Au début de sa notoriété, Luis Muriel n’était qu’un jeune talent parmi tant d’autres prêté par l’Udinese pour grandir. C’était l’année dernière, le colombien jouait à Lecce et était comparé au Ronaldo Brésilien, rien que ça. Il n’y aura passé qu’une demi-saison mais il restera en partie le “sauveur” de Lecce (même si le club pugliese est relégué en Lega pro à cause du procès Calcioscommesse). Grâce à des buts de grande classe et des chevauchées fantastiques, il suscite l’intérêt de plusieurs gros clubs et découvre pour la première fois la sélection. L’été dernier l’Udinese le récupère et chose inhabituelle, elle résiste aux chants de sirènes et garde son marin, elle le prolongera dans la foulée pour cinq années supplémentaires. Il faut dire que Muriel n’est pas encore prêt à sauter le pas, et pour preuve, sa fin d’année 2012 sera un peu compliquée. Complications dues aux quelques blessures de trop et à l’étrange et subite prise de poids. Les bianconeri se passent de lui et se perdent dans le ventre mou, chose qui ne leur était plus arrivé depuis plusieurs saisons maintenant.

La première partie de saison passe ainsi et l’Udinese vit au rythme des buts de son capitaine Di Natale. Juste avant la trêve hivernale, Muriel est guéri, il affronte l’Atalanta et marque enfin son premier but de la saison. Il profite des vacances pour se refaire la ligne, et claque trois buts en janvier qui poussent le club du président Pozzo à prêter le jeune international Diego Fabbrini pour lui faire de la place. Ça y est, Muriel est lancé, et ce n’est pas sans rappeler la saison dernière, soyons sincères, il a un énorme potentiel qui n’est encore que partiellement exploité. Depuis ce temps, il a marqué quatre autres buts et est de plus en plus aligné aux côtés de Toto Di Natale avec qui il développe un certain feeling. Certains lui reprocheront cependant de se servir de l’Udinese comme d’un tremplin oubliant au passage que la politique même du club est basée sur la vente de ses jeunes et meilleures éléments après qu’ils se soient fait les crocs dans le terrier familial. Il ne faudrait donc pas se tromper de priorité, le plus important pour lui à l’heure actuelle est de faire son métier correctement et de continuer d’aider à faire remonter son club à la place où il doit être.