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L’Italie et la Coupe du Monde 1982

23 avril 2014 à 17h00         Valentin Pauluzzi
L’Italie et la Coupe du Monde 1982

L’Italie et la Coupe du Monde 1982

Equipe d Italie Equipe d italie 

L’Italie remporte enfin sa troisième Coupe du Monde, 44 ans après son dernier sacre. Une victoire inattendue au vu des critiques négatives de la presse et de son entrée difficile dans la compétition, mais Enzo Bearzot y a toujours cru.

L’Espagne organise sa première Coupe du Monde et elle a eu plus de dix ans pour s’y préparer puisque la décision a été prise à la fin des années 60. Un accord passé avec la RFA qui organisait l’édition de 1974 en échange. Pas moins de 17 stades ont accueilli les 52 rencontres de la compétition.

Qualifications

L’Italie sort de son Euro organisé à la maison où elle s’est classée 4ème. Un tournoi durant lequel elle n’a marqué que deux petits buts en quatre matches. Bearzot est toujours sélectionneur mais il fait de moins en moins l’unanimité auprès de l’opinion publique. Privée de Paolo Rossi suspendu suite au Totonero, la Nazionale affronte les qualifs du Mondial 82 et elle doit se méfier car on trouve la Yougoslavie, le Danemark, la Grèce et le Luxembourg (pour la troisième fois d’affilée !). Les deux premiers de chaque poule se qualifient. Les débuts sont extrêmement laborieux face au Luxembourg, une victoire 2-0 avec deux expulsés côté azzurri et un penalty loupé par Antognoni. Bearzot mise sur la génération du Mondial argentin et intègre petit à petit quelques éléments tels Collovati, Bruno Conti et Marini. Trois autres victoires de rang sur le score de 2-0 mettent définitivement l’Italie sur de bon rails à mi-parcours. Seulement la Nazionale se relâche durant la seconde partie avec une défaite au Danemark, un nul en Yougoslavie pour le dernier but de Bettega avec l’Italie et un autre contre la Grèce qui officialise la qualification, laquelle se termine par une courte victoire contre les amateurs luxembourgeois.

Bruno Conti marque le but du 1-1 contre a Grèce

Bruno Conti marque le but du 1-1 contre a Grèce synonyme de qualification

11.10.1980 (Luxembourg) Luxembourg-Italie 0-2 (Collovati, Bettega)

01.11.1980 (Rome) Italie-Danemark 2-0 (Graziani x2)

15.11.1980 (Torino) Italie-Yougoslavie 2-0 (Cabrini s.p, Conti)

06.12.1980 (Athènes) Grèce-Italie 0-2 (Antognoni, Scirea)

03.06.1981 (Copenhague) Danemark-Italie 3-1 (Roentved, Arnesen, Bastrup / Graziani)

17.10.1981 (Belgrade) Yougoslavie-Italie 1-1 (Vujovic / Bettega)

14.11.1981 (Turin) Italie-Grèce 1-1 (Conti / Kuis)

05.12.1981 (Naples) Italie-Luxembourg 1-0 (Conti)

Groupe 5

qualifs-mondial-1982-perm

Phase finale

affiche-mondial-1982

Le passage de 16 à 24 équipes change la formule du Mondial, si on garde les deux phases de poules, les deux premiers se qualifient pour la seconde phase laquelle est désormais composée de quatre groupes de trois. Là les vainqueurs gagnent leurs billets pour les demis-finale. La Nazionale se prépare en disputant trois matches amicaux, une défaite en France et en Allemagne de l’Est et un match nul en Suisse…Inutile de préciser quelles étaient les critiques de la presse. Contre la RDA Bearzot en profite pour essayer Marangon, Massaro et le tout jeune Bergomi. Ces deux derniers seront du voyage. Les polémiques ne manquent pas concernant la constitution de la liste des 23, à peine revenu de sa suspension de deux ans, Paolo Rossi part pour l’Espagne. Bearzot choisit ni plus ni moins que de se passer du romanista Roberto Pruzzo, meilleur buteur de la dernière édition de Serie A et emmène en revanche l’attaquant de Cagliari Franco Selvaggi. L’interiste Evaristo Beccalossi est également une autre illustre victime du “Vecio”.

Dino Zoff serrant la main au premier ministre Giovanni Spadolini avant de partir pour l'Espagne

Dino Zoff serrant la main au premier ministre Giovanni Spadolini avant de partir pour l’Espagne

Quelques absents de marque sont à signaler, les Pays-Bas vice-champions du monde en titre, l’Uruguay qui loupe son deuxième Mondial d’affilée et le Mexique, pourtant grand habitué de cette compétition. Le tirage au sort est plutôt clément avec la Squadra Azzurra, elle hérite certes de la Pologne, mais aussi du Pérou et du Cameroun. 7 titulaires du précédent Mondial sont reconduits, le bloc juventino composé de Zoff, (âgé de 40 ans !), Scirea, Gentile, Cabrini, Tardelli et Rossi ainsi que le fiorentino Antognoni. La tactique est la même et poste pour poste, Marini puis Oriali remplace Benetti, Collovati ==> Bellugi, Graziani (bien que présent 4 ans plus tôt) ==> Bettega et Conti ==> Causio (désormais remplaçant).

Conti ouvre la marque contre le Pérou

Conti ouvre la marque contre le Pérou

La Nazionale débute face la Pologne, une bonne première mi-temps puis rien si ce n’est une barre transversale de Tardelli et voilà donc un 0-0. La même équipe est reconduite face au Pérou et Conti ouvre la marque d’une superbe frappe en lucarne, mais l’Italie souffre en seconde période et les sud-américains égalisent finalement à la 83′, Collovatti déviant une frappe de Diaz et prenant à contrepied Dino Zoff. Un Paolo Rossi fantomatique et à court de compétition a été remplacé à la mi-temps par Causio. Après deux nuls en deux matches, la situation est particulière car les 4 matches de la poule ont tous finis sur des score de parité. Si bien qu’un nul avec un ou plusieurs buts peut suffire à l’Italie pour se qualifier puisque le critère de la meilleure attaque est pris en compte en cas de différences de but identiques.

Tardelli et Gentile face à Roger Milla

Tardelli et Gentile face à Roger Milla

Face à des camerounais jouant sans pression, ça sent tout de même le match piège, Conti loupe un but incroyable, seul face au gardien N’Kono lequel dévie sur la barre une tête de Collovati. A l’heure de jeu, la Squadra Azzurra de blanc vêtue ouvre la marque, Rossi adresse un centre pour Graziani qui fait parler son excellent jeu de tête et inscrit le but du 1-0. Puisque dans le même temps, la Pologne est en train d’éclater le Pérou, la qualif est en marche, seulement Mbida égalise dans la foulée ! L’Italie est toujours qualifiée grâce à sa meilleure attaque (2 buts contre 1) et c’est effectivement comme ça qu’elle passe derrière la Pologne. Le Cameroun est lui éliminé sans perdre. Après ce 1er Tour, la presse italienne s’acharne contre la Nazionale et les joueurs décrètent le silence radio suite à de nombreuses polémiques montées en épingle, Bearzot et Paolo Rossi sont les cibles numéros un et on insinue même ce dernier de fricoter avec….Cabrini ! Seul Zoff qui est tout sauf un grand bavard est autorisé à parler à la presse. De toute façon, vu le tirage de la seconde phase (Brésil et Argentine), on ne donne pas cher de la peau de azzurri.

Maradona muselé par la défense italienne

Maradona muselé par la défense italienne

Bearzot ne change toujours pas son onze de départ, seul Oriali a pris la place de Marini blessé, c’est d’abord l’Argentine de Maradona qui est au programme et le sélectionneur choisit de lui mettre Claudio Gentile au marquage. Ce dernier utilise tous les subterfuges possibles pour annuler le célèbre numéro 10. Ceci étant fait, Tardelli peut donc tranquillement ouvrir la marque sur un service d’Antognoni, 10 minutes plus tard Cabrini double la mise sur une passe en retrait de Conti après que Maradona ait touché le poteau sur coup-franc. Passarella réduit la marque à la 83ème minute (sur coup-franc également) mais c’est trop tard, une minute plus tard Gallejo est expulsé et ce fait de jeu clôt la rencontre. L’Italie est en bonne posture mais le Brésil bat l’Argentine 3-1 dans le second match et la troisième et dernière rencontre de cette seconde phase est finalement un vrai quart de finale. Un nul et le Brésil passe grâce à la différence de buts, pas le choix il faut s’imposer.

De la tête, Paolo Rossi débloque enfin son compteur

De la tête, Paolo Rossi débloque enfin son compteur

Et le Brésil n’est pas l’Argentine, il a là une des meilleures générations de son histoire avec le trio Socrates-Zico-Falcao et est le grand favori du Mondial. Alors que Rossi n’a toujours pas inscrit le moindre but, Bearzot continue d’insister avec lui tandis que Gentile s’occupe cette fois de Zico (et lui arrache même le maillot). Mais cette seleçao spectaculaire est prenable en défense. Cabrini centre de la gauche et Paolo Rossi marque de la tête et se débloque enfin ! Seulement sept minutes plus tard Socrates égalise. Mais l’Italie ne panique pas et Paolo Rossi profite d’une mauvaise passe de Junior pour battre une nouvelle fois Valdi Perez, 2-1 !

Zoff a bien stoppé le ballon sur la ligne, l'Italie s'impose 3-2 !

Zoff a bien stoppé le ballon sur la ligne, l’Italie s’impose 3-2 !

C’est le score à la mi-temps mais les auriverde pressent et égalisent une nouvelle fois par Falcao d’un tir à l’entrée de la surface légèrement dévié par le jeune Bergomi entré en jeu à la place de Collovati blessé. 2-2 et le Brésil est de nouveau qualifié. C’est sans compter sur Paolo “Pablito” Rossi qui s’offre un légendaire triplé en déviant une action partie d’un corner. Antognoni marque même le 4-2 mais le but est annulé pour un hors-jeu inexistant. Il reste quelques minutes, la qualif est proche, Paulo Isidoro oblige Zoff à la parade de la tête, le Frioulan stoppe le ballon….sur la ligne de but ! Arrêt décisif, l’Italie a battu les deux favoris et se qualifie pour les demis !

Le "cri" de Tardelli, image historique du football italien

Le “cri” de Tardelli, image historique du football italien

Elle y retrouve la Pologne affrontée en poules, et on n’arrête plus Pablito Rossi, déviation renardesque sur un coup-franc d’Antognoni puis une tête sur un centre de l’intenable Conti, c’est la finale ! L’adversaire est la RFA, grosse équipe certes mais épuisée après la demi de Séville contre la France (prolongations et tirs aux buts). Bearzot remanie quelque peu l’équipe pour l’occasion et aligne le trio de “marqueurs” Bergomi, Gentile et Collovati devant Scirea, tandis qu’Oriali prend la place d’Antogonini blessé. Graziani est incertain jusqu’à la dernière minute mais est tout de même aligné, il ne joue que 7 minutes et est remplacé par Spillo Altobelli. La rencontre débute bien, Conti obtient penalty que Cabrini transforme….pas, tirant à côté. Voilà un fait de jeu qui pourrait ruiner le moral des troupes mais ça a l’effet inverse. 0-0 à la mi-temps.

Altobelli inscrit le but du 3-0, c’est un triomphe !

Altobelli inscrit le but du 3-0, c’est un triomphe !

Le festival se passe à la reprise, Rossi marque un but (de renard évidemment !) de la tête sur un centre de Gentile, son 6ème sur les 3 derniers matches et qui fait de lui le meilleur buteur de cette Coupe du monde. Tardelli décoche une frappe imparable en glissant et sort le cri le plus célèbre du siècle ! Ne reste plus qu’Altobelli de tripler la mise sur une contre-attaque rondement menée par Conti, la réduction du score de Breitner est anecdotique et le président italien Petrini exulte de joie en tribune officielle ! L’Italie l’emporte 3-1 et décroche sa 3ème Coupe du Monde, à 40 ans, Zoff soulève le trophée et devient le plus vieux champion du monde de l’histoire !

Les matches

1er Tour : 14.06.1982 (Vigo) Italie-Pologne 0-0

1er Tour : 18.06.1982 (Vigo) Italie-Pérou 1-1 (Conti / Collovati csc)

1er Tour : 23.06.1982 (Vigo) Italie-Cameroun 1-1 (Graziani / M’Bida)

Groupe 1

groupe-1er-tour-perm

2nd Tour : 29.06.1982 (Barcelone) Italie-Argentine 2-1 (Tardelli, Cabrini / Passarella)

2nd Tour : 05.07.1982 (Barcelone) Italie-Brésil 3-2 (Rossi x3 / Socrates, Falcao)

Groupe C

groupe-2nd-tour-perm

Demi-finale : 08.07.1982 (Barcelone) Italie-Pologne 2-0 (Rossi X2)

Finale : 11.07.1982 (Madrid) Italie-RFA 3-1 (Rossi, Tardelli, Altobelli / Breitner)

Groupe 4

L’effectif

effectif-mondial-1982

Gardiens : 1 Zoff (Juventus) · 12 Bordon (Inter) · 22 Galli (Fiorentina)

Défenseurs : 2 Baresi (Milan) · 3 Bergomi (Inter) · 4 Cabrini (Juventus) · 5 Collovati (Milan) · 6 Gentile (Juventus) · 7 Scirea (Juventus) · 8 Vierchowod (Fiorentina)

Milieux : 9 Antognoni (Fiorentina) · 10 Dossena (Torino) · 11 Marini (Inter) · 13 Oriali (Inter) · 14 Tardelli (Juventus) · 15 Causio (Udinese) · 16 Conti (Roma) · 17 Massaro (Fiorentina)

Attaquants : 18 Altobelli (Inter) · 19 Graziani (Fiorentina) · 20 Rossi (Juventus) · 21 Selvaggi (Cagliari)

Sélectionneur : CT: Bearzot

Bearzot convoque 10 des 22 sélectionnés du Mundial 1978, avec beaucoup moins de granata puisque Dossena est le seul survivant du Torino. La Juve est toujours la plus représentée avec 6 joueurs tous titulaires, suit l’Inter avec 5 joueurs qui hormis Bordon ont tous participé à la cause, la Fiorentina vice-championne d’Italie fournit également la Nazionale avec 5 éléments. Complètent le tableau le Milan (deux joueurs) et un joueur chacun pour la Roma, l’Udinese et Cagliari.

Equipe-type

Comme quatre ans plus tôt, Bearzot mise sur l’ossature de la Juve du Trap, avec l’immanquable Scirea en libero, mais chaque joueur avait un côté universel et était très complet. Le côté droit était plus offensif avec Bruno Conti libre d’arpenter tout le couloir, bien couvert par Gentile et Tardelli. Antognoni était le véritable créateur de l’équipe, tandis qu’une fois débloqué, plus rien ni personne ne pouvait s’opposer à l’incroyable opportunisme de Paolo Rossi.

Valentin Pauluzzi       Twitter @CalcioBilly

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