Pirlo, loin des yeux, près du coeur

Par Max Miotto publié le 14 Oct 2017
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La vie d’un être humain est jonchée d’étapes qu’il faut parvenir à surmonter. A commencer par le passage du lait maternel au biberon en plastique, ou par l’annonce que le Père Noël n’est finalement qu’une pure invention sponsorisée par la boisson gazeuse la plus célèbre du monde. Difficile aussi, en pleine puberté, d’encaisser sa première rupture sentimentale. En ce sens, le futur départ à la retraite d’Andrea Pirlo fera office – pour beaucoup d’entre nous – d’énième étape particulièrement difficile à surpasser.

Une carrière triomphante 

Une carrière de footballeur se joue souvent à quelques détails près. Celle d’Andrea Pirlo, à un entraîneur : Carlo Ancelotti. Recruté en 2001 par les Rossoneri, Pirlo – qui évolue alors au pote de milieu offensif – n’est pas parvenu à confirmer les espoirs placées en lui chez le cousin intériste. Carlo prend alors une décision qui va changer sa carrière : le faire jouer un cran plus bas à un poste de meneur de jeu reculé. Libéré des tâches défensives par ses deux compères du milieu de terrain – Gattuso, Seedorf ou Ambrosini – il est la première rampe de lancement de l’équipe et s’adonne pleinement à ce qu’il sait faire de mieux : organiser le jeu et distribuer des caviars à ses coéquipier. Pièce essentielle du fétiche « Albero di Natale » d’Ancelotti, il confirme enfin les espoirs placées en lui en remportant la Champions League en 2003 puis le Scudetto dès l’année suivante. Mais c’est en 2006 qu’il entre définitivement dans le cœur des amoureux du football et de Nazionale. Alors à l’apogée de son talent, il brille durant toute la Coupe du Monde jusqu’à guider les siens vers une quatrième étoile attendue depuis 24 ans. Dès l’année suivante, il ajoute une C1 à son palmarès en prenant sa revanche face à Liverpool en finale. C’est ensuite sous le maillot de la Juventus que Pirlo continue de ravir les tifosi. Il en profite pour ajouter 4 championnats d’Italie à son tableau de chasse et file ensuite du côté de la MLS vers une pré-retraite dorée.

L’anti footballeur moderne

Mais on ne peut résumer la carrière d’Andrea Pirlo à de simples chiffres. Cela serait beaucoup trop simpliste et ô combien réducteur. Car non, Pirlo n’est pas un nombre, ni même une statistique et encore moins un pourcentage. Pirlo c’est d’abord une longue chevelure qui sautille au rythme de ses touches de balle. Une élégance donc, qui se traduit balle au pied : passe longue, passe courte, pied droit, pied gauche, Pirlo sait tout faire et avant tout le monde. Sa grande qualité aura toujours été de savoir ce qu’il ferait du ballon avant même de le recevoir. Une vision et un QI footballistique hors pair qui lui ont permis d’avoir un temps d’avance sur ses adversaires. Mais Pirlo c’est surtout de nombreux souvenirs qu’on ne cessera de se rappeler pendant encore bien des années. A commencer par cette sublime ouverture pour Baggio face à la Juve du temps où il évoluait encore à Brescia, ou encore ce sublime coup-franc face à Parma sous la tunique rossonera et cette célébration où il brandit son maillot floqué du désormais mythique numéro 21 au San Siro. Aucun tifoso italien n’oubliera cette sublime passe pour Grosso un certain soir de Juillet 2006, ni même le penalty transformé en ouverture de cette fatidique séance de tirs aux buts quelques jours plus tard. On n’oubliera pas non plus ce coup-franc dévié par Inzaghi en finale de Champions League en 2007, ni même cette frappe de 30 mètres au Tardini de Parme dont Ronaldinho ne s’est d’ailleurs toujours pas remis. Que dire aussi de cette magistrale panenka qui crucifia Joe Hart en quart de finale de l’Euro 2012 ? Pirlo c’est aussi la Juve et ses innombrables passes décisives pour Lichtsteiner, cette frappe de mule victorieuse à la toute dernière seconde du derby face au Toro ou encore ce coup franc magistral face au Napoli.

Si l’on ne pourra s’empêcher de verser une larme lorsque Pirlo foulera pour la dernière fois une pelouse lors d’un match officiel, on ne peut que d’ores et déjà le remercier d’avoir rempli nos cœurs de triomphes, de joies, d’émotions et de souvenirs.

Ciao, Maestro !




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