DOSSIER : Euro 2012 – Di Natale, ou la surprise du chef (18/23)

Par Teo Contu publié le 17 Mai 2021
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Chaque semaine jusqu’au début de l’Euro, Calciomio vous narre l’histoire de 23 joueurs qui, à leur manière, ont marqué les campagnes européennes de la Nazionale. Aujourd’hui c’est au tour d’Antonio di Natale de voir son histoire racontée. À 34 ans, le buteur phare de l’Udinese s’en allait disputer une dernière compétition internationale avec la Nazionale. Un joueur d’expérience, qui allait marquer les esprits dès le premier match, face à l’Espagne.

Une sélection inespérée

À la fin de la saison 2011/2012, l’Udinese boucle une saison exceptionnelle. 3ᵉ devant le Napoli, la Lazio et même l’Inter, le club du Frioul a frôlé la participation en LDC pour la saison suivante (Si seulement Maicosuel avait mis cette panenka face à Braga…). En championnat, « Toto » di Natale a planté 23 buts, faisant de lui le 3ᵉ buteur du championnat (derrière Zlatan Ibrahimovic et Diego Milito, mais à égalité avec Edinson Cavani). Mais avec la Nazionale, le buteur formé à Empoli reste sur une terrible désillusion. En 2008, c’est lui qui loupe son pénalty face à San Iker lors de la séance de T.A.B, et qui envoie les Espagnols en demi-finale.  » J’avais un compte à rendre avec l’Espagne, j’y pensais depuis » déclara-t-il après son but face à l’Espagne, 4 ans plus tard.

Mais pourtant, à 34 ans Toto Di Natale y croyait encore : « Je ne pense pas que faire partie de la Nazionale soit une question de carte d’identité (en référence à son âge, NLDR). Je pense que 60 buts en deux ans sont assez pour se mettre en lumière. Après, la décision revient évidemment au sélectionneur, et en ce sens, moi je suis à sa disposition. Pour le moment, je suis concentré sur l’Udinese. Mais c’est clair que je serais très heureux de pouvoir revêtir le maillot azzurro et représenter l’Italie. » disait-il au cours de la saison. Le 29 mai 2012, la nouvelle tombe : di Natale est de retour avec la Nazionale.

Un leader au parcours singulier

Di Natale aura connu une expérience mouvementée avec la Nazionale. Une aventure qui démarre le 20 novembre 2002, face à la Turquie. À 25 ans, 1 mois et 7 jours, Antonio di Natale est titulaire pour la première fois avec l’Italie. La récompense d’une belle saison avec Empoli est là. Dans son 4-4-2, Trapattoni aligne le jeune ailier gauche en soutien d’Alessandro del Piero et de Bobo Vieri. Mais la saison qui suit lui réussit moins, et Di Natale ne disputera pas l’Euro 2004. Par la suite, Lippi ne l’a jamais réellement pris en considération. Il ne jouera pas non plus la Coupe du Monde 2006. Il sera de retour en 2008 avec ce nouveau groupe de la Nazionale, où il ne jouera que deux matchs sur quatre lors de cet Euro. Il sera aussi du naufrage de 2010 en Afrique du Sud, où il jouera lors des trois rencontres. Antonio di Natale rejoint donc un groupe prometteur en 2012, mais ses 37 sélections auront été chargées d’histoire.

L’expérience du buteur, au-delà de son parcours, passe aussi par l’âge. Pour cet Euro, di Natale est le deuxième joueur le plus âgé du groupe. De Sanctis arrive comme gardien remplaçant, du haut de ses 35 ans, Buffon est le troisième joueur le plus âgé du groupe (4 mois séparent le portier de l’attaquant de l’Udinese, tous deux nés en 1978). Parmi les autres joueurs offensifs à la disposition de Cesare Prandelli, on trouve également Mario Balotelli, Sebastian Giovinco ou encore Antonio Cassano. À noter la présence d’un certain Fabio Borini, qui avec 1 sélection et à seulement 21 ans, fait aussi partie du groupe des 23. Titulaire une seule fois (face à l’Irlande), Di Natale  sera entré tout de même sur toutes les autres rencontres, sauf l’Angleterre.

Le coup de grâce face à l’Espagne

Pour son premier match de poule, l’Italie affronte l’Espagne. Un sacré air de revanche pour Di Natale, qui débute pourtant sur le banc. Prandelli décide de titulariser le jeune Balotelli, 22 ans au côté d’Antonio Cassano. Un choix qui s’est décidé au dernier moment. Prandelli disait juste avant le match à ce sujet : « L’aspect nerveux et physique comptera dans mes choix. Balo est un garçon de 22 ans, il cherche le chemin de la maturité, et il doit pour la première fois démontrer son potentiel aux yeux du monde entier. Et il sent cette responsabilité. »

Mais après 57 minutes de jeu, le score n’a toujours pas bougé. Le tacticien tente alors un premier coup, et fait rentrer l’attaquant de 34 ans, en lieu et place de Super Mario. Et 3 minutes plus tard…

 

Sur une ouverture folle de Pirlo, qui s’est joué de Fabregas et Busquets, le buteur de 34 ans ne tremble pas et inscrit son onzième but en sélection. « Je suis content d’avoir marqué. Pirlo m’a super bien servi et j’ai tenté ma chance. C’était très émouvant pour moi, surtout parce qu’il y a quatre ans, j’ai raté mon tir au but contre l’Espagne. Je pense que c’était un match merveilleux. On a plusieurs joueurs qui veulent montrer qu’ils sont forts. Je suis content de faire partie de cette équipe » expliquera le joueur à la presse à la fin de la rencontre, tout heureux. À l’issue de cet Euro, Di Natale mettra un terme à son parcours avec la Nazionale. Une aventure qui gardera peut-être ce petit goût d’inachevé, en dépit de ses 42 capes honorées en l’espace de dix ans.

À lire ou à relire : DOSSIER – Les joueurs de la Nazionale qui ont marqué l’Euro

  1. Euro 2000 – Toldo, le chef-d’œuvre contre les Pays-Bas
  2. Euro 2016 – Pellè, l’illustre inconnu en Italie devenu protagoniste le temps d’un été
  3. Euro 2008 – Gianluigi Buffon, le sauveur de la nation contre la Roumanie
  4. Euro 2012 : l’apogée de Super Mario face à la Mannschaft
  5. Euro 2012 : Cassano, le revenant
  6. Euro 2012 – La masterclass d’Andrea Pirlo
  7. Euro 1968 – Gigi Riva, le retour gagnant
  8. Euro 2016 – Giaccherini, la cheville ouvrière de Conte
  9. Euro 1996 – Zola, le maitre à jouer de Sacchi
  10. Euro 1964 – Alberto Orlando, un quadruplé historique
  11. Euro 1968-Giacinto Facchetti, un capitaine victorieux mais chanceux
  12. Euro 1968 – Pietro Anastasi, l’éclosion de “Pietruzzu ‘u turcu”
  13. Euro 1988 – Gianluca Vialli, le bomber d’une jeune et talentueuse Nazionale
  14. Euro 1968 – Dino Zoff, un leader est né 
  15. Euro 1972 – Roberto Boninsegna, un attaquant moderne 
  16. Euro 2016 – Simone Zaza et le pénalty manqué face à l’Allemagne
  17. Euro 1968- Gianni Rivera, parcours du Golden Boy
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Teo Contu

Étudiant en L3 Info-Com. Passionné de foot depuis le berceau et supporter du Milan AC



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