Andrea Pirlo n’est-il, vraiment, plus le bienvenu à San Siro ?

Par Christophe Malcangi publié le 19 Fév 2018
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Le monde du football va verser, le 21 mai prochain, une pluie de chaudes larmes. Effectivement, Andrea Pirlo va définitivement raccrocher les crampons, à 38 ans, à l’occasion de son dernier match sur un terrain de football. Et cet événement, d’une symbolique seigneuriale, n’a pas été programmé Outre-Atlantique, mais bien à l’intérieur de l’enceinte de la cathédrale mythique de San Siro, pour un Adieu de grande classe qui portraiturera grandement le parcours du plus grand Apollon du football.

Le contexte aurait pu jouer en la faveur de la légende du ballon rond, qui a tout remporté dans sa carrière, mais plusieurs tifosi du Milan AC ont annoncé, par avance, leur rejet inflexible de sa présentation au Stadio Giuseppe Meazza, avec une promesse sévère mais plausible : des sifflets retentissants d’entre les travées de la grande enceinte. Ce qui n’est pas pardonné, encore une fois, est ce départ, en mai 2011, chez l’ennemi juré Bianconero, tandis que la conjoncture traversée au Milan AC ne lui permettait plus de poursuivre une carrière sereine chez les Rossoneri. Le Milan AC avec lequel il a remporté, on le rappelle, une Coppa Italia, deux Scudetti, une Supercoppa Italiana, deux Champions League, deux Supercoupes d’Europe et une Coupe du Monde des Clubs…

La polémique en tout-lieu

Cette divergence de réciprocité entre Andrea Pirlo et cette partie (bruyante) de la Curva Sud est bel et bien restée intacte, ayant même été envenimée en 2016 par le Maestro en personne, lorsque celui-ci déclarait, dans les différents kiosques, et à l’approche d’une affiche de Supercoppa Italiana, une préférence personnelle pour la Juventus. Motif de cette justification de cœur, ses affinités plus étroites avec ses anciens coéquipiers Turinois. D’autre part, des écrits d’entre les pages de sa polémique biographie, où il témoigne des approches « de rêve » du Real Madrid mais aussi du FC Barcelone, pour lesquelles il confie sa grande tentation, malgré l’infaillible véto de Silvio Berlusconi.

A l’époque, Andrea Pirlo porte des rêves pleins la tête, et des envies d’ailleurs se font de plus en plus insistantes. Il rompt peu à peu ses relations avec les instances internes du Milan AC, et de fil en aiguille, en vient à rompre discrètement son contrat avec l’institution, un tournant alors décisif mais controversé de sa carrière. Des faits et des propos entérinés, et tout de même difficiles à digérer, qui maintiennent la rancœur de ses contestataires. L’occasion fut d’ailleurs saisie par ceux-là même pour réitérer la demande à Andrea Pirlo « de célébrer sa fin de carrière au (Juventus) Stadium. Ici, tu ne dois plus mettre les pieds. »

Réminiscence Maldini

Ce cas de figure ne peut que nous contraindre à remémorer l’affaire Paolo Maldini, lorsque le capitaine emblématique Rossonero n’avait pas célébré la conclusion de sa carrière dans la dignité et la communion attendue, bien au contraire (sifflets et déclarations de mépris, au programme). Ce patrimoine de grands champions, unique à la Maison Mère Milan AC, devrait pourtant matérialiser la fierté de l’unanimité des supporters d’un club aux traditions somptueuses. Peut-être trop « somptueuses », justement… N’amalgamons pas la réelle volonté d’une majorité, parmi eux, de transmettre un hommage vibrant et religieux à un maître du ballon rond tel que Pirlo, sans considération des bagatelles extérieures. Mais une certaine partie des passionnés a bien tranché, et retiendra lors de son Jugement Dernier les polémiques, mais aussi les trajectoires changeantes de certaines de leurs anciennes idoles, en dépens de la splendeur d’une retrouvaille d’un seul instant… Fort dommage.




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Christophe Malcangi

Rédacteur référent pôle news



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