Marotta et Paratici, la paire d’as de la Juventus

Par Matteo Pogliani publié le 29 Avr 2016
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Marotta Paratici Juve

Au mois de mai, cela fera six ans que les deux hommes ont pris les rênes de la gestion de la Juventus. Le duo est arrivé sur la pointe des pieds en provenance de la Sampdoria où ils avaient réalisé un travail monstre pour mener l’équipe des bas-fonds des séries inférieures italiennes jusqu’à effleurer les phases de poule de la Champions League. Marotta a été appelé pour devenir directeur général et il a demandé à ce que son bras droit, Paratici, vienne avec lui. Depuis, en six saisons, la Vieille Dame a remporté cinq titres de Serie A consécutifs. Il n’y sont pas pour rien !

Des mercato réussis aux résultats satisfaisants

Marotta vient tout juste de remporter le prix du meilleur directeur sportif de Serie A. Et jusque-là, rien d’étonnant. Mais tout n’avait pas bien débuté pour autant. Une première année catastrophique est venue semer le doute sur les qualités de management et de gestion de l’ancien duo blucerchiato. Classement catastrophique, transferts ratés, une saison à la saveur très amère. Mais depuis, la roue a tourné et on compte maintenant cinq Scudetti : trois sous l’ère Conte et deux sous celle d’Allegri. D’ailleurs, ces deux hommes ont été choisis par Marotta et Paratici et leur choix n’a pas été anodin. Un meneur d’hommes, un ancien du club, un homme qui ne fait qu’un avec son équipe et ses supporters, avec un nouveau stade qu’il fallait remplir tous les dimanches. Et Conte a réussi sa mission. Ensuite, un entraîneur qui réfléchit le football et le Calcio, un homme qui peut paraître plus distant, mais qui étudie le football pour faire progresser ce groupe. Et à nouveau, pour le moment, la mission est réussie. Ça commence forcément par là, et ensuite, le choix des joueurs devient essentiel. C’est à ce niveau-là où Paratici est incontournable, c’est lui l’homme de l’ombre qui assure le recrutement. Inutile de lister tous les joueurs arrivés du côté de Vinovo et qui ont amené leur pierre à l’édifice. L’essentiel est de souligner que tous ces joueurs, à quelques exceptions près, n’ont pas été pris au hasard. Dans le respect des exigences financières du club, la clé a souvent été les joueurs très jeunes et non encore révélés, les joueurs en fin de contrat, ou ce type de joueur avec un bagage déjà bien intéressant et sur lesquels il est possible de travailler. Et surtout, des joueurs capables de s’intégrer dans un club qui est bien plus qu’une famille, avec le professionnalisme qui va avec. Et à ce niveau-là, les choses ont été bien faites.

Marotta Paratici

Etre les plus humbles possibles

Les résultats ainsi que les mercatos plutôt réussis ne sont pas les seules satisfactions de ces six années. Il en ressort aussi une certaine humilité dans l’approche faite saison après saison. Evidemment, il n’est pas question de dire qu’il n’y a plus un brin d’arrogance certaines fois, ou certains pics de lancés. Cela fait partie du monde du foot. Il n’en reste pas moins que l’on peut déceler une forme de maîtrise dans la communication qui s’éloigne (bien heureusement) de celle qu’on connaissait avant Calciopoli. C’est surtout en Europe que l’on remarque cette nouvelle attitude adoptée en premier lieu par Marotta, puis par le reste de la direction, des entraîneurs et des joueurs. Non pas qu’un sentiment d’infériorité soit justifié ou normal, mais la conscience de la construction continue de cette équipe est essentielle afin qu’elle puisse réellement se réaliser. Auparavant, l’arrogance était bien plus marquée et visible, ce qui ternissait l’image du club de temps en temps, notamment hors de la Botte. Pour ce qui est du Calcio, il est clair que les rivalités existent toujours, mais tout de même, à nouveau une certaine intelligence se décèle dans la communication sur le club, les objectifs, les avant et après-matchs ainsi que les adversaires du jour. On répète, à nouveau, que ce propos est avancé toutes proportions gardées sur des possibles épisodes contraires. Mais il faut souligner aussi que les présidents, les directeurs sportifs, les entraîneurs des autres équipes de Serie A ont une relation bien plus cordiale avec Marotta et le club. Il suffit de voir les félicitations qui pleuvent de la part de beaucoup concernant ce cinquième titre. Et c’est l’image du club qui s’améliore tant en Italie qu’en Europe. On ne va pas s’en plaindre, vraiment !

Sous-titres français disponibles en bas à droite de la vidéo

 

Viable sur le long terme ?

Nouveau management, nouvelles idées, nouveau stade, nouvelle approche financière et économique, le tout couronné par des succès en Italie, une demi-finale d’Europa League (certes décevante vu la finale à Turin) et une finale de Champions League. L’image du club est préservée, mieux encore, elle resplendit encore plus. Bref, la voie est forcément la bonne, chaque année les amateurs de Serie A et les supporters de la Vieille Dame s’en persuadent toujours plus. Financièrement, le club est en bonne santé. De retour dans le top 10 des clubs les plus riches, sans être inquiété par le Fair Play financier, le modèle économique adopté est sans aucun doute le bon. Le stade est rempli saisons après saisons, ce qui amène engouement, ferveur et rentrées d’argent indispensables. D’anciens joueurs font partie de l’organigramme, à croire qu’il ne manquerait plus que Del Piero. Le développement s’internationalise, notamment avec le globe-trotter Trezeguet, les sponsors aident énormément aussi. L’entraîneur paraît aussi être le bon, lui qui aime travailler avec les jeunes joueurs pour rendre compétitive l’équipe tant en Italie qu’en Europe. Que dire de plus. Marotta et Paratici ont pris la bonne voie, sans aucun doute, et sans qu’un rachat du club ne soit nécessaire. Cette gestion inquiète souvent le 30 août, puis devient réussie en mai de l’année qui suit. Mais le véritable point essentiel c’est le fait d’inculquer aux joueurs, aux entraîneurs, aux membres du club, ce que signifie la Juventus, une famille qui ne fait qu’un. Et c’est surement là où le duo a tout réussi, c’est qu’ils l’ont compris avant même de le transmettre. Chapeau !




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