En s’activant sur le marché des transferts cet hiver, le projet des dirigeants de la Juventus était de recruter un trublion dans la hiérarchie des attaquants. Désigné homme de la situation, Pablo Daniel Osvaldo débarquait ainsi dans le Piémont, mais plutôt avec une étiquette de trublion de vestiaires (qui lui colle à la peau depuis un moment déjà). Une option low cost (prêt sans obligation d’achat) dont Marrotta et Paratici se sont fait une spécialité pour gonfler l’armada offensive de la Juve ces dernières saisons (Borriello, Bendtner, Anelka), avec des résultats pour le moins mitigés. Dans le cas de l’ancien attaquant de la Fiorentina et de la Roma, l’échange de bons procédés pourrait se résumer ainsi : à Conte un joueur lui permettant de se passer d’un Quagliarella à court d’idées et plus vraiment désiré, et à Osvaldo le Brésil et sa Coupe du Monde.

Alors, après quelques matchs, la greffe a-t-elle finalement pris ? Nombres de tifosi n’attendaient pas grand chose de l’arrivée du banni de Southampton, et ne sont donc à ce jour pas spécialement déçus par son parcours en bianconero : 5 rencontres disputées en championnat (dont 4 démarrées sur le banc) et aucun but à ce jour en 126 minutes de jeu (le but lui ayant été refusé dimanche sur la pelouse du Genoa était cependant valable). C’est nettement mieux côté Europa League, avec 2 réalisations en 3 matchs. Pas si mal, si l’on compare avec les précédents « jokers » enrôlés par Vieille Dame (aucun but en 3 matchs pour Anelka, aucun également pour Bendtner en 11 matchs, et enfin 2 buts en 17 matchs pour Marco Borriello), mais pas de quoi aller taquiner un Llorente ou un Tevez. Un peu à court de rythme, son placement et ses prises de décisions font cependant montre d’un talent toujours présent, quand Vucinic galère sur le plan des blessures et Giovinco sort sous les sifflets une fois sur deux. Par ailleurs, d’un point de vue comportemental, l’Italo-Argentin semble avoir laissé la boîte à gifles dans sa valise. De là à lever la faramineuse option d’achat, fixée à environ 18 M€, il y a pourtant un monde. Non, l’aventure entre Osvaldo et la Juve ressemble bien plus à un plan c** qu’à une longue histoire d’amour. Mais on l‘a dit, l’objectif numéro un de l’attaquant est de grapiller des minutes de jeu en vue d’une place dans la liste des 23 de Prandelli. Tout est encore jouable, mais attention à la concurrence qui pointe le bout de son nez : Immobile explose cette saison avec le Torino, et le romain Destro semble revenir en forme au meilleur moment. Dénouement d’ici quelques semaines dans cette affaire…