Sacchi dans les détails : « Les discours, ça suffit. Place aux changements ! »

Par Christophe Malcangi publié le 22 Mar 2018
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Arrigo Sacchi s’exprime sans retenue ! La Gazzetta Dello Sport a publié ce matin un entretien complet de l’ancien sélectionneur de la Nazionale, on le rappelle de l’année 1991 à 1996, avec laquelle il a atteint la finale du Mondial en 1994, avant de devenir le coordinateur technique des Espoirs Italiens de 2010 à 2014. Voici ses déclarations :

« Prémisse douloureuse et nécessaire : désormais les discours ça suffit, le moment est idéal pour tout changer. Dans le but, évidemment, de vouloir, faire volte-face ! Les commissaires spéciaux à la tête de la FederCalcio sont une opportunité à saisir : il y a la possibilité de dessiner un projet, de placer les hommes justes au poste juste, pour enfin concrétiser nos idées. Cependant, et naturellement, il ne va pas falloir se soumettre aux « camarille » italiens, autrement de quoi parlons-nous ? »

« L’Italie est éliminée du mondial, le mouvement est en crise d’identité et en crise de valeurs, il y a désormais besoin de savoir quelle destination choisir. A mon avis, il y en a qu’une seule. Il faut mettre le ballon au centre du terrain. Depuis des années, et en raison d’un obscurantisme footballistique, l’Italie a abandonné son style. Son style de jeu, avant tout. Mais aussi, son style culturel. Il ne sera jamais possible, de notre part, que le football soit seulement réduit au verbe « gagner ». D’accord, la victoire est importante, mais sans une victoire méritée, qu’est-ce que cela vaut ? Rien. Il faut rajouter le but final à accomplir, par l’intermédiaire de valeurs telles que le courage, l’harmonie, la beauté. Si ce n’est pas le cas, les succès resteront isolés, ils ne se multiplieront pas, ils seront toujours des moments singuliers et ne feront pas partie d’une histoire. »

« Il faut aboutir à un concept. Dans le pire des cas cela n’aura jamais de fin. Si nous pensons avoir touché le fond avec cette qualification manquée pour le mondial, nous nous trouvons alors sur une voie faussée. Il est temps pour nous de comprendre les erreurs commises. Si tel n’est pas le cas, elles se renouvelleront facilement. Le football italien est le miroir de notre société, inutile de tourner en rond. Nous sommes un peuple de futés, de personnes qui font de la tactique un élément qui va pouvoir faire la différence… Mais, sans stratégie, la tactique en elle-même n’apporte rien. Nous ne faisons pas de football défensif depuis toujours, d’ailleurs la dernière guerre d’attaque nous l’avons faite nous-même, quand il y avait les Romains… Est-ce que cela pourra être une seule fois stratégique, de toujours laisser le ballon aux adversaires comme le font la majorité de nos équipes ? Je me le demande. »

« Pour trouver une solution, il faut lire la réalité et étudier tous les contresens. Comment est-ce que nous jouons, nous ? Nous attendons, nous détruisons et nous repartons. Je vous le demande, à vous : il est plus facile de détruire une maison, ou de la bâtir ? Moi je pense que tout le monde est capable de détruire une maison, ou presque tout le monde, mais la construire non: il nous faut pour cela des géomètres, des ingénieurs, des architectes. Voici ce dont nous avons besoin. Costacurta, notre vice-commissaire ? Oui , je lui ai dit ceci : j’espère que tu es là pour opérer et que tu vas t’occuper du vrai travail. »




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Christophe Malcangi

Rédacteur référent pôle news



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