Un point sur la situation financière du Milan AC

Par Théo Cé publié le 04 Nov 2017
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Cet été, il vous était proposé un zoom sur la situation financière du Milan AC. Le projet semblait solide et les garanties certaines, mais aujourd’hui, les mauvais résultats et des échéances très prochaines font renaître la crainte d’une fragilité interne masquée.

Un mois de novembre sous pression ?

Pour commencer, le 9 novembre, Marco Fassone présentera devant l’UEFA le Voluntary Agreement préparé depuis des mois, qui devrait permettre de déroger temporairement aux règles du Fair Play financier. Si ce plan n’était pas accepté, le club pourrait se voir sanctionner pour ses dépenses excessives, perspective faisant naître la crainte d’une interdiction de recrutement. Dernièrement, Adidas a prématurément mis un terme à sa collaboration avec le Milan (le contrat datait de 2013 pour 10 nouvelles années avec des revenus de 20 millions par an pour le club), ce qui peut être vu comme le signe d’un manque de confiance dans le projet. Puis le 13 novembre, l’Assemblée Générale des actionnaires sera réunie pour approuver le bilan du premier semestre 2017 (1er janvier-30 juin). Enfin et surtout, Yonghong Li, actionnaire majoritaire et propriétaire du Milan, devra rembourser l’emprunt sous forme de deux obligations d’un montant total de 130 millions souscrit au Fond Elliott. Ou plus précisément, il s’agit d’un refinancement de la dette, c’est-à-dire de nouveaux emprunts pour la rembourser : l’interrogation majeure porte ici sur la solidité financière de Li. Celui-ci devra également compléter l’augmentation du capital de 60 millions décidée en mai dernier. Pour le moment, seuls 27 millions ont été versés, plus 10 millions destinés à l’activité ordinaire de la société. La provenance de cet argent ne peut être connue avant le bilan du 31 décembre.

Une opinion publique trop alarmiste ?

Pourtant, les dirigeants ne cessent de se montrer confiants sur le refinancement de la dette. Que se passerait-il si Li ne remboursait pas ? Il faut savoir que le Fond Elliott, qui a, au total, versé 300 millions pour achever l’acquisition du Milan, dispose de tout le club en gage du remboursement. Cela signifie que si Li ne respectait pas ses engagements, ses parts reviendraient au Fond Elliott qui deviendrait ainsi le propriétaire du Milan. Il n’y aurait donc pas de catastrophe à redouter de ce côté là, un simple changement de propriétaire. Ensuite, les dirigeants sont confiants sur leur projet de développement : le business plan qui sera présenté à l’UEFA est quelque peu différent de la version préliminaire, comme l’a déclaré Fassone : « ce n’étaient que des flèches tracées sur une feuille de papier, tandis que maintenant tout est plus défini et nous sommes confiants. » Seule véritable incertitude, le plan compte beaucoup sur les revenus du marché asiatique : au départ prévu pour la Chine uniquement, il a été élargi à tout le continent, où le Milan est le club le plus populaire après le Real Madrid (notamment en Indonésie). Enfin, signe que les risques d’une non-participation à la Champions League sont bien moindres qu’il n’y paraît, ce plan a pour scénario de base une participation à l’Europa League, à la portée du club pourvu que celui-ci retrouve une certaine stabilité. Nul ne peut donc prévoir l’avenir, mais le dépit suscité par les résultats sportifs ne doit pas déteindre sur la confiance dans le projet qui, comme tout projet, ne peut être validé ou invalidé que par le temps.




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Théo Cé

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