Calciostory : la Juventus remporte sa première Coupe Intercontinentale

Par Gilbert Simonutti publié le 08 Déc 2015
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Platini Tokyo

Tokyo, 8 décembre 1985. Une pluie soutenue depuis plusieurs jours et un match de football américain ont eu raison de la pelouse du Stade Olympique. Peu importe, Trapattoni a beau dire que le ballon rebondit comme un lapin, la finale de la Coupe Intercontinentale entre la Juventus et l’Argentinos Juniors aura bien lieu. Pour les Bianconeri, c’est la deuxième participation après celle de 1973 perdue contre l’Independiente. Un match joué sans réelle motivation à la place de l’Ajax champion d’Europe en titre. La motivation est tout autre au moment de retrouver cette compétition. La Juve s’y présente en tant que championne d’Europe et avec l’envie d’y inscrire la seule ligne qui manque à son palmarès. Challenge supplémentaire, depuis que la Coupe Intercontinentale est devenue la Toyota Cup (en 1980) et se dispute sur un seul match dans la capitale japonaise, les clubs sud-américains se sont toujours imposés. En face, l’ancienne équipe de Diego Maradona, championne d’Argentine et victorieuse de la Copa Libertadores contre l’America Cali. Une équipe typiquement sud-américaine avec une défense rugueuse, un milieu de terrain très technique et un mental d’acier. Une rencontre pour des costauds comme l’est cette Juve qui a tout gagné depuis quelques années.

Trente minutes de folie

Trapattoni présente son équipe type. Tacconi dans les cages, une ligne de défense à quatre avec Favero, Brio, Scirea et Cabrini, au milieu Bonini en sentinelle, Manfredonia en centre gauche, Mauro à droite, Laudrup et Platini libre d’agir derrière Aldo Serena. Coté argentin, toutes les attentions sont portées sur le talentueux Claudio Borghi, 21 ans, que beaucoup voient comme le nouveau Maradona. L’arbitre est Allemand, M. Roth. La première période est intense entre deux formations de niveau sensiblement égal. Le match est plaisant même si peu d’occasions notables sont à signaler. 0-0 logique à la pause. Au retour des vestiaires, même topo pendant quelques minutes avant que tout ne change. L’élégant danois Michael Laudrup se voit refuser sévèrement un but sur une déviation aérienne de Serena. Personne ne le sait encore mais cette action est l’élément déclencheur des trente minutes de folie qui vont suivre. Dans la foulé, Ereros bien lancé par Commisso trompe Tacconi d’un petit lob. La Juve est K.O debout et le couperet passe tout prés lorsque Ereros se voit lui aussi refuser un but par M. Roth sur l’action suivante. Quelques minutes plus tard, Serena se fait accrocher dans la surface. Penalty. Platini met le ballon d’un coté et le gardien de l’autre. Peu de temps passe et, à la suite d’un corner, le Roi Michel enchante. Poitrine, pied droit, pied gauche, but. Le plus beau de sa carrière. Mais M. Roth refuse pour un hors-jeu passif. Un délit footballistique. À un quart d’heure de la fin, une illumination de Borghi pour Castro redonne l’avantage à l’Argentinos Juniors. Dur, très dur même mais le duo Platini-Laudrup invente l’action qu’il faut huit minutes plus tard. Sur une passe splendide du numéro 10, le Danois se retrouve seul devant le gardien argentin, le contourne et dans un angle impossible trouve l’égalisation. 2-2 et prolongations.

Platini au bout du suspens

Les deux équipes sont éreintées. La pelouse en mauvaise état et la physionomie du match ont ôté presque toutes les énergies aux 22 acteurs. Les 30 minutes supplémentaires sont inutiles, la décision se fera aux tirs aux buts. Comme en finale du championnat d’Argentine, comme en finale de Libertardores. Les Rouges de Buenos Aires adorent cela. La séance commence. Brio, Holguin, Cabrini marquent avant l’arrêt de Tacconi sur Batista. Serena et Lopez font leur devoir. Reste trois tirs. Laudrup rate. Égalité parfaite. La tension est à son maximum. Tacconi hypnotise Pavoni. La balle de match est sur les pieds de Platini. Deuxième duel contre Vidallé pour Platoche et même scenario. Ballon d’un coté et gardien de l’autre. La Juve remporte la Coupe Intercontinentale au bout du suspens. Un match magnifique dans l’intensité et dans le scénario. Les bianconeri deviennent pour l’occasion la première équipe européenne à remporter tous les trophées internationaux possibles.

 




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Gilbert Simonutti

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