Cagliari : le projet Giulini à rude épreuve

Par Sébastien Madau publié le 08 Juin 2018
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Lorsque les trois coups de sifflet ont retenti dans la Sardegna Arena le 20 mai dernier, tous les tifosi de Cagliari ont poussé un « Ouf » de soulagement. Les trois points acquis face à l’Atalanta (1-0) permettaient à leur club de pouvoir jouer une troisième saison consécutive en Serie A. Alors que l’effectif et la 11e place de la saison précédente laissaient entrevoir une saison sereine, l’équipe s’est compliquée la tache jusqu’à se retrouver relégable au soir de la 36e journée.
S’il y en a un qui a dû avoir des sueurs froides, c’est bien le président Tommaso Giulini. Propriétaire depuis près de 4 ans, l’industriel milanais aurait vu en cas de relégation bon nombre de efforts réduits à néant dans la mesure où son projet de développement se base sur une permanence de Cagliari en Serie A. L’économie actuelle du calcio est telle que les marges de manœuvre sont étroites et le droit à l’erreur est nul.

Un projet global et territorial

En 4 ans, Tommaso Giulini a jeté les bases de plusieurs chantiers d’envergure : restructuration du centre de formation; ouverture d’un musée sur l’histoire du club avec les héros du Scudetto de 1970 comme porte-drapeau; politique tarifaire attractive; marketing territorial via le slogan « Una terra, un popolo, una squadra » et le délicat dossier du nouveau stade rendu plus difficile du fait de relations tendues entre le club et la Municipalité.
La Sardegna Arena où évolue actuellement Cagliari est un stade provisoire de 16.000 places situé sur le parking de l’ancien stade historique Sant’Elia en cours de démolition. L’objectif est de voir les Rossoblù jouer en 2020 dans une enceinte neuve de 30.000 places proposant stade, boutiques, musée, etc. En jeu : une manne financière destinée à rendre le club financièrement pérenne afin de pouvoir enfin se montrer plus ambitieux. Et surtout, d’avoir les moyens de ses ambitions.

Le rêve européen

En effet, si Cagliari jouit toujours d’une grande popularité dans la région, sur le continent et en Europe (du fait de la forte immigration sarde), cela n’a rien de comparable avec l’engouement dans les gradins d’il y a quelques années; notamment lorsque le club a joué la Coupe de l’UEFA. Toute une génération de jeunes tifosi lit les exploits européens des Rossoblù dans les livres d’histoire, dont l’épopée de 1994 jusqu’en demi-finale. Aujourd’hui, le projet Giulini permet-il au club d’ambitionner de tels horizons ? La 6e voire 7e places synonymes d’Europa League sont-elles atteignables ou apparaîtront-elles comme un mirage ? Ces dernières saisons des clubs de province (Sassuolo, Torino, Udinese, Atalanta) ont réussi le pari.

Pour ce faire, le club devra gagner en stabilité. Les relations entre direction et ultras sont tendues, six entraîneurs ont été consommés en trois saisons et demi, et des clashs retentissants font encore tâche (Storari, Borriello, Capozucca…). Sur le terrain, la société devra régler l’éternel dilemme face auquel sont confrontées les équipes plus modestes : la gestion des jeunes talents et joueurs vedettes. Actuellement, Cagliari possède plusieurs éléments à forte valeur marchande (Barella, Cragno, Han, Pavoletti, Joao Pedro). Le club saura-t-il (et voudra-t-il) les conserver pour former un groupe sur la durée et espérer des résultats en progression, ou sera-t-il contraint -pour financer son existence en Serie A- de s’en séparer ? Pour l’heure, aucun n’a quitté ses co-équipiers. De quoi satisfaire le nouvel entraîneur Rolando Maran qui aimerait bien diriger un groupe lui permettant de remplir les objectifs assignés.




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