Clap de fin pour Gattuso à Pise

Par Romain Simmarano publié le 04 Août 2016
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Gattuso

C’était il y a un mois et demi seulement : le 13 juin dernier, après une victoire face à Foggia, l’AC Pise était promu en Serie B. Dans cette folle nuit de play-off, Gennaro Ivan Gattuso l’entraîneur remportait sa première grande victoire à la tête d’un club, pour sa quatrième expérience depuis sa retraite de joueur professionnel. Comparant cet accomplissement à sa première victoire en Champions League en 2003 avec le Milan ACRinghio savoure alors. Car sa jeune carrière d’entraîneur professionnel n’avait jusque là pas été de tout repos : ses trois premières expériences (FC Sion, Palerme et OFI Crète) s’étaient toutes soldées par une fin brutale. Toutes teintées d’échecs incontestables. Alors, après un si joli succès, après avoir enfin franchi le premier obstacle de son parcours de coach, pourquoi une démission aussi tonitruante ? La réponse appartient, comme souvent, au seul intéressé.

Une rupture totale avec la direction pisane

L’accession à la division supérieure aura ravi les tifosi, ivres de bonheur à l’idée d’un retour en Serie B. Chaque médaille a pourtant son revers ! Les exigences du nouvel échelon ont mis à jour, selon Gattuso, de graves failles dans la gestion d’une équipe professionnelle. L’ancien numéro 8 du grand Milan AC des années 2000 a eu des mots très durs : « sans aucune organisation, sans aucune vision programmatique, il n’est possible pour personne de poursuivre des objectifs sérieux, concrets et réalistes ». Même pas pour l’immense et infatigable gratteur de ballons qu’il fut. Car la décision  est autrement plus grave qu’il n’y paraît. Rino fait en effet référence à la sale affaire qui touche actuellement le président de l’AC Pisa, Fabio Petroni, récemment condamné à une assignation à domicile. En faute, une accusation de détournement de fonds au sein du groupe Terravision. Ce contexte particulièrement sensible avait de quoi troubler, puisque depuis plusieurs semaines, plusieurs prestataires et fournisseurs s’étaient plaints de ne pas avoir été payés par le club. On l’a compris, la préparation estivale pour l’ancien club de Dunga et de Diego Simeone est chaotique. Gattuso, lui, quitte le navire à la dérive pour de bon. Attitude compréhensible que même les supporters pisans lui ont passée: certains clubs ont même organisé hier un sit-in inédit pour demander son retour à la tête de l’effectif ! Où qu’il passe, le calabrais ne laisse jamais indifférent.

L’an I du Mister Gattuso

Au terme particulièrement houleux de son passage à Pise, le temps est venu pour Gennaro Gattuso de se poser les bonnes questions. L’expérience toscane aura été de très loin la plus accomplie de ses quatre, la seule avec un véritable succès sportif à la clef. Déjà annoncé dans plusieurs clubs, le technicien voudra peut-être prendre son temps, même si ce n’est pas le genre de la maison. Cependant, l’heure tourne : l’été est bien avancée, et les clubs prêts à recruter un nouvel entraîneur ne sont pas légion. Ils seront d’autant plus frileux au regard du caractère impétueux et assez spontané du champion du monde 2006. Ce caractère représentait jusque-là une forme de handicap pour un apprenti entraîneur en perdition, qu’on jugeait « pas à sa place », « pas fait pour le job ». Sa réussite avec Pise, il devra la porter comme un étendard : la preuve de la possibilité d’un talent, et d’une véritable compétence. Gennaro Gattuso le sait: la saison prochaine devra en être la confirmation. Pas le choix !




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