Comment bien aborder l’Europe pour le Napoli ?

Par Maxime Artois publié le 16 Déc 2017
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A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Le Napoli l’a appris à ses dépens en héritant du RB Leipzig, présenté comme un outsider de la compétition dès les seizièmes de finale de l’Europa League. Car les azzurri ne se sont pas contentés de finir troisièmes de leur groupe de C1, ils ont aussi fait partie des quatre pires troisièmes, ce qui leur a couûté le statut de tête de série. Non, l’Europa League ne sera pas un long fleuve tranquille, et pour que l’aventure européenne se passe mieux cette fois-ci, voici les pistes à améliorer.

Une meilleure gestion d’équipe…

Si personne ne l’avait encore remarqué, cette fois-ci, c’est noté. La plupart des tauliers du Napoli ne sont plus en état de forme depuis un certain moment, ce qui se traduit par un ralentissement actuel de la superbe dynamique du début de saison. Statistiquement, l’élan offensif de cette équipe est freiné, avec un seul match avec plus de deux buts inscrits au mois de Novembre (la victoire contre le Shakhtar 3-0). Une panne sèche qui s’expliquerait par l’absence de turnover pratiqué par Maurizio Sarri. Le trio Insigne-Mertens-Callejón est tellement indéboulonnable qu’il joue tous les matches, et son rendement en est affecté. Insigne, le plus performant en 2017, a fini par se blesser. Quant à Mertens, il perd progressivement son efficacité, lui qui n’a été mis sur le banc qu’une seule fois en Serie A et en Champions League.

Là où le raisonnement prend tout son sens, c’est pour Hamsik et Callejón, tous deux méconnaissables depuis le début de saison et alignés à chaque rencontre, sachant que le Napoli en a disputé 25 toutes compétitions confondues ! En ce cas, il faudrait pouvoir compter sur le banc pour des matches contre des seconds couteaux en championnat, histoire de préserver les titulaires au chaud pour les grandes échéances. Mais là encore, des zones d’ombre persistent pour certains joueurs. Il n’était pas vraiment en vue la saison précédente mais semblait en mesure de s’adapter au moule napolitain, pour autant, le défenseur Lorenzo Tonelli a clairement disparu de la circulation, situation que n’est pas loin de vivre Nikola Maksimovic (deux apparitions toutes compétitions confondues). La situation interpelle aussi quant à l’international italien Emanuele Giaccherini, quasi-disparu des radars lui aussi, et qui ne se contente que de bouts de miettes (quatre entrées en jeu seulement), alors que le côté gauche du Napoli est pallié par Zielinski, milieu de formation, depuis l’absence d’Insigne. Etrange…

Callejón joue beaucoup, en dépit d’une efficacité à la baisse (un but toutes les 298 minutes)

…et une meilleure gestion financière ?

Le Napoli a beau ne pas être aussi puissant financièrement que certains, il peut actuellement se targuer d’être aux portes du top 20 des clubs les plus riches du monde. Cela est possible par une fréquente participation primordiale aux coupes d’Europe : le club devrait toucher aux alentours de 15 millions d’euros pour la Champions League et 500 000 euros pour les seizièmes de C3, ce qui n’est pas négligeable. N’oublions pas non plus que sur les dernières années, de grosses sommes d’argent sont arrivées dans les caisses du Napoli. En tête, évidemment, le faramineux transfert d’Higuain pour 90 millions d’euros (plus les bonus). S’ajoutent aussi d’autres opérations, certes moins clinquantes, mais dont le bénéfice est remarquable, à l’instar du départ de Gabbiadini, qui a rapporté 15 millions d’euros. Mais, avec tout cet argent, pourquoi peut-on craindre que le Napoli ne s’en sorte pas en Europa League ? La réponse est à chercher du côté d’une direction sportive pas forcément efficace.

La confiance accordée par De Laurentiis à son directeur sportif Cristiano Giuntoli n’est en effet pas forcément justifiée au vu des derniers crus napolitains. Dans l’immédiat, Milik, qui devait remplacer numériquement Higuain et être décisif dans les matches à enjeu, a déjà subi à deux reprises une rupture des ligaments. Et les arrivants de l’été dernier ? Celui qui joue le plus, c’est Mario Rui, et cela semble plus un choix par obligation tant celui-ci est loin d’être à son meilleur niveau, d’autant qu’il n’est que la doublure de départ de Ghoulam. Le cas de figure est le même pour Ounas. On pensait qu’il allait démontrer sa polyvalence et titiller le onze type en jouant quelques matches, mais c’est surtout le banc qu’il côtoie pour le moment. Sans oublier l’imbroglio Inglese : à peine acheté, déjà reparti, pour peut-être finalement revenir dès Janvier pour combler les manques dans le secteur offensif. A la condition qu’il joue…

 

Cristiano Giuntoli, un directeur sportif influent grâce à De Laurentiis mais peu convaincant

Cibler le mercato

De quoi remettre aussi en question la fameuse profondeur de banc du Napoli. Il est évident que celle-ci soit inférieure qualitativement à celle de la Juventus, mais par rapport à l’Inter, leader de Serie A, leurs bancs sont à peu près équivalents, à ceci près que les nerrazurri n’ont pas à se préoccuper de l’Europe. Alors, faire tourner, la solution ? Au moins cela permettrait de redistribuer quelques cartes dans la hiérarchie dès 2018, et, de facto, d’accentuer la concurrence, tout en soulageant les corps et les esprits. Enfin, en termes de compétitivité financière, le Napoli, s’il veut s’imposer dans la durée au sein du gotha européen, doit pouvoir conserver ses principaux cadres, surtout au vu de leur importance prépondérante dans le jeu de l’équipe. Dans cette optique, le contrat de Faouzi Ghoulam notamment a été récemment prolongé jusqu’en 2022. Attention toutefois à ne pas céder des joueurs de ce type dans les prochains mercatos, pour lesquels des joueurs sont d’ores et déjà ciblés pour étoffer l’effectif, entre autres Vrsaljko et Berardi. Mais pourvu qu’on leur laisse leurs chances.

Berardi-Vrsaljko, deux probables objectifs napolitains pour le mercato d’hiver




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