Bilan de la saison 2017/2018 : Cagliari

Au cours d’une saison en dents de scie, qui a vu Diego Lopez remplacer Massimo Rastelli sur le banc sarde dès le mois d’octobre, le Cagliari Calcio s’est fait peur en n’obtenant son maintien en Serie A qu’à l’ultime journée. Signe de ce malaise : l’élimination à domicile en Coupe d’Italie par Pordenone (Serie C). Toujours aussi perméable en défense (61 buts encaissés), il aura fallu les buts de la tête de Leonardo Pavoletti (11 dont 9 de la tête) et la prise en main du milieu de terrain par le jeune Nicolò Barella pour éviter une grosse déconvenue aux Rossoblù. Retour sur une saison qui devra à coup sûr servir de leçon pour l’avenir.

La saison de Cagliari

– 16e de Série A

– Eliminé au 4ème tour de la Coupe d’Italie par Pordenone (1-2)

– 40 matchs, 11 victoires, 7 nuls, 22 défaites, 35 buts marqués, 64 buts encaissés

L’équipe type

– Meilleur buteur : Leonardo Pavoletti 11 buts

– Meilleurs passeurs : Diego Farias et Paolo Faragò 5 passes

– Joueur le plus utilisé : Simone Padoin, 3115 minutes

Les +

Alessio Gragno: Après deux saisons en prêts (Lanciano et Benevento), il s’agissait pour Alessio Cragno (23 ans) de sa première saison pleine dans les buts de l’équipe sarde en Série A. L’expérience a été plus que concluante dans la mesure où il devait composer avec une des défenses les moins solides du championnat (16e). Il est en outre le gardien ayant arrêté le plus de pénalties cette saison (4), soit 40% de réussite. La bonne entente avec son numéro 2, Rafael, de 13 ans son aîné, lui a également permis d’évoluer dans des conditions sereines.

Nicolò Barella: Ce grand espoir du football italien a gagné en densité cette saison au milieu de terrain. Auteur de 6 buts et devenu tireur de penalties à seulement 21 ans, il a évidemment attiré les convoitises des grands clubs italiens et européens. Conservé lors du mercato d’hiver, il sera difficile à Cagliari de le retenir cet été. Preuve que le travail finit toujours par payer : Nicolò Barella a été convoqué par le nouveau sélectionneur italien Roberto Mancini. Une occasion pour encore grandir et canaliser sa fougue, Barella étant en effet le joueur à avoir reçu le plus de cartons jaunes (13).

Leonardo Pavoletti : Il avait la difficile mission de remplacer le bomber Marco Boriello, auteur de 18 buts la saison dernière mais qui avait claqué la porte. Au final, malgré des débuts difficiles et un retard à l’allumage à domicile Leonardo Pavoletti aura réussi son pari. Ses 11 buts, dont 9 de la tête (record d’Europe), auront été décisifs dans la course au maintien. Désormais, le club a l’intention de tout faire pour le conserver et en faire un des artisans de la stabilisation de Cagliari en Serie A. Après son échec au Napoli, Pavoletti aurait tout intérêt à rester sur l’île.

Les –

Gregory van der Wiel : Arrivé en grandes pompes et passant son temps à poser sur Instagram avec sa compagne mannequin Stéphanie Rose Bertram, Gregory van der Wiel pensait pouvoir se relancer dans un club aux ambitions plus modestes après ses échecs au PSG et Fenerbahçe. Comme l’avait fait avec réussite la saison précédente le Portugais Bruno Alves. Mais le défenseur hollandais a semble-t-il oublié qu’y compris dans les équipes moins huppées, la rigueur reste de mise pour bien figurer en Serie A. Après seulement 4 matchs en championnat, le voilà qui s’envole pour la MLS et Toronto FC. Son compte Instagram fonctionne toujours du tonnerre…

Daniele Dessena : A coup sûr la pire saison de Daniele Dessena sous les couleurs rossoblù. Jamais véritablement remis de graves blessures, celui qui est jusque-là le capitaine de l’équipe n’a pu cumuler que 17 présences en championnat pour sa septième saison en Sardaigne. Comble de malchance, Capitan Dessena a également dû composer avec un milieu de terrain au sein duquel des joueurs se sont imposés (Barella, Padoin, Faragò) ou ont laissé entrevoir de belles potentialités (Cigarini, Miangue, Ionita); rendant la place de plus en plus chère. Agé de 31 ans, Daniele Dessena est aujourd’hui à un carrefour de sa carrière. Reste à savoir s’il le fera rester en Sardaigne ou l’orientera ailleurs.

Diego Farias : Une nouvelle fois, l’attaquant brésilien -dont on attend l’explosion en Serie A- a déçu les tifosi sardes en ne trouvant qu’à une seule reprise le chemin des filets. En ratant un pénalty face à Gigi Buffon dès la première journée, Diego Farias a commencé à voir les déboires se cumuler. La concurrence en attaque (Pavolettti, Sau, Joao Pedro, Giannetti, Han) et des blessures n’ont fait qu’empirer les choses. Et quand rien ne veut aller… au mercato d’hiver, alors que son transfert à Sassuolo était bouclé, celui-ci a été annulé par la Fédération au motif que le contrat était arrivé avec 3 minutes de retard. Farias a alors pris son mal en patience, sur le banc. Avant d’être relancé par Diego Lopez en fin de championnat sans plus de réussite.

Les entraîneurs

Après avoir ramené Cagliari en Serie A lors de la saison 2015-2016 et l’avoir hissé la saison passée à la 11e place, Massimo Rastelli a fait les frais des résultats irréguliers de son équipe et a été remercié lors de la 8e journée après la défaite à domicile contre le Genoa (2-3). A ce moment, les Sardes pointaient à la 14e place. Une nouvelle fois, c’est l’ancien capitaine de Cagliari Diego Lopez -très apprécié dans le vestiaire- qui a été appelé pour tenter de redresser la barre. L’entreprise a été difficile. La moyenne de points par match est comparable à celle de son prédécesseur et l’équipe a même passé une journée dans la zone de relégation. Ce qui a valu à Diego Lopez d’être lui aussi un temps menacé à son poste. Avant que le maintien ne soit obtenu in extremis.

La saison prochaine

Cagliari est-il en mesure de terminer un championnat de Série A dans la première partie de tableau? Ce qui ne lui est plus arrivé depuis la saison 2008-2009 (9e). Après la prometteuse 11e place de 2017, les ambitions étaient à la hausse du côté du président Tommaso Giulini. Mais une saison mal enclenchée a fait que les Sardes ont tout de suite joué pour le maintien et vu la 10e place s’éloigner. En vue de la saison prochaine, le premier des défis sera de négocier au mieux les dossiers relatifs aux joueurs sollicités par d’autres clubs et parmi eux Nicolò Barella. L’effectif n’aurait pas la même teneur avec ou sans le jeune milieu de terrain. Il faudra ensuite renforcer qualitativement un secteur offensif où tout ou presque a reposé sur les épaules de Leonardo Pavoletti. Enfin, si Cagliari entend jouer des places plus honorables, il ne peux plus se permettre d’encaisser autant de buts (76 en 2016-2017 et 61 en 2017-2018). De nombreux chantiers sont donc ouverts.

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