Pellè, à la pointe de la Botte

Un parcours pas comme les autres

La carrière footballistique de Graziano Pellè ne ressemble pas vraiment à celle de la plupart des autres attaquants italiens aspirant à une convocation en Nazionale. Et pourtant, physiquement, il ressemble énormément aux autres : grand, belle gueule, puissant, on retrouve en lui un mix de nos chers Toni, Borriello, ou encore Matri. Mais son parcours a été bien différent. Des débuts timides du côté de Lecce et des expériences à Catane, Crotone et Cesena sans reliefs ne lui ont pas permis de percer dans le Calcio, bien qu’il fut convoqué à plusieurs reprises dans les équipes jeunes de la Nazionale. Il décide donc de tenter l’aventure à l’étranger, aux Pays-Bas à l’AZ Alkmaar. Cette volonté d’écrire une nouvelle page de sa carrière en dehors de la Botte lui a ainsi permis de se relancer, loin des feux des projecteurs. Quatre saisons encourageantes (dont deux sous les ordres de Louis Van Gaal) et un retour en Italie, soldées à nouveau par des échecs à Parme puis à la Sampdoria la même saison. À croire que le Calcio ne lui réussit pas, tout simplement. Il retourne aux Pays-Bas, cette fois-ci sous les couleurs de Feyenoord. Avec 55 buts en 67 matchs, Pellè impressionne tout le monde. À Southampton depuis l’été 2014, il enchaîne les bonnes prestations et s’offre une première convocation avec la Squadra. Cette saison, le voilà reparti de plus belle, avec notamment des prestations de haut rang face à Manchester United et tout récemment Chelsea. 5 buts en 8 matchs, 3 passes décisives, 2 buts en 4 matchs dans le naufrage européen des Saints, les stats sont de son côté. Qui a dit que les Italiens avaient du mal à s’imposer à l’étranger ?

Une chance à saisir

On pourrait d’ailleurs croire que le natif de San Cesario di Lecce, dans les Pouilles, vient tout juste de fêter ses 25 ans cet été et qu’il a encore une très longue carrière devant lui. Et non : Graziano vient de fêter ses 30 ans et semble être à son apogée. Six petits matchs avec la Nazionale et déjà trois buts inscrits, dont un crucial contre Malte qui a permis à l’Italie de remporter la rencontre sur la plus petite des marges et de prendre la tête de son groupe de qualification. Il n’est donc jamais trop tard pour s’imposer. Que ce soit donc dans un 4-3-3 ou dans un 3-5-2, le profil de l’attaquant des Pouilles correspond parfaitement à l’idée de jeu de Conte. Dos au but, son jeu en déviation favorise les incursions des milieux de terrain et les débordements des ailiers. Puissant physiquement, il pèse sur les défenses adverses et constitue un premier rideau défensif indispensable pour le pressing des milieux de terrains. Habile de la tête et des pieds, il est présent à la finition. Tout ce que Conte aime chez un numéro neuf. Les autres Zaza, Immobile ou encore Balotelli, tous en manque de temps de jeu, ne semblent pas être en mesure pour le moment d’inquiéter Pellè. Conte lui fait confiance, lui s’épanouit toujours autant en Premier League et répond présent à chaque fois qu’il est appelé avec la Nazionale. Tout est dit. Et si l’on se remémore la Coupe du monde 2006 de Luca Toni qui avait 29 ans à l’époque, on ne peut qu’espérer que l’histoire se répète, en cas de qualification, avec le trentenaire Pellè à l’Euro 2016.

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