Perišić, le pas en arrière

L’Inter va devoir faire les comptes. Sans avoir remporté le moindre match en Serie A depuis près de deux mois, la saison du groupe de Luciano Spalletti est brusquement en train de tourner au mauvais rêve, et la course initialement souhaitée vers la Champions League prend du plomb dans l’aile. Dans la même lignée, les éléments primordiaux de l’effectif milanais déclinent précipitamment leur niveau de forme. Ainsi, on se demande quelle mouche a bien pu piquer si subitement le soldat Ivan Perišić, qui traverse la pire forme possible depuis ses débuts en nerazzurro !

Du clair, à l’obscur

Perišić n’est plus Perišić, et l’affirmer n’est plus qu’une simple spéculation. Pour ainsi dire, le Croate n’a jamais aussi mal collectionné les données sur un terrain de football, pas même lorsque celui-ci était exclu de son rôle de prédilection, au cours de sa première année en Serie A. Ce samedi contre Crotone, il a disputé l’un des pires matchs de sa carrière interiste, et à tout bien peser, les statistiques récentes illustrent très clairement son pic de méforme.

En fait, le fossé avec le début de saison est considérable, à priori lorsque l’on compare les statistiques brutes de l’attaquant du début de saison (7 buts, 6 passes décisives), qui s’alignaient avec les excellents résultats de son équipe, et qui l’affirmait en tant qu’une des pièces maîtresses de l’effectif nerazzurro. Lors de la dernière victoire de l’Inter en Serie A contre le Chievo, l’ancien pensionnaire du Borussia Dortmund inscrivait même trois buts pour porter un magnifique coup de grâce, mais depuis lors, plus rien ! Plus le moindre but en sa faveur, et plus la moindre victoire pour les Milanais, qui rétrogradent en symbiose dans la pénombre… Mais est-ce que ce déclin soudain est bien rationnel ?

Le reflet des problèmes

En vérité, depuis ce mois de décembre maudit, l’ailier n’a plus été en mesure non plus de délivrer la moindre passe décisive. « A sec » depuis plusieurs mois, Perišić ne semble pas pouvoir, ni vouloir inverser cette tendance misérable. Et bien sûr, ce n’est pas un hasard si l’Inter n’a plus retrouvé le chemin du succès depuis cette baisse de forme accélérée. Le projet technique de Luciano Spalletti semble dépendre, plus que jamais, des éclats techniques de l’élément le plus imprévisible de son front d’attaque, qui contraste dans son jeu, et son tempérament, avec la simplicité et la dévotion d’Antonio Candreva.

Pour autant, faut-il en vouloir à titre unique à Ivan Perišić ? En partie, peut-être, mais le Croate paie sûrement aujourd’hui le coup d’un surménage physique, en plus d’une ambiance pesante de vestiaire dont il pourrait être la cause, selon certaines rumeurs ! N’ayant jamais été remplacé sur les 23 rencontres disputées en Serie A, tout simplement parce qu’il ne dispose d’aucun vrai remplaçant sur son côté gauche, Perišić pourrait aujourd’hui payer les pots cassés d’une gestion d’effectif suffisamment mal établie. Et il n’est pas surprenant de constater, encore une fois, que le banc de touche limité de l’ancien leader de Serie A est bel et bien resté un problème de force majeur qui sur le long terme a des conséquences néfastes. En définitive, la crise de Perišić et celle de l’Inter vont logiquement de paire, et rien ne semble, malheureusement, s’atténuer avant le dernier trimestre de la saison. Alors, l’Inter et son Croate seront-ils capables de sonner la révolte ?

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