Calciostory : La 100 ème de Pirlo au Maracana !
Lorsque Prandelli et sa bande débarquent au Brésil à l’été 2013 en tant que vice champion d’Europe pour la coupe des confédérations, tout le monde s’attend à revoir cette Nazionale séduisante et élégante, qui avait notamment grandement impressionné lors du dernier euro avant de s’incliner en finale face à l’Espagne. Il faut dire que Cesare Prandelli a bien réussi son pari. Son Italie a en effet rompu avec ses dogmes habituels qui lui collaient à la peau, et son jeu raffiné et porté vers l’avant l’ont naturellement placé parmi les outsiders de cette mini-compétition. Mais qu’on ne se voile pas la face. Si les Brésiliens sont autant impatients à l’idée de voir évoluer cette Squadra Azzurra, c’est aussi et surtout pour admirer ce numéro 21 au milieu de terrain. Un certain Andrea Pirlo, qui en rejoignant la Juventus quelques années auparavant, est redevenu une référence mondiale à son poste, à 34 ans.
Un conte de fées au Maracana
La Nazionale se retrouve donc dans un groupe abordable, composé du Mexique, du Japon et du Brésil. Ainsi, pour son entrée en lice dans cette sorte de répétition générale avant la grande coupe du monde, la Squadra doit faire face à l’équipe mexicaine dans un stade mythique. Oui, un stade mythique. Car c’est au grand Maracana que l’Italie débutera sa compétition. Un Maracana qui a certes été rénové et vu son nombre de places diminuer, mais qui reste tout de même la crème des grands stades mondiaux. Giorgio Chiellini, présent aux moments des faits, se souvient d’ailleurs de cette atmosphère si particulière. « Toute la semaine, on s’était répété combien c’était un rêve d’enfant pour nous de jouer dans un stade mythique comme celui du Maracana. Il n’y avait pas un seul joueur de l’équipe pour qui ce n’était pas le cas ».
Le décor est planté, et histoire de rajouter un peu plus de magie à ce cadre idyllique, Andrea Pirlo fête sa 100 ème sélection avec la Nazionale, et rentre ainsi dans le cercle très fermé des « centenaires » italiens. L’histoire ne pouvait pas être aussi belle. Comme prévu, l’Italie attaque bien la rencontre. Les hommes de Prandelli sont confiants, mettent le pied sur le ballon et s’appuient évidemment sur le métronome Pirlo pour faire circuler la sphère. Le magicien italien est d’ailleurs bien dans ses pompes, et ses petits pas et son joli déhanché ravivent alors les milliers de spectateurs présents au stade. Et puis c’est tout. Car dans les derniers mètres mexicains, ni Balotelli et ni Montolivo ne parviennent à battre Corona et à ouvrir le score. Arrive alors la 27 ème minute de jeu, et un joueur italien se fait faucher à quelques mètres de la surface mexicaine. Un coup franc, dont va évidemment se charger Andrea Pirlo.
« Au début, le public était partagé, mais grâce à Pirlo, il a choisi notre camp »
Quand il s’approche du ballon et commence à préparer son coup franc, le vent commence à tourner dans le stade. Une atmosphère étrange se met en place, les regards des spectateurs se croisent et les premiers « Pirlo ! Pirlo! Pirlo » se mettent à résonner crescendo dans les gradins. Pourtant, peu d’Italiens sont assis dans l’arène, mais c’est comme si tous les autres spectateurs se prêtaient au jeu. Alors Pirlo prend sa course. Il enroule le ballon au dessus du mur mexicain, et sa frappe finit par exploser la lucarne du pauvre Corona. 1 but à 0 ! Le stade explose, et tous les italiens s’en vont sauter sur le numéro 21 azzurro. Pour sa 100 ème, « Mozart » vient d’inscrire un superbe coup franc dans l’un des plus grands stades du monde. La légende est en marche, et le bel Andrea récidive même quelques instants plus tard. Mais son deuxième coup franc est dévié par un italien alors qu’il prenait une nouvelle fois la direction du but, et sa troisième tentative passe de justesse à coté.
Entre temps, Barzagli commet une erreur et permet aux Mexicains de revenir, mais Balotelli finira par redonner l’avantage aux Azzurri en fin de match, encouragés par une bonne partie du stade. Un stade qui a définitivement viré pour la cause italienne depuis l’ouverture du score de Pirlo, et l’essentiel est bien la. Une situation qui avait grandement marqué Gigi Buffon à l’époque. « On a tous été sensibles à la manière dont le stade nous a soutenu, alors que le Brésil fait tout de même partie de nos adversaires historiques. Au début, le public était partagé, mais après le but de Pirlo, il a choisi notre camp au fur et à mesure. Gagner le soutien du Maracana n’est pas quelque chose d’anodin pour nous, je peux vous le garantir ». Oui, comme à Bernabeu, comme à San Siro, comme à Turin, comme à Berlin, comme à New York ou comme dans la plupart des stades ou le milieu de terrain italien a évolué, le stade entier s’est levé pour saluer le magicien Pirlo. Car au final, on a beau être de simples adversaires, des ennemis, des rivaux, supporter telles ou telles équipes ou détester tels ou tels clubs, mais la classe d’Andrea Pirlo finira toujours par mettre tout le monde d’accord. Toujours.
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