Les Ultras ou le bien qui fait mal

Par Nadhem Korbi publié le 04 Mai 2016
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ultra

Un petit retour dans l’histoire

Le mouvement Ultra est né en Italie à la fin des années soixante avec la création de plusieurs groupes mythiques tel que Fossa dei Leoni, Ultras Tito ou encore Boys San Milano. Mais le vrai départ de ces groupes (malgré l’existence de certains bien avant) est considéré à partir de l’année 1982 après la victoire de l’Italie en Coupe du Monde. Tous les regards étant projetés vers le championnat italien. Toutefois, contrairement à ce qui est dit, les Ultras ne sont pas constitués que de jeunes adolescents venus de nul part même s’il est vrai que les manifestations étudiantes de  1968 ont contribué à la formation de ces mouvements. On y trouve des personnes avec des tranches d’âge différentes. Ce qui les lie ? C’est un fort sentiment d’appartenance et de fierté à leur équipe qui se manifeste dans un modèle très diffèrent de celui d’un spectateur classique.

Du beau spectacle mais..

Les Ultras s’installent dans les Virages, où le prix de place est le moins cher. Grâce à leurs chants, banderoles et fumigènes (inspirés du modèle anglais), ils créent une ambiance particulière devenue de nos jours un élément indispensable dans les stades (demandez au PSG). D’ailleurs, l’expression « douzième homme » est née avec eux. Mais petit à petit, ce phénomène est devenu un malaise pour le football italien et parfois même un danger pour la société. En effet, avec les Ultras, encourager son équipe s’est transformé en fanatisme. Pour que le club gagne, tout est permis : provocations, insultes racistes, jet de projectiles, etc. Le 28 Octobre 1979, lors du derby romain, Vincenzo Paparelli qui est un supporter laziale trouve la mort à cause d’une fusée de détresse jetée par la Curva Sud de la Roma. C’était l’une des premières tragédies vécues dans les stades de l’Italie liées aux débordements de la foule. La politique est venue aussi pointer son nez à travers les Ultras. Avec des noms ou même des symboles inspirés du contexte politique, l’impression qui domine est celle que ces groupes sont là pour supporter les agendas de telle ou telle entité. Sans oublier aussi, les éternels affrontements, en dehors des stades, avec la police ou même l’hymne italien sifflé lors de la fameuse finale de la Coppa entre le Napoli et la Fiorentina en 2014 et l’affaire Ciro Esposito. Pour résumer, ce n’est plus une question de football. C’est beaucoup plus profond, et malheureux.

Un casse-tête pour tout le monde ?

Devant tous ces problèmes, la sécurité des spectateurs dans les stades italiens n’est plus garantie, ce qui est grave quand on pense au côté populaire d’un match de foot. Aujourd’hui aller au stade n’est pas forcément « secure » même si on est quand même loin de revoir un scooter sur le terrain comme à San Siro il y a 10 ans. D’ailleurs, le nombre de spectateurs dans les terrains est encore légèrement en baisse cette année malgré les précautions prises par la fédération italienne et par l’état (7 710 000 spectateurs cette saison (en cours) contre 8 380 000 la saison passée) : des matches à huis clos, d’autres annulés, une loi d’interdiction d’accès au stade pour certains fauteurs de troubles et dernièrement l’installation dans les deux virages de l’Olimpico des barrières de sécurité. Cette décision était refusée par les Ultras romains et laziales qui désertaient le stade depuis le début de la saison. Mais récemment, la Curva Sud de la Roma a annoncé son retour. La remise en question aurait-elle enfin débuté du côté des supporters ? Il serait temps.




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