Il y a 30 ans, quand la Roma et le Napoli s’affrontaient, c’était une vraie fête entre les supporters des deux équipes les plus importantes de la péninsule italienne. Ils étaient en effet jumelés depuis 1976, giallorossi et azzurri s’entremêlaient dans les travées de l’Olimpico et du San Paolo, le foot du Sud avaient le vent en poupe. Et puis tout pris fin en 1987, pour beaucoup c’est le bras d’honneur du napolitain Bagni qui a mis fin à ce jumelage, mais il faut remonter un an plus tôt pour en connaitre les vraies raisons. L’été 1986, Bruno Giordano, bandiera de la Lazio signe au Napoli, quelques mois plus tard lors de la rencontre à Rome, les ultras giallorossi dédicacent un chant à l’ancien buteur biancoceleste, déjà adopté par ses nouveaux supporters, lesquels répondent par un timide chant envers Bruno Conti. C’est la première fracture. La seconde, celle définitive, arrive un an plus tard, toujours à l’Olimpico. Comme de tradition, un chef ultra de chaque camp vient défiler devant la Curva adverse pour planter son drapeau et recueillir les chants entonnés à la gloire de son club, ça se passe bien quand le romanista va devant la Curva Nord occupée par les tifosi azzurri, tout le contraire pour son acolyte napolitain sifflé et caillassé et qui repart avec son drapeau. Le scenario du match fait le reste, la Roma ouvre le score par Pruzzo, Francini égalise à la 90′ alors que le Napoli est réduit à 9 et son coéquipier Bagni adresse un bras d’honneur à la Curva Sud pour fêter ça, il le regrette encore aujourd’hui “Mon geste n’avait aucune justification, j’étais toujours nerveux sur le terrain, je regrette vraiment.” L’amitié a ainsi laissé place à la haine puisque lorsque les deux équipes se rencontrent désormais, c’est un des matches où les services d’ordre ont le plus de travail. Au cours des dernières années, on a ainsi souvent assisté à des scènes de guérilla urbaine, le jumelage est bel et bien une histoire ancienne.