Soyons objectifs. Antonio Nocerino n’est aujourd’hui plus que l’ombre de lui même. Le joueur qui progressait au fil des saisons a connu une régression spectaculaire et presque inexplicable depuis le commencement de cet exercice. Son début de saison est très limite et très emprunté, et si on pouvait facilement associer cette disgrâce aux nombreuses errances et recherches de schéma d’Allegri, il a perdu un précieux alibi depuis que l’équipe rejoue avec trois milieux axiaux, il y a plusieurs mois déjà. Que ce soit à droite ou à gauche du milieu à trois, ses pertes de balles assassines sont nombreuses, ses passes assez mal gérées et ses tentatives de récupération peu tranchantes ; il paraissait même exténuer à la fin de certains matchs. Il faut dire qu’il a été très utilisé l’an passé et emmené à l’Euro suite à ses prouesses et autres performances fatigantes, même pour lui. Les contrecoups de la meilleure saison de sa carrière, rien de dramatique à ce moment là. Après avoir passé l’automne bien au chaud (et au repos) sur les bancs de touche, il se relève avec sang-froid au solstice d’hiver marquant même coup sur coup contre le Torino et Pescara, on se dit alors que sa mauvaise passe n’est plus qu’un mauvais souvenir, que nenni.

Depuis le retour de la trêve, il est retombé dans ses travers : remplacé assez tôt contre Siena, rentré assez tard contre Bologna et resté sur le banc durant toute l’intégralité du match contre l’Atalanta  ; il n’est même pas rentré en coupe contre la Juve en 120 minutes ! Des impressions de boycott made in Allegri naissent dans les têtes des tifosi puisque au jour d’aujourd’hui, des joueurs comme Muntari, Flamini et Bakaye Traoré passent devant lui dans la hiérarchie, surprenant. Un peu comme pour Boateng, la “perte” d’Ibrahimovic semble être un des facteurs principaux de ses mauvaises prestations. Le suédois sublimait tous ses coéquipiers, Nocerino en tête. Le Napolitain surfait sur la “vague Ibra”, une déferlante qui correspond à des passes décisives à gogo et une complicité remarquable. L’équipe a perdu beaucoup de ses hommes forts, les individualités restantes ont également perdu de la force, allez savoir pourquoi. Il n’aura pas su reprendre le flambeau et s’installer comme un des leaders de l’équipe, peut être un manque de carrure, peut être un costume trop grand, ou peut être encore qu’il préfère rester en retrait ; toujours est-il que le résultat est strictement le même. On ne l’a pas encore vu avec une petite mine mais force est de constater qu’il est en constante perte de confiance ; heureusement pour lui, les tifosi sont toujours (pour l’instant) à son chevet se rappelant volontiers de sa première année et en gardant plein d’espoirs pour la suite. Alors, un coup voire une saison de moins bien ça arrive à tout le monde, maintenant, reste à rebondir au plus vite parce qu’à ce train là, il risque définitivement de laisser filer le wagon de la Nazionale;.