Napoli, deux de chute

Par Nicolas Soldano publié le 10 Déc 2017
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Quelques indices, déjà, depuis le début de saison

C’est donc fini. Le Napoli n’est plus invaincu en championnat. Il est également éliminé de la Champions league. Pourtant, depuis août, tout semblait presque idyllique, des victoires à la pelle, de nombreux buts, une qualification en barrage de C1. Mais début septembre, la défaite à Donetsk était déjà venu un peu gâcher la fête. Elle avait mis en lumière deux problématiques : la capacité de l’équipe à garder un niveau de jeu très élevé même quand Sarri décide de faire souffler quelques cadres (Mertens, Jorginho et Allan ce soir là) et l’envie voire la mentalité de l’équipe lors des matchs européen face à l’objectif  « ultime » championnat qui semble vampiriser tous les esprits. En championnat, pas de soucis majeur dans un premier temps, sauf une difficulté assez criante pour ce qui est de rentrer dans les matchs, avec des première mi-temps parfois très poussive (70% des buts sont marqués en deuxième période).

Et puis est arrivé le match nul face au Chievo. Un match qui a donné deux indications au football italien. Il est possible de ne pas prendre de but face aux azzurri voire de les faire déjouer en étant très agressif sans le ballon et en étant tactiquement très compact dans ses 30 derniers mètres (l’Inter l’avait déjà montré quelques semaines auparavant), même avec un effectif inférieur sur le papier. Il fut notamment possible d’observer lors de ce match un inconvénient qui allait prendre un peu plus d’ampleur par la suite : Cette saison, le Napoli se met en difficulté lors de ses temps faibles, que ça soit en encaissant un but bête (souvent en fin de match, et cela ne date pas d’y hier) ou alors en s’embourbant dans un schéma de possession plus lent et stérile, en perdant la fougue qui permet habituellement de bonifier les redoublement de passe au milieu de terrain et en attaque. La défaite contre la Juve a renforcé cette sensation, notamment pour ce qui est de la capacité à se créer des occasions.

Statistiques d’après match du Napoli-Juventus du 01/12/2017

Forme, méformes et blessures

Ensuite, le premier tournant de cette saison se révèle être la blessure de Faouzi Ghoulam face à Manchester city. Conjuguée à la blessure de Milik un peu plus tôt début octobre, ces lourds pépins physiques (les ligaments du genou sont touchés pour les deux joueurs) à des postes clés ont constitué les premiers cailloux dans l’engrenage partenopeo. Milik représentait dans les plans de Sarri le « douzième homme » de l’effectif, premier remplaçant depuis son retour en mars dernier. Mais par dessus tout, c’était celui qui permettait une vrai rotation en attaque, notamment pour reposer Mertens, qui devient maintenant le seul potentiel numéro 9 de l’effectif, poste qu’il découvre depuis à peine un an. Ghoulam, auteur d’un de ses meilleurs débuts de saison fait, depuis plusieurs années maintenant, partie du côté fort du Napoli. Avec Insigne, son compère de l’aile gauche, ils représentent le côté préférentiel de l’équipe qui y construit la majorité de ses offensives. Son absence a donc grandement chamboulé l’organisation tactique de Sarri qui voyait en lui un homme clé de son dispositif (15 titularisations en 15 matchs, 1288 minutes joués sur 1291 possibles !). De plus, les solutions de rechange ne semble pas donner satisfaction. Sarri a tenté à ce jours deux remaniement tactique : soit faire basculer Hysaj à gauche et titulariser Maggio à droite, soit titulariser Mario Rui. Sauf qu’Hysaj est bien entendu meilleur à son poste de prédilection, Maggio semble vraiment court  pour enchaîner jusqu’au retour de Ghoulam, et Mario Rui semble pour l’instant en difficulté, surtout défensivement parlant (c’est notamment lui qui lâche le marquage sur le but d’Higuain face à la Juve). Le chantier reste donc ouvert. D’un autre côté, certains cadres traversent une période plus compliquée. Si Insigne et Koulibaly restent les tauliers offensifs et défensifs de l’équipe, continuant de sortir l’équipe de mauvais pas, Mertens, Hamsik, Callejon et Albiol semblent accuser le coup. Mertens n’a par exemple marqué qu’un petit but sur ses 7 derniers matchs. Quant aux deux espagnols, Albiol confirme sa perte de vitesse, notamment dans les duels et le domaine aérien, et Callejon semble offensivement plus absent que jamais (1 seul but et aucune passe décisive sur les 13 derniers matchs).

Statistiques relativent à la construction des offensives napolitaines. Insigne en tête.

Le regard vers l’horizon

Cependant, même si le constat est peu flatteur sur ces dernières semaines, le Napoli reste à seulement à un point de la première place, en embuscade après le nul de l’Inter face à la Juventus. Mais deux facteurs seront incontournables pour endiguer cette période un peu plus terne. La première, c’est trouver un second souffle, qui permette de retrouver la fougue offensive qui caractérise si bien l’équipe de Sarri. C’est donc au coach mais aussi aux joueurs de remettre de l’huile dans les rouages tactiques napolitains. Deuxièmement, il sera très important d’utiliser à bon escient le prochain mercato d’Hiver, afin de palier les absences des blessés, mais également pour étoffer le banc napolitain qui reste une donnée très problématique en attaque et en défense, où certains joueurs doivent tout jouer, les fameux « indispensables » comme l’aime les appeler Sarri. Deux facteurs qui s’avéreront certainement décisifs dans la quête du titre qui échappe aux napolitains depuis bientôt 30 ans…

Classement de la Serie A TIM avant le début de la 16ème journée

 




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