De Rossi-Verratti, enfin ?

Allier l’expérience à la créativité

Voir le maillot italien posé sur ses épaules est devenu tellement habituel, que De Rossi fait figure d’ancêtre dans cette si jeune sélection. Du haut de ses 33 ans, il a, depuis 2006, pris part à toutes les batailles transalpines, des plus glorieuses aux immenses déceptions. Habituellement positionné en « sentinelle », son apport offensif, mais aussi la qualité de ses coups de pied arrêtés, font de lui le milieu de terrain le plus prolifique de l’histoire de la Nazionale avec 19 réalisations. Si son abattage n’est plus aussi conséquent que lors de la décennie précédente, il compense par la grinta et une intelligence de jeu au-dessus de la moyenne.

Etre au-dessus de la moyenne, Marco Verratti en a l’habitude. Très tôt considéré comme le métronome de la très joueuse équipe de Pescara, il rejoint rapidement le Paris Saint-Germain au sein duquel il devient vite incontournable. Son apport en sélection a souvent été rendu compliqué tour à tour par les blessures, méformes ou, tout simplement, par la mise en place tactique. Si son profil de créateur en retrait se rapproche de celui de son ainé romain, sa finesse technique apparait comme complémentaire des talents de récupérateur que possède De Rossi. Malgré tout, ils devront forcer leur caractéristiques pour être plus décisifs. Avec seulement 2 passes décisives, le milieu parisien n’est pas réellement impliqué dans les actions cruciales en sélection. De même pour le Romain, qui, malgré son nombre de buts record, affiche le faible total de 4 passes décisives en 109 sélections.

Une association prometteuse dans un nouveau dispositif

L’exigence du système Conte obligeait le trio du milieu à disposer d’un bagage physico-technique plus que complet. Si De Rossi pouvait s’appuyer sur une défense ultra-solide pour limiter son travail défensif, ses deux compères Parolo et Giaccherini se sont vite retrouvés en sur-régime. Bien qu’ils aient performés durant l’Euro, nous ne pouvions penser que cette association était empreinte de durabilité. Le nouveau dispositif de Ventura qui oscille entre le 4-4-2 et le 4-2-4 permet au duo placé dans l’entrejeu d’avoir un impact considérable sur l’animation de son équipe.

Afin que cette composition dispose d’un réel intérêt, la doublette De Rossi-Verratti n’a d’autres choix que d’avoir une justesse technique parfaite. S’ils disposent d’un taux de passes réussies parmi les plus élevés d’Europe (86,9% pour De Rossi, 89,2% pour Verratti), les automatismes devront permettre de gérer au mieux les temps faibles face à des équipes plus consistantes. Contre le faible Liechtenstein, le natif des Abruzzes a établi un nouveau record. Avec 114 ballons touchés, personne n’a encore atteint ce total lors de ces éliminatoires. Entre récupération et animation, le nouveau couple de l’entrejeu a répondu aux attentes pour cette première. Et si la confirmation se faisait contre les champions du monde en titre ?

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