Voilà déjà un an qu’Erick Thohir a débarqué à l’Inter. Une arrivée qui a marqué un véritable tournant dans l’histoire du club milanais. Pour rappel, le magnat indonésien achetait 70% des parts pour un montant total de 250 millions d’euros, le 15 novembre 2013. Il mettait dès lors fin à 18 ans de règne de Massimo Moratti, relégué au poste de président d’honneur avant d’y renoncer fin octobre dernier. L’objectif d’E.T est simple : régler les dettes du club et réconcilier les nerazzurri avec leurs succès d’antan. Un projet ambitieux qui fait rêver les tifosi d’un club dont les finances sont dans le rouge. Les comptes d’ailleurs, vont mal, très mal. Depuis l’arrivée de l’Indonésien, la situation financière de l’Inter ne s’est pas améliorée. Elle a d’ailleurs empiré ! Le club a accusé un déficit de 87 millions d’euros pour la saison 2013-2014, comparé à 79,8 pour l’exercice précédent. Un bilan que l’Indonésien a tout de même su justifier devant l’UEFA, début du mois, afin de respecter les règles du fair-play financier. Pour pallier à ce problème, Thohir a pourtant formé une équipe comptant de grands noms du marketing et de la finance, tels que Michael Williamson, directeur financier ex-DC United, Claire Lewis, directrice marketing ex Apple et EMI Music et Michael Bolingbroke, chef de direction ex-Manchester United. Ajoutez à ça les départs de Massimo Moratti, d’Angelomario Moratti, Rinaldo Ghelfi et Alberto Manzonetto et vous obtenez une nouvelle Inter. Et ils ne sont pas les seuls à avoir fait leur valise. Piero Ausilio a été promu à la place de Marco Branca, début février, au poste de directeur sportif. Plus récemment, Ivan Cordoba a démissionné de ses fonctions de team manager. Même Mazzarri, choix de Moratti himself avant la cession, a fait ses valises.

Mais s’allier à des professionnels compétents n’est pas suffisant pour effacer toutes les dettes. En pratique, même s’il est milliardaire, Thohir ne veut pas sortir l’argent nécessaire de sa poche, mais établir une stratégie pour ramener petit à petit les comptes dans le vert. Pour ce faire, il a déniché un prêt de 200 millions d’euros, remboursable jusqu’en 2019. Il est donc impératif de retourner en Champions League, afin de bénéficier du bonus de qualification attribué par l’UEFA, ainsi que les droits TV. En moyenne, cela constitue une rente de 50 millions par saison. Ce qui n’est absolument pas négligeable. L’Indonésien prévoit également de faire jouer ses relations dans son pays, dans le but d’augmenter les rentrées. L’Inter a encaissé 160,7 millions au terme de l’exercice précédent. Si cela parait beaucoup, il faut savoir qu’elle en a a touché 249,5 en 2009-2010. Il n’est donc pas à exclure qu’un sponsor asiatique remplace l’éternel Pirelli sur le devant du maillot. Paradoxalement, le récent changement d’entraîneur devrait coûter pas loin de 20 millions (35 en comptant les membres du staff). Un choix risqué en cas d’absence de résultats, mais l’arrivée de Mancini montre bien qu’en plus du business, Thohir veut mettre la main sur l’aspect sportif. En un an, E.T a placé ses pions, place à la partie d’échecs désormais.