Il est de ces joueurs chez qui on décèle très tôt un talent rare, mais ne parviennent malheureusement jamais à s’adapter au football de haut niveau et passent ainsi à côté de la carrière dorée qui leur était promise. Ce statut d’éternel espoir, Matias Fernandez, archétype du joueur sud-américain élégant à la technique raffinée, semblait y être prédestiné. Arrivé en 2012 sur les bords de l’Arno en provenance du Sporting Portugal, l’ancien prodige de Colo Colo déçoit, et ne parvient pas à jouer avec continuité lors de ses 18 premiers mois en Viola, à l’image de ces expériences ibériques. Aligné néanmoins au gré des blessures et des suspensions, il s’impose enfin durant ces dernières semaines comme un élément important dans le groupe de Vincenzo Montella. Replacé dans un registre moins offensif et titularisé de plus en plus fréquemment, le Chilien rentabilise le temps de jeu et la confiance qui lui sont accordés. Au-delà des 3 buts et 6 passes décisives mais aussi 2 pénaltys provoqués, ce sont des prestations dans l’entre jeu toujours plus convaincantes qui satisfont l’aeroplanino, et ce alors que la Fiorentina traverse en ce début d’année 2014 une période délicate.

Disparu le joueur constamment sur la retenue, limitant au maximum sa prise de risque offensive et peinant à exprimer pleinement ses qualités. C’est donc un Mati Fernandez complètement métamorphosé qui évolue aujourd’hui à Florence. Débarrassé également des soucis physiques chroniques qui freinaient sa progression depuis son arrivée en Europe, il propose un profil intéressant qui correspond à l’idéal du plan de jeu voulu par Montella. Il est aligné le plus souvent dans un milieu à 3 très technique où il partage le poste avec Borja Valero, Alberto Aquilani ainsi que son compatriote David Pizarro. Ses facilités balle au pied et sa vitesse d’exécution lui permettent d’éliminer son vis-à-vis, de casser les lignes adverses sur un contrôle ou un dribble et de contribuer aisément à la création du jeu florentin en redoublant les transmissions au milieu de terrain. Habile sur coups de pied arrêtés, son magnifique coup franc face à Parma, qui témoigne de la confiance désormais retrouvée, a permis à une Viola réduite à 10 de repartir avec le point du nul dans un match bien mal engagé au Tardini. A bientôt 28 ans, Matias Fernandez semble avoir enfin trouvé la confiance, la continuité et la maturité nécessaires à son épanouissement. Il ne lui reste maintenant plus qu’à s’affirmer définitivement comme un élément majeur, en maintenant ce niveau de performance sur la durée. C’est tout ce que les tifosi Viola lui demandent.