Vous avez découvert Graziano Pellè pour ses débuts en Nazionale sous les ordres de Conte, avec un but à la clé lors de sa première sélection. Cette performance symbolise parfaitement le début de saison du buteur originaire des Pouilles. Le bestiau a pourtant été une énigme de ses débuts jusqu’à cette saison, de l’Italie aux Pays-Bas, et un retour raté en Serie A. Et la cinquantaine de buts en Eredivisie lors des deux dernières saison, me direz vous ? Oui mais… La critique parlait d’un championnat moyen, dans lequel il était plus facile de scorer, pour ce buteur qui n’avait pas su s’imposer dans la “grande” Serie A. Vous riez ? Lui aussi. Aujourd’hui, il est troisième meilleur buteur de la Premier League derrière Diego Costa (Chelsea) et Aguero (Manchester City), avec quelques passes décisives en prime et un apport conséquent dans le jeu de Southampton (en troisième position au classement), que n’hésite pas à souligner son coach actuel. En somme, il prouve à tout le monde qu’il n’est pas le buteur de petit championnat, comme l’évoquait l’opinion générale ces dernières saisons. Au contraire d’un Mario Balotelli, à qui on donne le temps d’une adaptation dans un “nouveau” championnat (qu’il connait déjà, soit dit en passant), Graziano n’a besoin que de sa puissance pour en être l’un des principaux acteurs.

Mais ce n’est pas tout. En plus de la reconnaissance de la part du nouveau sélectionneur italien, il a reçu il y a une dizaine de jours le prix de Joueur du mois de septembre, une distinction toute particulière quand on connait les noms qui composent le championnat anglais. Alors qu’Osvaldo se ridiculisait il y a tout juste un an à la pointe de cette même attaque du sud de l’Angleterre, Graziano Pellè convainc tout le monde et permet à son club de viser l’Europe. D’ailleurs lui aussi la vise, ou plutôt le vise, l’Euro. Étant donné la situation actuelle en Nazionale, notamment au niveau de l’attaque, le meilleur buteur italien tout “grands” championnats confondus est plus qu’en droit d’espérer faire partie du nouveau cycle azzurro. À 29 ans passés, il marche sur les traces de Luca Toni, lui aussi arrivé sur le tard en Équipe d’Italie, mais Champion du Monde pour sa première compétition internationale. Objectif Euro 2016 donc, et pourquoi pas Mondial 2018. C’est en tout cas tout le mal qu’on lui souhaite, en espérant qu’il fasse le bonheur de la Nazionale qui cherche désespérément son nouveau bomber depuis les Toni, Vieri, Inzaghi…