Apolloni, Sacchi positionne Maldini au centre de la défense avec Costacurta. Face à Klinsmann, Hässler et Möller, Maldini est absolument intraitable, tuant dans l’œuf toutes les incursions allemandes. Tackles majestueux, intuitions géniales pour anticiper chaque mouvement, chaque passe. Une partition jouée avec virtuosité qui maintient jusqu’au bout le rêve d’une qualification. Mais Casiraghi et surtout Zola avec son pénalty manqué resteront muets condamnant la Nazionale. Malgré cette piteuse élimination au premier tour, Maldini joue là, le match qui lui vaut d’être le seul et unique Italien retenu dans le onze type de l’Euro 1996. Et la revanche sur le destin attendra encore 10 longues années.

 

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

  1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas
  2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été
  3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie
  4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft
  5. Euro 2012 : Cassano, le revenant
  6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo
  7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant
  8. Euro 2016 – Giaccherini, la cheville ouvrière de Conte
  9. Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi
  10. Euro 1964 – Alberto Orlando, un quadruplé historique
  11. Euro 1968-Giacinto Facchetti, un capitaine victorieux mais chanceux
  12. Euro 1968 – Pietro Anastasi, l’éclosion de “Pietruzzu ‘u turcu”
  13. Euro 1988 – Gianluca Vialli, le bomber d’une jeune et talentueuse Nazionale
  14. Euro 1968 – Dino Zoff, un leader est né 
  15. Euro 1972 – Roberto Boninsegna, un attaquant moderne 
  16. Euro 2016 – Simone Zaza et le pénalty manqué face à l’Allemagne
  17. Euro 1968- Gianni Rivera, parcours du Golden Boy
  18. Euro 2012- Di Natale, ou la surprise du chef 
  19. Euro 2000- Marco Delvecchio, le buteur malheureux
  20. Euro 2004 – Antonio Cassano, la surprise du chef



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