Après des débuts galères marqués par différents problèmes d’attitude, Adem Ljajic avait enfin trouvé sa place à la Fiorentina. Positionné initialement avant-centre, il avait surtout convaincu Montella au poste d’ailier gauche et activement participé à la bonne saison des violets l’an dernier (4ème au classement) inscrivant 11 buts et délivrant 7 passes décisives. Ambitieux, celui qu’on surnomme le « Kakà de l’est » était à la recherche d’un grand club pour définitivement confirmer et enterrer les derniers doutes à son égard. Aussi le choix de s’engager avec l’AS Roma lors du mercato estival semblait être le bon pour briller, encore plus dans un club revanchard de ses dernières saisons ratées.

Pour le moment si on peut dire que la saison des romanisti est réussie, le constat n’est pas le même pour Ljajic. Alors qu’il était attendu au tournant, il connaît tout le mal du monde à reproduire ses performances de deuxième partie de saison 2012/2013. Titularisé à 12 reprises seulement et utilisé en tant qu’ailier (gauche et droit) ou avant-centre, il n’a pour le moment convaincu ni Rudi Garcia, ni les tifosi. Mais si tout le monde s’accorde à lui reconnaître de grandes qualités techniques, nombreux sont ceux qui soulignent son irrégularité, malgré un début de saison prometteur. Capable du meilleur comme ce ballon piqué contre Bologna, il manque néanmoins de continuité et de justesse dans certains de ses choix tactiques, laissant parfois son côté individualiste prendre le dessus au détriment de décisions collectives plus judicieuses. Ses prestations sur courant alternatif lui font d’ailleurs payer au prix fort la concurrence avec Gervinho, qui a les faveurs de l’entraineur français et avec Florenzi dont le volume de jeu et le profil donnent plus d’équilibre au collectif. L’activité débordante des internationaux ivoirien et italien contraste avec la nonchalance du Serbe et son manque d’entrain concernant le travail défensif. Placé dans une situation délicate et actuellement relégué au statut de joueur de sortie de banc, Ljajic doit prouver à chaque entrée et se sait attendu. Buteur et passeur décisif à 5 reprises cette saison, son apport statistique par rapport à son temps joué n’est pas foncièrement mauvais, mais le contenu qualitatif et quantitatif de ses matchs reste encore trop léger pour devenir incontournable. Et ce n’est pas son entrée plus que discrète contre le Napoli qui plaidera en sa faveur, surtout dans une fin de match où sa capacité à faire la différence était attendue. Le talent est là, mais le mental suivra t-il ?