Le paradoxe Josip Ilicic

Par Joachim Houbib publié le 30 Avr 2016
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Il paraît que la roue finit toujours par tourner, que l’espoir fait vivre et que les situations les plus compliquées ne sont pas toujours aussi désespérées que ce que l’on pourrait croire. Josip Ilicic ne contredira certainement pas tous ces poncifs. Des sifflets du Franchi aux applaudissements nourris, des espoirs déchus à la confirmation d’un talent peu commun : en l’espace d’une année, le fantasque slovène a radicalement inversé la tendance en s’affranchissant progressivement de l’image peu glorieuse que sa nonchalance et ses performances mitigées avaient façonné dans les esprits florentins ces deux dernières années. Revigoré par l’arrivée des beaux jours en mai dernier alors que son départ de Toscane semblait d’ores et déjà acté, le milieu florentin a fait fleurir actions de classe et buts importants pour embellir la fin de saison dernière. Le bougre ne s’est d’ailleurs pas arrêté en si bon chemin. A l’heure d’affronter le Chievo, il reste sur une série de 22 buts et 7 passes sur les 41 dernières rencontres. Plutôt efficace.

Rigore per la Fiorentina !

Pourtant, cette saison faste n’a pas totalement dissipé toutes les réserves quant à sa capacité à guider de manière pérenne l’attaque florentine. Principale force de frappe d’une machine offensive tantôt enthousiasmante et louée pour sa qualité de jeu, tantôt hésitante, brouillonne et inefficace, Josip Ilicic apparaît également comme l’incarnation de ses limites. Particulièrement habile sur coup de pied arrêtés comme en témoigne un parfait 7 sur 7 depuis le point de penalty, celui qui étrenne le numéro 72 viola a toujours la fâcheuse tendance à briller par intermittence dans le jeu. Capable d’enflammer un début de match pour ensuite mieux disparaître au fur et à mesure que les minutes s’égrainent, capable d’ouverture lumineuses et de gestes classieux puis de multiplier les dézonages aussi inutiles qu’exaspérants, le jeu d’Ilicic est toujours aussi déconcertant. Malgré ses nombreuses actions décisives, les limites mentales qui l’ont toujours caractérisé finissent toujours par resurgir, en particulier lors des grands rendez-vous italiens et européens. Des rencontres au cours desquelles le géant slovène a rarement fait pencher la balance du côté des siens.

Stop ou encore ?

Toutefois, mettre toute la responsabilité des échecs florentins sur ses maigres épaules serait injuste tant le joueur de 28 ans a effectivement hissé son niveau de jeu vers des standards plus en adéquation avec son potentiel (du moins en termes d’apport statistique). Cela dit, à l’heure où la Viola va devoir digérer la déception de cette deuxième partie de saison fort peu reluisante pour tenter de mieux repartir l’an prochain, la question de l’avenir d’Ilicic au sein de l’effectif gigliato devrait très certainement animer les discussions en interne. Continuer à s’appuyer sur le talent et les fulgurances d’un esthète intermittent ? Tenter de mieux l’entourer ? Profiter de sa belle côte sur le mercato estival pour renflouer les caisses ? Alors que la permanence de Paulo Sousa sur le banc du Franchi est de plus en plus questionnée et que le projet sportif du club ne brille pas par sa clarté, ces interrogations apparaissent légitimes. En fin de contrat en 2018, Josip Ilicic susciterait selon certaines voix un intérêt non dissimulé de la part de grosses écuries Outre-Manche et Outre-Rhin prêtes à mettre sur la table un chèque avoisinant les 15 millions d’euros. Une perspective qui aura très certainement de quoi faire réfléchir les dirigeants florentins.




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