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Chronologie Napoli

6 décembre 2013 à 20h13         Valentin Pauluzzi

Chronologie Napoli

Napoli Napoli 

1926 : La fondation

Giorgio Ascarelli, fondateur et premier président du Napoli

Giorgio Ascarelli, fondateur et premier président du Napoli

L’histoire du club phare de la Campanie débute réellement en 1904 avec la fondation du Naples Foot-Ball & Cricket Club par le marin anglais James Poths et l’italien Emilio Anatra…dans une pizzeria rue San Severino. Pendant longtemps ce club doit se contenter de matches amicaux avant que la fédération ouvre le championnat national aux équipes du centre et du sud en 1912. A partir de l’équipe de Naples se forme l’Internazionale Napoli, les deux équipes s’affrontent dans le groupe Campania du championnat mais aucune des deux ne réussit ensuite à battre le représentant laziale pour atteindre les finales contre les équipes du nord. Après le premier conflit mondial, les équipes napolitaines se multiplient mais pour des raisons financières, le Naples et l’Inter Napoli décident à nouveau de ne faire qu’un donnant naissance au FBC Internaples en 1922. Pendant quatre saisons, il va participer aux éliminatoires de la partie Sud, il faut passer trois phases afin de gagner le droit d’affronter la gagnante de la partie du Nord. L’Internaples ne passe pas loin en 1926, battue en finale par l’Alba Roma qui affronte donc la Juventus pour le scudetto. Quelques mois plus tard, le 1er août 1926 précisément, le club napolitain est baptisé “Associazione Calcio Napoli” par l’assemblée générale des associés du club, Giorgio Ascarelli obtint ce jour-ci la nomination de premier président de l’AC Napoli.

1926-1941 : L’outsider

Le premier Napoli, saison 1926-27

Le premier Napoli, saison 1926-27

Un nouveau club (aux couleurs bleu ciel et blanc) pour un nouveau championnat enfin unifié (et composé de deux poules), mais l’impact avec les équipes du Nord est dramatique, avec un nul et 17 défaites Napoli est donc relégué à la fin de la saison 1926-27. Finalement les dirigeants azzurri font pression et le club est repêché en première division. Ascarelli garantit à l’état qu’il renforcera l’équipe mais Napoli est de nouveau relégué, sauf qu’une réforme des championnats en vue de la nouvelle Serie A fait repêcher tous les clubs relégués et les azzurri restent encore une fois parmi l’élite. Saison 1928-29, deux poules de 16, les 8 premiers de chaque groupe gagneront le droit de participer à la première Serie A l’année suivante avec une poule unique. Dans le groupe B, la Lazio et le Napoli finissent 8èmes à égalité de points, un barrage est organisé afin de les départager et de savoir qui restera parmi l’élite, le score sera de 2-2. Le président du Napoli suggère alors au président de la fédération d’élargir la future Serie A de 16 à 18 équipes et le tour est joué.

L'oriundo Attilo Sallustro, 108 buts avec les azzurri

L’oriundo Attilo Sallustro, 108 buts avec les azzurri

Deux joueurs marquent le club dans ses premières années, il s’agit de Attila Sallustro et Antonio Vojak qui font parler la poudre avec de nombreux buts sous le maillot azzurro, respectivement 107 et 103 en tout. Garbutt arrive sur le banc (il a gagné deux scudetti avec le Genoa quelques saisons auparavant), le club participe donc à la première Serie A lors de la saison 1929-1930 finissant à une belle 5ème place. Napoli devient alors un des outsiders du championnat et tutoie les sommets grâce notamment à son duo prolifique Sallustro-Vojak. Ce sont en effet deux 3èmes places lors des saison 1932-33 et 1933-34. Achille Lauro rachète le club en 1936 (et c’est le début d’un long règne pour sa famille) qui perd un peu de compétitivité car contraint de vendre ses meilleurs joueurs pour renflouer les caisses, se sauvant grâce à la différence de buts en 1940 après une belle 5ème place l’année précédente.

1941-1950 : Premier tour en Serie B

Le Napoli fréquenté régulièrement la Serie B, le voici en 1949

Le Napoli fréquentait régulièrement la Serie B, le voici en 1949

La relégation advient deux années plus tard en mai 1942 avec une avant-dernière place synonyme de Serie B après 13 années consécutives de Serie A. La 3ème place lors de la saison suivante ne suffit pas pour remonter et Napoli va passer la seconde guerre mondiale en deuxième division. La reprise des compétitions est positive, le pays marqué par la guerre organise un championnat en deux groupes, Nord et Sud. Dans le second y sont mélangées équipes de Serie A et Serie B, ce qui n’empêche pas les napolitains de terminer premiers de leur groupe (validant ainsi leur retour parmi l’élite un an plus tard) et 5ème de la poule scudetto finale. Après une belle 8ème place, c’est une nouvelle relégation en Serie B la saison suivante doublée d’un déclassement en dernière position pour tentative de corruption lors d’une rencontre face à Bologna. Une affaire appelée le “Calcio Napoli” ou calomnies et diffamations se mélangent, les dirigeants du Napoli accusant lourdement ceux du football italien de favoriser les équipes du Nord. Finalement les partenopei repartent bien à l’échelon inférieur. Deux ans plus tard, c’est le retour parmi l’élite avec un premier titre dans l’histoire du club, celui de champion de Serie B.

1950-1968 : la folie des grandeurs

Le suédois Jeppson et le brésilien Vinicio, symboles du Napoli du début des années 50

Le suédois Jeppson et le brésilien Vinicio, symboles du Napoli du début des années 50

Un retour réussi puisque les azzurri sont vite protagonistes et fréquentent le haut de tableau de la Serie A. Durant ces années, les supporters napolitains peuvent admirer la légende romanista Amedeo Amadei ainsi que deux autres attaquants d’exception : le brésilien Luis Vinicio (surnommé O’ Lione) et le suédois Hasse Jeppson, tout deux arrivés à prix d’or à l’époque sans oublier Bruno Pesaola. La place du Napoli en Serie A est désormais bien solide avec notamment cinq places consécutives dans le Top 6 de 1950 à 1955 même si le club passe parfois des saisons anonymes, à noter qu’en 1959 le stade San Paolo est inauguré. Mais après cette belle décennie, rien n’y fait, Napoli souffre déjà d’une instabilité qui va le caractériser pendant toute son histoire et retourne en Serie B suite à la saison 1960-61. Achille Lauro (riche homme d’affaire napolitain fondateur de la compagnie navale “Flotta Lauro” et également maire de Naples) annonce “Un grand Napoli pour une grande Naples”, il appelle l’ex-joueur désormais entraineur Pesaola à la tête de l’équipe.

Première Coupe d'Italie alors que le club évolue en Serie B

Première Coupe d’Italie alors que le club évolue en Serie B

Le retour en Serie A est de mise mais surtout Napoli remporte la Coupe d’Italie en battant en finale la SPAL sur le score de 2-1, demeurant le seul club de Serie B capable de cette exploit. C’est donc l’occasion de faire les grands débuts en Coupe d’Europe avec un parcours qui s’arrête en quarts de finale de la Coupe des Coupes. Après un nouveau court intermède en Serie B, l’équipe se stabilise parmi l’élite. Le club veut jouer le titre et recrute à prix d’or Dino Zoff (Mantova), Omar Sivori (Juventus) et José Altafini (Milan AC), la bandiera Juliano (toute sa carrière au club) fait aussi ses débuts. Entre temps, en 1964, le club devient officiellement SSC Napoli (Società Sportiva Calcio Napoli). Napoli retrouve les sommets de la Serie A et peut pour la première fois réellement gagner le Scudetto. Pour son retour parmi l’élite, c’est une excellente troisième place en 1966 et une belle quatrième en 1967 avant d’être dauphin du Milan lors de la saison 1967-68. Ces très bonnes places ouvrent les portes de la Coupes des villes de Foires (ancêtre de la Coupe de l’UEFA) au Napoli.

1968-1984 : le scudetto se rapproche

José Altafini et OMar Sivori, une attaque de feu

José Altafini et Omar Sivori, une attaque de feu

Sans victoire malgré de gros investissements, les années 70 marquent l’arrivée de Corrado Ferlaino, un tournant décisif dans l’histoire du club puisqu’il rester président pendant 25 ans (après plus de 30 ans de famille Lauro). Napoli va constamment occuper le haut du classement, 3ème en 1971 derrière l’Inter et le Milan (qui bat les azzurri en finale de coupe l’année suivante), Ferlaino doit se séparer de Zoff et Altafini, tout deux vendus à la Juve. Luis Vinicio revient en tant qu’entraineur et essaie de reproduire le football total made in Ajax, après une nouvelle 3ème place en 1974, Napoli lutte pour le scudetto. Un duel avec la Juventus, un titre qui échappe de deux points, Altafini “Core ‘ngrato” se révélant décisif pour la Vieille Dame en marquant le but vainqueur lors de la confrontation au match retour à Turin.

Giuseppe Brsucolotti, 501 matches avec le Napoli et recordman de présences

Giuseppe Bruscolotti, 501 matches avec le Napoli et recordman en la matière

L’été 75, arrive pour deux milliards de lires le buteur du Bologna, Beppe Savoldi (qui sera du coup surnommé “Mister due miliardi”), ne réussissant pas à se mêler de nouveau pour la cours au Scudetto, les napolitains remportent tout de même leur deuxième Coupe d’Italie en écrasant le Hellas Verona 4-0. Battu l’année suivante en demi-finale de la Coupe des Coupes par Andelercht, Napoli se dirige doucement mais surement vers les années 80 avec une nouvelle finale de coupe perdue contre l’Inter. Ruud Krol défenseur hollandais de classe mondial et l’entraineur Rino Marchesi mènent l’équipe à une troisième place en 1981 disputant le scudetto à la Juve et à la Roma jusqu’au bout, mais il faut encore attendre pour la conquête du graal. Après une nouvelle quatrième place l’année suivante, s’ensuivent deux saisons anonymes avec une 10ème et une 11ème place, tandis que depuis plusieurs saisons, le recordman de présences au club Beppe Bruscolotti continue d’être un élément indiscutable.

1984-1991 : Ô Maradona !

Le fameux trio offensif MA-GI-CA composé de Maradona, Giordano et Careca

Le fameux trio offensif MA-GI-CA composé de Maradona, Giordano et Careca

Au bout d’un feuilleton à suspens qui dura tout l’été 1984, l’ambitieux Corrado Ferlaino enrôle enfin Maradona en provenance du FC Barcelone pour 15 Milliards de lires. Pour l’accueillir, pas moins de 60.000 supporters napolitains vinrent au stade San Paolo ! La progression est…progressive, d’abord une décevante 8ème place puis une belle 3ème place en 1986. Entre-temps, Bianchi s’installe sur le banc azzurro, Maradona revient triomphant du Mundial mexicain et emmène Napoli à son premier scudetto en 1987, l’apothéose tant attendue est enfin arrivée pour toute une ville, pour la première fois un club du Sud est sacré champion d’Italie. Cette saison est aussi celle du doublé avec la victoire en Coupe d’Italie contre l’Atalanta, le Napoli s’offre la consécration sur le plan national en dominant le football italien. S’il se fait sortir dès les 16èmes de finale de la Coupe d’Europe des Clubs Champions par le Real Madrid, c’est tout de même un cycle qui s’ouvre puisque suivent deux secondes places derrière le Milan AC de Sacchi (en s’écroulant en fin de championnat) et l’Inter du Trap ainsi qu’une finale de Coupe perdue face à la Samp.

Maradona et la Coupe de l'UEFA remportée en 1989

Maradona, meilleur buteur du club, et la Coupe de l’UEFA remportée en 1989

C’est même la consécration européenne avec la conquête de la Coupe de l’UEFA en 1989 en battant Stuttgart en finale (ainsi que la Juventus en quarts, remontant le 0-2 de l’aller en l’emportant 3-0 au retour). Careca, Carnevale, Bagni, Ferrara, Giordano et bien sûr Maradona. Une génération dorée. Alors que Bigon remplace Bianchi sur le banc, le second Scudetto est remporté en 1990 après une véritable lutte acharnée contre le Milan AC. Il sera appuyé quelques mois plus tard par un dernier succès en Supercoupe d’Italie contre la Juventus sur le score 5-1 ! Diego Maradona est consacré dieu napolitain et donne une fierté à toute une région après des années passées derrière les clubs du nord de l’Italie. Après une nouvelle élimination prématurée en C1, la belle aventure s’arrête donc avec le départ de Maradona, ce dernier étant contrôlé positif à la cocaïne, à la fin de la saison 1990-91, il quitte Napoli sur un “titre” de meilleur buteur de l’histoire du club avec 115 réalisations en 259 matchs.

1991-2004 : La descente aux enfers

Fabio Cannavaro, formé au Napoli

Le défenseur Fabio Cannavaro, formé au Napoli

L’après Maradona est sportivement mal géré puisque avec son départ, c’est l’ambition du club qui est revue à la baisse et la 4ème place obtenue en 1992 marque la fin d’un cycle prestigieux. Pendant quelques saisons, grâce notamment à Zola et Cannavaro, le club continue de jouer l’Europe, Ranieri puis un certain Marcelo Lippi passent sur le banc du Napoli, lors de la saison 96-97 sous la houlette de Gigi Simoni, Napoli pointe à la 2ème place de la Serie A à mi-parcours mais s’écroule, puis perd la Coupe d’Italie contre Vicenza. Ensuite saison après saison, l’équipe est démantelée et ne joue progressivement plus le haut du tableau, on arrive presque logiquement à un retour en Serie B après 33 années consécutives parmi l’élite.

Coach Novellino et Bomber Schowch fêtent le retour en Serie A en 2000

Coach Novellino et Bomber Schowch fêtent le retour en Serie A en 2000

Lors de la saison 1997-98, quatre entraineurs, trois directeurs techniques et plusieurs joueurs mystères se succèdent, résultat, 14 points au compteur. Il faut attendre deux saisons pour une remontée en Serie A avec Novellino aux commandes mais c’est pour mieux redescendre avec notamment l’échec de Zeman, le déclin est inévitable. Corbelli puis Naldi sont les nouveaux propriétaires, après avoir échoué de peu pour une remontée avec De Canio sur le banc, lors de la saison 2002-03, la relégation en Serie C1 est évitée de justesse sur le terrain, mais elle sera administrative suite à la faillite financière du club l’année suivante, tandis que le Napoli s’était classé que 14ème.

2004-… : la renaissance

Cavani

“El Matador” Cavani, 104 buts en 138 matches

Le club est alors rebaptisé “Napoli Soccer” à l’arrivée du nouveau président et producteur de cinéma Aurelio De Laurentiis. Après avoir échoué en finale des play-off contre l’Avellino, sous la houlette d’Edy Reja, il remporte son groupe et monte en Serie B, récupérant sa dénomination originale de Società Sportiva Calcio Napoli. De Laurentiis est ambitieux et construit une grosse équipe qui fait coup double retrouvant la Serie A l’été 2007 (le tout sur le terrain ami du Genoa lui aussi promu) et ce n’est pas pour y faire de la figuration. De suite, les azzurri redeviennent protagonistes, faisant tomber l’Inter, le Milan et la Juventus au San Paolo et accrochant même une 8ème place synonyme d’Intertoto et de retour immédiat en Europe. On découvre alors Lavezzi, Hamsik, mais aussi le petit frère des Cannavaro, Paolo, capitaine et symbole napolitain. En UEFA, le club se fait vite sortir par Benfica et la saison 2008-09 est moyenne avec une 12ème place. Mais le tournant a lieu en octobre 2009 lorsque Mazzarri remplace l’ancien sélectionneur Donadoni sur le banc de touche, un véritable cycle va s’ouvrir, 6ème en fin d’année, c’est une nouvelle qualif en Europa League. De Laurentiis veut la qualification en Champions League et un certain Edison Cavani est décisif pour l’obtenir.

Le Napoli remporte la Coupe d'Italie 2012

Le Napoli remporte la Coupe d’Italie 2012

El Matador empile les buts pendant trois saisons, 104 en 138 matches ! Napoli joue même le titre contre le Milan AC et la 3ème place finale est synonyme de qualification pour la coupe aux grandes oreilles, le Napoli passe le premier tour dans un groupe de la mort (Bayern, Manchester City, Villarreal) et se fait sortir en 8ème par le futur vainqueur de la compétition. Il remporte surtout un premier trophée depuis l’ère Maradona, la Coupe d’Italie 2012, infligeant à la Juventus son seul revers de la saison (victoire 2-0), tandis que c’est une 5ème place en Serie A. Ce cycle se termine par un titre de vice champion d’Italie derrière la Juventus de Conte en 2013 (contre qui elle perd la Supercoupe à Pékin un an plus tôt), Cavani quitte le club pour le PSG, Mazzarri s’engage avec l’Inter et est remplacé par Benitez qui approte un vent de fraicheur et remporte une 5ème Coupe d’Italie en battant la Fiorentina 3-1 en finale. Économiquement, le club napolitain devient même un modèle de gestion après les nombreux problèmes d’argent durant toute son histoire.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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