Alfred Duncan se relève et se révèle

Arrivé en 2010 à l’Inter, le jeune ghanéen avait certainement dû convaincre les recruteurs grâce à un jeu musclé et déjà une belle qualité dans la récupération du ballon. Lorsque Goal Italia présentait les jeunes « futures étoiles » de l’Inter dans un article paru en 2012, Alfred Duncan était déjà comparé à Claude Makélélé ou encore à Sulley Muntari. Au cours de la saison 2011/2012, c’est Andrea Stramaccioni qui est aux commandes de la Primavera de l’Inter. C’est donc avec lui que Duncan remporta la NextGen Series (équivalent de la Champions League) aux côtés d’Ibrahima Mbaye, Lorenzo Crisetig, Marco Benassi, Samuele Longo ou encore Marko Livaja, tous évoluent aujourd’hui en Serie A.

Victime d’une mauvaise stratégie de l’Inter…

Lorsque Stramaccioni prend en main l’équipe première en 2012, c’est tout naturellement qu’il fait appel à quelques-uns des meilleurs éléments de la Primavera et offre ainsi les premières minutes de Serie A à Duncan (3 apparitions pour 25 minutes disputées). Malheureusement, l’Inter a la fâcheuse réputation de ne pas faire confiance à son centre de formation dont les joueurs intègrent peu souvent l’équipe première sur le long terme. De plus, les difficultés financières n’arrangent rien puisqu’elles poussent l’Inter à se précipiter pour rechercher des acquéreurs à ses jeunes talents. C’est donc ce qui est arrivé à Duncan qui, après avoir passé deux ans en prêt à Livorno, rejoindra la Sampdoria à titre définitif en 2014 pour près de 3,4 millions d’euros. Mais pourquoi ne pas l’avoir conservé étant donné les besoins de l’équipe dans l’entrejeu ? La question est légitime d’autant plus que l’Inter choisira d’engager Yann M’Vila dont le transfert obtiendra rapidement, et à juste titre, le statut de flop.

…pour le plus grand bonheur de Sassuolo !

Après avoir participé à 26 matchs sous les couleurs de la Sampdoria entre 2014 et 2015, pour 1 but et 2 passes décisives et avec une moyenne de seulement 51 minutes jouées par match, Alfred Duncan est finalement cédé à Sassuolo par l’intermédiaire de la formule du prêt à obligation d’achat fixée à 6 millions d’euros. Dès son arrivée cet été, il ne faisait aucun doute que le nouveau joueur des neroverdi allait enfin se développer et se révéler. Et c’est bien ce qui est en train de se produire.Le jeune international ghanéen de 23 ans réalise une saison de qualité avec 25 apparitions dont 20 titularisations toutes compétitions confondues.

Duncan incarne le milieu de terrain moderne classique aussi habile devant la défense que plus écarté sur les côtés. Le grand point fort de l’ex-Inter est incontestablement la récupération du ballon puisqu’il est parvenu à remporter 38% de ses duels, à réussir 30 tacles sur 39 tentés ainsi que 27 interceptions soit 1,2 par match. Le joueur sait se montrer imposant grâce à une puissance physique qui ne passe pas inaperçue et une capacité à relancer le jeu vers l’avant non négligeable. Ainsi, 43% de ses passes sont réalisées en direction d’un attaquant et celles-ci sont réussies près de 8 fois sur 10. De plus, son apport offensif se fait ressentir étant donné qu’il est à l’origine de 30 occasions crées et 3 passes décisives. Si le club neroverde réclame pour le moment entre 10 et 15 millions d’euros pour Duncan, il est évident qu’en continuant sur cette voie, sa valeur marchande pourrait encore s’envoler. Arsenal et Tottenham se seraient déjà montrés intéressés mais c’est bien l’Inter qui peut regretter de ne plus pouvoir compter sur ses caractéristiques qui manquent cruellement dans l’effectif d’aujourd’hui.

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