Mattia De Sciglio, l’arme à gauche

Par Romain Simmarano publié le 30 Juin 2016
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De Sciglio

Comme un météore. Le talent de Mattia De Sciglio, unanimement reconnu au terme d’une stupéfiante année 2013, semblait s’être perdu. Convenons-en : le jeune milanais n’a pas été le seul à donner le sentiment de sauter sans parachute au Milan AC, ces dernières années. Mais sa déchéance avait un goût d’injustice et d’inachevé tout à la fois. Elle a rendu, avouons-le, le moindre supporter des rossoneri bien sceptique à la moindre mention d’un « futur grand » dans ses rangs. Titulaire régulier, effacé et peu convaincant ces deux dernières saisons avec Milan, l’éternel espoir semblait promis à une carrière terne, sans reflet ni trophées. Puis est venue la convocation d’Antonio Conte.

Le diable sort de sa boîte

Présumé remplaçant, l’ancien baby d’oro de Via Turati aurait pu imaginer traverser cet Euro en spectateur. Seulement, voilà, l’équipe d’Italie a gagné ses deux premiers matches, et Conte a décidé de faire massivement tourner pour la troisième partie, face à l’Irlande. Une défaite, un but sur lequel il n’a pas grand-chose à se reprocher : les Irlandais dédoublent sur l’aile droite, il est seul, trop seul, et doit se résoudre à laisser centrer Hoolahan. La suite est fâcheuse mais pas funeste, l’Italie étant quoiqu’il en soit certaine de terminer première. Le huitième de finale arrive face à l’Espagne, et rebelote ! Mattia de Sciglio est de nouveau titulaire à gauche. La performance est admirable, surtout sans ballon. Bien encadré, l’Italien se révèle dans un rôle qui lui sied à merveille. Il remporte ses duels, rend des ballons plus propres que la moyenne et surtout, contribue sans relâche à étirer le dispositif espagnol par son placement et son activité. Meilleur joueur du milieu de terrain italien sur le plan statistique, De Sciglio a répondu présent et c’est déjà un petit miracle en soi.

Revenu de l’enfer et plus vivant que jamais

Car voilà ce qu’il a récemment confié en public : « J’ai vécu une période sans, à cause d’une série de blessures et d’autres raisons. J’avais perdu un peu de confiance en moi, et même d’estime. Ce n’était peut-être pas une dépression, mais je ne suis pas passé loin. Je me suis mis à travailler chaque jour, tête basse et aujourd’hui je suis de nouveau heureux de vivre sur le terrain comme en dehors ». Mattia de Sciglio a connu les affres d’un destin qu’on avait tracé pour lui et de l’inévitable déception qui surgit, dès lors que l’on ne parvient pas à s’en montrer digne. Au terme d’un Euro qu’on espère parfait pour lui et pour toute sa nation, il devra se pencher sur un avenir forcément plus radieux que son passé récent. Rester à Milan pour coller au nouveau projet ou partir ? Liverpool et Naples sont en tout cas déjà sur les rangs. Ce garçon mérite, quoiqu’il en soit, de vivre son football avec le sourire. Pour la hargne et le talent, pas d’inquiétude : son match face à l’Espagne dissipe à lui seul deux saisons de doutes.




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