Bilan de la saison 2015-2016 : Palermo

Par Antoine Martin publié le 26 Mai 2016
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Palermo

Bien au chaud entre le Milan AC et Sassuolo à la 11ème place de Serie A en 2014-2015, Palermo nourrissait, à l’aube de cette nouvelle saison, des envies d’Europe. Maurizio Zamparini décidait logiquement de maintenir Giuseppe Iachini sur le banc, Franco Vazquez décidait de rester, tout semblait aller pour le mieux. Seul Paulo Dybala quittait finalement le navire en laissant un beau chèque sur la table des dirigeants : 32 millions d’€. De quoi envisager un beau mercato fructueux. Oui mais voilà, un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Après un début de saison correct, le ciel se gâte en Sicile et Iachini n’arrivant pas à accrocher la première moitié de tableau, Zampa’ pète son traditionnel câble de mi-saison. Éliminés par l’US Alessandria en Coppa Italia, humiliés pendant 14 matchs sans victoire en deuxième partie de championnat et ce, avec 8 coachs différents sur la saison (sans compter les come-back) ! Palermo avait tout du candidat parfait pour la descente. Longtemps relégable à l’aube du dernier virage, les rosaneri se sont arrachés, Davide Ballardini aux manettes, pour aller chercher une 16ème place salvatrice sur le fil du rasoir.

LA SAISON DU PALERMO

Palermo 2015-2016

– 16ème de Serie A

– Eliminé au 4ème tour de Coppa Italia par l’US Alessandria

– 40 matchs, 11 victoires, 9 matchs nuls, 20 défaites, 42 buts marqués, 69 encaissés

L’EQUIPE TYPE

Meilleur buteur : Alberto Gilardino, 11

Meilleur passeur : Franco Vazquez, 6

Joueur le plus utilisé : Franco Vazquez, 3298′

LES +

FRANCO VAZQUEZ

Incroyable métronome, Franco Vazquez n’a pas fait que briller lors de cette saison. Évidemment il a livré d’énormes performances, même dans les défaites. Mais surtout, dans des matchs où il était moins bien, il a été décisif. 6 passes et 8 buts, dont certains absolument cruciaux. Clairement, sans Vazquez Palermo ne se maintenait pas. Dans une équipe bâtie pour subir, Vazquez était ce merveilleux bonhomme, né pour prendre des coups (il est celui qui subit le plus de fautes en Serie A). Mais surtout pour faire remonter le bloc en sachant conserver le ballon contre vents et marrées. Comme tous les rares prodiges de son espèce, le trequartista s’en ira pour d’autres cieux la saison prochaine. Alors Milan, la Juventus, ou Tottenham ? « El Mudo » (le muet) aurait exprimé son désir de rester en Serie A, mais pas à Palerme. Histoire, pourquoi pas, de revenir en sélection azzurra et de jouer la Coupe du Monde. A défaut de l’Euro…

STEFANO SORRENTINO

Il capitano ! Sorrentino aura tout fait aux attaquants adverses cette saison. Avec en point d’orgue cette parade incroyable sur Pazzini et son lob de 40 mètres lors de la dernière journée. Exemplaire du haut de ses 37 ans, le gardien palermitain a justifié la décision du club de se séparer d’Emiliano Viviano pour le titulariser dans les buts. Souvent battu et laissé à l’abandon par une défense à 5 très perméable, Sorrentino a ce tempérament de battant qu’on adore voir sur le terrain. Il serre le poing à chaque parade comme un gosse au city stade, embrasse l’écusson, gueule sur ses troupes comme un général. Sorrentino c’est la classe, la passion du foot et surtout un grand artisan du maintien rosanero.

ALBERTO GILARDINO

Qui aurait misé un kopeck sur un exilé en Chine de 34 piges ? Et pourtant, Gilardino s’est affirmé comme le pivot parfait pour lancer les assauts siciliens. Décisif dans les matchs cruciaux, comme sur ce centre de Rispoli où il enterra Frosinone et relança les espoirs de toute une île, Alberto a marqué sa dizaine de buts. Lui qu’on pensait incompatible avec Vazquez, tant son profil était différent de Dybala, a su se frotter à la concurrence des jeunes (Djurdjevic, Quaison où Balogh) pour reprendre sa place de titulaire en cours de saison. Oui parce qu’en plus « Gila » n’était pas titulaire pendant une bonne partie de la saison, mais aura eu 11 occasions de sortir son violon.

LES –

UROS DJURDJEVIC

Arrivé en qualité de titulaire pour remplacer Paulo Dybala, le jeune attaquant serbe de 22 ans est vendu comme rugueux, rapide et ne faisant pas de sentiments devant le but. Malheureusement sur le terrain Uros se noie dans le néant de sa technique et son manque de puissance lui vaut de se faire bouger par toutes les défenses de la botte. Deux petits buts en 14 apparitions et puis l’ancien du Vitesse Arnhem, probablement recruté sur une compil’ Youtube pour sa « Bergkamp » contre l’Ajax, retournera cirer le banc et les pompes de Maître Gila.

IVAYLO CHOCHEV

Après une première saison pâlotte, Ivaylo va trop loin et se perd dans le puits de sa médiocrité. Le jeune bulgare a beau être volontaire, on s’en est rendu compte, il n’a ni le coffre, ni l’agressivité, ni le style, ni le charisme, ni la qualité de passe pour être un bon milieu de terrain de Serie A. Pourtant, 28 matchs au compteur, 2 petites passes décisives et aucun but, Chochev se fera logiquement prendre sa place par le vétéran Maresca qui comme un ultime coup de poignard marquera son premier but avec Palerme lors du dernier match de la saison. Tout un symbole.

BRYAN CRISTANTE

Revenir se relancer dans son pays natal, dans un club de milieu de tableau après une expérience ratée à l’étranger pour enfin confirmer tous les espoirs placés sur vous… Ah Bryan Cristante aurait rêvé d’un destin à la Ben Arfa signant à Nice. Finalement le transfuge a eu des airs de Mamadou Niang à Arles-Avignon… 4 matchs de janvier à mai et rien à se mettre sous la dent en terme de statistiques, Cristante a disparu des radars. On attend de voir sa prochaine destination car on pense bien que l’aventure palermitaine va s’arrêter aussi vite qu’elle a commencé pour lui.

LES AUTRES

Giancarlo Gonzalez : Une première partie de saison très correcte où il a tenu la baraque avec Sorrentino, puis on a eu l’impression qu’il avait baissé les bras sur le terrain. Ses performances ont été terriblement liées à sa concentration et à son investissement. Cet été, il faudra soigner son mental.

Achraf Laazar : Décevant cette année, Laazar a été contesté par Morganella ou le jeune Pezzela… Il a perdu sa place de titulaire et probablement aussi l’opportunité de partir vers un grand club. 31 apparitions tout de même.

Abdelhamid El Kaoutari : Annoncé comme LE leader de défense de cette saison… C’est bien d’avoir eu de ses nouvelles tout de même.

Edoardo Goldaniga : Des débuts prometteurs et puis au bout de 17 matchs de Serie A, Golda’ est mis au placard, à cause d’une faute professionnelle contre Milan et une main inexplicable que les dirigeants n’ont probablement jamais digéré…

Aljaz Struna : Revenu de Carpi avec un statut de titulaire d’un promu en Serie A, Struna a beaucoup été titularisé, beaucoup trop même… Des performances tantôt moyennes tantôt désastreuses. Et Rispoli arriva…

Andrea Rispoli : La très bonne surprise de la fin de saison, 3 passes décisives de folie contre l’Inter, Frosinone et Vérone le soir de la montée. Des allers/retours constants sur le flanc droit au bon souvenir du coffre du Cristian Zaccardo des débuts.

Sinisa Andjelkovic : Vous avez connu ce type joueur qui dès qu’il jouait faisait une boulette? Andjelkovic était de ceux-là, et il a beaucoup joué. Heureusement pour lui le bonhomme était à peu près solide dans une défense à 5.

Thiago Cionek : 30ans, venu de Modène en janvier, pas forcément le genre de renfort qui rassure. Le Brésilien n’a joué que 5 matchs, mais s’est installé en toute fin de saison comme un incontournable de la charnière sur les 3 derniers. Impressionnant alors que décrié lors de ses 2 premières apparitions.

Giuseppe Pezzella : 18ans, 9 matchs et beaucoup d’envie sur le côté gauche. Nul doute qu’on le reverra.

Roberto Vitiello : Le vétéran de la défense a alterné la banquette et le terrain. Pénalisé par les changements de coachs, à chaque jour suffit sa peine. 10 matchs et du sérieux, à défaut de mieux.

Oscar Hiljemaark : Le seul de l’effectif qui disputera l’Euro, le second plus gros temps de jeu de l’effectif, 5 passes décisives. Saison pleine à défaut d’être remarquable. Le suédois s’est fondu dans la masse, avec quelques trop rares éclairs de génie.

Robin Quaison : L’autre suédois a été beaucoup plus discret, 1 seul but en 30 matchs de Série A et un impact quasi inexistant sur le jeu malgré des qualités athlétiques indiscutables.

Mato Jajalo : Voir Ivaylo Chochev, en plus vieux et en croate.

Gastòn Brugman : Un nom qui sent bon le Joga Bonito mais un footballeur bien trop frêle et timide pour s’exprimer comme il le faudrait. En 14 apparitions, Palermo a pris une moyenne de 0,48 points avec le beau gosse uruguayen.

Michel Morganella : Rien que pour ses folies capillaires et sa droite sur Wszolek, digne des plus grandes heures de la WWE.

Enzo Maresca : GRAZIE ! Vous n’avez qu’à visionner son unique but de la saison à la dernière journée pour résumer tout un joueur. Une volonté de chien, avec une justesse défensive et un engagement à toute épreuve. Un jubilé palermitain orgasmique.

Aleksandar Trajkovski : 32 matchs et 3 petits buts, mais on sent du potentiel chez le jeune macédonien sur cette saison d’adaptation. A revoir sur une deuxième saison au coaching linéaire pour se forcer un avis plus tranché.

Antonino La Gumina : 20ans et 3 apparitions en Serie A mais un titre de meilleur buteur et meilleur joueur du Viarregio; L’avenir rosanero est là.

Norbert Balogh : Balogh de plomb.

LES ENTRAÎNEURS

On pourrait commencer toute l’histoire avec un « Il était une fois… » et terminer par un « Et ils se maintinrent heureux… ». Palermo c’est 8 coachs différents cette saison : Iachini, Ballardini, Viviani, Bosi, Schelotto, Tedesco et Novellino pour finalement terminer avec un retour de Ballardini qui avait été littéralement mis dehors au bout de 2 mois en février. Un cauchemar d’instabilité. Pourtant les joueurs se sont maintenus et à cracher sur certaines performances individuelles on peut au moins retenir 3 choses : l’équipe a eu un mental d’acier pour y croire jusqu’au bout après 10 changements de coachs (8 + retours de Iachini et Ballardini). Le courage qu’a eu Ballardini de tendre l’autre joue après avoir reçu une première gifle. Et surtout l’hommage à Giuseppe Iachini, traité comme un moins que rien après avoir gagné un titre de Serie B et avoir maintenu l’équipe avec une belle 11ème place l’année dernière.

LA SAISON PROCHAINE

Pour Palermo, on souhaite évidemment une place en milieu de tableau et un maintien acquis le plus rapidement possible. Le club est encore malade, il est gangrené par des affaires internes qui nous dépassent tous. La nuée de conseillés autour de Zamparini et les sauts d’humeurs du président en font un club totalement instable et les 15 nationalités différentes dans l’effectif ne sont pas non plus gage d’homogénéité. De plus avec le départ de Vazquez, c’est probablement avec un nouveau système de jeu que Ballardini (s’il est conservé) devra repartir à la conquête du maintien.




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