Et la montagne accoucha d’une souris : l’affrontement tant attendu n’aura pas vraiment eu lieu entre madrilènes et turinois, qui s’adjugent au final les deux premières places du groupe A. Mais que cette rencontre fut longue…

La tension et l’enjeu qui entourent la rencontre se font ressentir dans les premiers instants, où les approximations dans les transmissions sont multiples de part et d’autre. À ce petit jeu, ce sont les visiteurs qui se créent la première occasion, obligeant Buffon à sortir une parade au bout cinq minutes. Une fois les deux équipes en place, la première mi-temps va principalement se jouer dans la moitié de terrain madrilène, avec une Juventus qui va totaliser jusqu’à 70% de possession dans la première demie-heure. Possession stérile, puisque le jeu proposé par les locaux est relativement stéréotypé. L’Atlético est comme à son habitude très à l’aise sur les phases statiques lorsqu’il s’agit de défendre, et la pluie de centres qui s’abat sur la surface de Moya ne donne pas vraiment d’occasions franches. Godin et Gimenez musellent bien Llorente, et la Juve doit s’en remettre comme souvent à Andrea Pirlo et ses coups-francs, que le numéro 21 ne parvient pas à cadrer. Solidaire dans ses 25 derniers mètres, l’Atlético ne remonte son bloc que sur les coups-francs qu’il obtient, mais joue crânement sa chance, tant et si bien que Buffon est à nouveau mis à contribution sur une frappe de Suarez. Une main dans la surface aura bien été réclamée par Tevez (touché à la cheville en fin de première mi-temps), Llorente aura eu beau prendre une fois le dessus sur les deux centraux adverses, les deux équipes rentrent au vestiaire sur le score de zéro à zéro. 

La partie reprend avec un corner vicieux qui donne le frisson au stade, et une possession de balle ibérique. De nouveau installée dans le camp adverse, la Juventus va ensuite essayer de forcer tant bien que mal la décision, mais le manque de verticalité du jeu turinois ne va pas occasionner de situations extrêmement dangereuses, hormis une frappe de Vidal peu avant l’heure de jeu. Quelques approximations ternissent le niveau général du match (les transversales de Bonucci). La Juventus se montre timorée, entre aller chercher un résultat et ne pas trop s’exposer afin d’engranger le point du match nul. L’Atlético va dès lors être dans un fauteuil : sans obligation de produire du jeu, les Colchoneros vont fournir le minimum syndical, sans être trop présents sur les seconds ballons. La Juve ne va pas effectuer de pressing à la perte du ballon non plus, tant et si bien que ce match qu’on attendait comme un sommet européen se transforme peu à peu en une véritable purge pour l’assistance. Les deux formations se complaisent dans ce train de sénateur (les entraineurs aussi, puisqu’aucun changement ne sera effectué), jusqu’à même provoquer des sifflets de la part des spectateurs. Trop peu d’illuminations sur le rectangle vert (frappes lointaines de Vidal et Pogba dans le dernier quart d’heure), et un match nul qui arrange tout le monde au final. Au bout de l’ennui, Monsieur Collum vient mettre un terme à ce match qui ne restera pas dans les mémoires, mais qui permet aux bianconeri d’assurer leur qualification.   

La feuille de match de Juventus-Atlético

Juventus-Atlético 0-0 (0-0)

Avertis : Vidal 22′, Suarez 26′, Siquerira 38′

Juventus (4-3-1-2) : Buffon - Lichtsteiner, Bonucci, Chiellini, Evra - Vidal, Pirlo, Pogba - Pereyra - Tevez, Llorente. Rempl : Storari, Ogbonna, Padoin, Mattiello, Pepe, Morata, Giovinco. Entr : Allegri.

Atlético (4-4-2) : Moya - Juanfran, Gimenez, Godin, Siqueira - Arda Turan, Mario Suarez, Gabi, Koke - Mandzukic, Raul Garcia. Rempl : Oblak, Jesus Gamez, Tiago, Saul, Griezmann, C. Rodriguez, Cerci. Entr : Simeone

Arbitre: William Colllum (Eco)