Pour la troisième fois en moins d’un an, Lorenzo Insigne s’est accroché avec le public napolitain, il y avait déjà eu des gestes d’humeur le mois passé lors de la présentation de l’équipe en préparation à Dimaro, puis les sifflets du San Paolo avant-hier lors de sa sortie, les mêmes que contre la Lazio en janvier dernier. Et la réaction a été plus véhémente cette fois, main portée à l’oreille pour dire au public de siffler plus fort, le tout accompagné d’un jet de maillot. Si les supporters napolitains ont le droit de contester n’importe quel joueur, l’acharnement envers justement le seul….napolitain de l’équipe est difficile à concevoir. Ce peuple si fier de ses traditions et de sa culture et qui vit également les victoires de son club comme une revanche social envers le reste du pays prend donc en grippe le seul local de l’équipe (précisément de Frattamaggiore). Un contresens. Nul n’est prophète en son pays ? Possible, on a vu des Napolitains réussir et s’imposer avec le maillot azzurro, mais le degré d’exigence semble plus élevé pour les enfants du pays.

Paolo Cannavaro peut en témoigner, capitaine pendant des années, il n’est jamais totalement entré dans le cœur de son peuple, son départ en janvier dernier ayant été finalement très vite archivé. Mais à la différence d’Insigne, il n’a jamais eu de problème avec le public du San Paolo. Le scugnizzo lui commence à trouver la situation insoutenable, sa femme s’est d’ailleurs fendu d’un “Vous ne le méritez pas” sur les réseaux sociaux. Certes, les tifosi partenopei ont quelques bonnes raisons de s’en prendre à l’ailier de poche, d’abord son match contre Bilbao puis l’impression de stagner, la comparaison avec le rendement des Mertens et Callejon est d’ailleurs impitoyable. Mais dans ce football moderne où les clubs piétinent de plus en plus leur background identitaire, on aimerait une réaction plus clémente envers le “petit gars du coin”, lequel a tout de même offert une Coupe d’Italie il y a seulement trois mois qui plus est.