Allan, le pitbull de Rio

Par Nicolas Soldano publié le 21 Oct 2017
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Allan Marques Loureiro, né le 8 janvier 1991 à Rio de Janeiro est maintenant un joueur napolitain depuis 2015 et son départ de l’Udinese pour 12 millions. Malgré sa relative discrétion sur et en dehors de terrain, les tifosi azzurri et les connaisseurs du calcio commencent à bien connaitre le mezzala tatoué au rouleau qui approche doucement les 200 capes en Serie A. Qui plus est après un début de saison dans la lignée de sa saison précédente et à l’image de ses performances sur le terrain : solides et terriblement efficaces.

Tellement plus qu’une boule de muscle

1 mètre 75, 75 kilos, milieu plutôt défensif, autant dire que son gabarit « cubique » lui donne forcément la gueule de l’emploi, celui du numéro 6/8 qui vous mord les talons la bave aux lèvres. Et autant dire que c’est plutôt le cas pour le Brésilien, pour qui l’habit semble faire le moine. Sauf que l’enfermer dans ce rôle semble tout de même franchement réducteur. Car l’associer à un pur destructeur fait oublier un détail assez fondamental : c’est un Brésilien. Et même si il n’a pas vraiment le style de jeu d’un Ronaldinho ou d’un Neymar, son bagage technique est nettement appréciable, et c’est souvent ce qui surprend. Il n’est pas rare qu’après avoir récupéré la balle grâce à un beau tacle appuyé ou un bon coup d’épaule des familles, il reparte de l’avant suite à un petit pont vicieux ou un passement de jambe subtil. Une sorte d’hybride étrange entre Gattuso, Dunga et Nigel De Jong (toutes proportions gardées), avec une petite touche de joga bonito. Demandez aux joueurs de la Lazio qui ne savait plus comment le contenir pendant la deuxième période du match à l’Olimpico il y a quelques semaines. De plus, depuis l’arrivée de Sarri, Allan semble prendre une nouvelle dimension autour de deux caractéristiques : les passes et le placement. Son jeu de passes courtes au sein du triangle qu’il forme avec Hamsik et Jorginho est devenu un modèle du genre, et sa capacité à distribuer quelques passes clés vers l’avant se fait de plus en plus ressentir. De plus, il n’est jamais avare d’efforts pour proposer une solution de passe en s’infiltrant dans les brèches des milieux de terrain adverses. On comprend la confiance que Sarri a en lui quand on voit sa capacité de pressing pendant 90 minutes (voir 95), quasiment sans relâchement.

 

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Sa force : se rendre indispensable

Commençons par une statistique simple. Quand Allan est titulaire cette saison, le Napoli gagne. Si l’on rajoute la saison dernière, c’est seulement 2 défaites en 46 matchs de Serie A quand le Brésilien est sur le terrain. Et ça Sarri l’a bien compris, car même si l’année passée la concurrence entre lui et Zielinski (voir Rog) semblait lui faire défaut, son profil de box-to-box sans équivalent dans l’effectif lui a toujours permis d’être indispensable dans les rencontres à forte intensité, ce qui lui permet d’être un des premiers noms couchés sur la feuille en « dispositif grand match ». Côté statistiques c’est toujours lui, avec les arrières latéraux, qui court le plus en termes de kilomètres parcourus par match. C’est également lui qui effectue le plus de tacles de l’équipe (debout ou glissé), tout en étant le troisième joueur de Serie A à tacler le plus cette saison (35 tacles en 8 matchs), ce qui représente un chiffre assez impressionnant compte tenu du fait que le Napoli laisse rarement le ballon à ses adversaires… Côté offensif, il culmine à 92 % de passes réussies par match et comptabilise 5 buts et 13 passes décisives depuis son arrivée en Campanie. Il est le deuxième milieu central qui réussi le plus de dribbles en Serie A cette saison. Il se paye même le luxe d’être classé neuvième d’Europe toujours dans ce même classement des dribbles réussis ! La lecture de ses stats donnent deux indices : premièrement, Allan est un joueur complet, sans véritable point faible (à part surement au niveau de sa capacité à frapper au but). Deuxièmement, il prend une dimension importante pas seulement au sein de l’équipe mais également en Serie A, où seul Nainggolan lui semble supérieur dans ce rôle de mezzala à tout faire. Autant dire que les partenopei auront besoin de lui pour éviter tous les écueils sur la route du titre. Le staff napolitain devra surtout prier pour qu’il ne se blesse pas, car il semble aujourd’hui le seul milieu de terrain de l’effectif qui ait ce profil de travailleur qui permet de soulager les joueurs au profil plus « artiste » de l’entre-jeu…

Allan neuvième du classement européen des milieux centraux (milieux défensifs+ relayeurs) en termes de dribbles réussis cette saison




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Nicolas Soldano

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