La Juve peut-elle rater sa saison ?

Par Joseph Cocilovo publié le 26 Mai 2017
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Cela peut paraitre cruel, voire même aberrant, mais sur une année complète, 90 minutes suffisent à détruire le rêve d’une saison idyllique. Et pourtant, le constat est sans appel, la Juve a passé un cap cette année, qui plus est aux yeux de l’Europe. En 2015, et malgré son glorieux passé, elle faisait figure de surprise, d’outsider. Cette année, c’est en réelle favorite que la Juve se rendra à Cardiff. Grâce à des prestations majeures en phase à élimination directe, les Turinois ont prouvé que leur place n’était pas usurpée, et qu’elle pouvait imposer sa suprématie hors de l’Italie. Mais il y a un revers à cette belle médaille. Plus question de se contenter d’être finaliste, plus question d’avoir un complexe d’infériorité face à son adversaire, dorénavant, les finales, il faudra les gagner. Tout autre résultat sera perçu comme un échec, voilà le fardeau des grandes équipes.

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

Il n’est pas question ici de remettre en doute la belle saison de la Juve. L’efficacité de son revirement tactique, ses matchs références face au Barca ou Monaco, tout laisse penser que les dirigeants turinois seront satisfaits de l’exercice 2016/2017 de leurs protégés. Il faut être mesuré lorsque l’on parle « d’échec ». Si elle donnera un horrible goût amer à une saison remplie de promesses, cette finale ne doit pas non plus jeter aux oubliettes toutes les satisfactions et les certitudes que la Juve a engrangé cette année. 4-2-3-1, vocation nettement plus offensive, équilibre tactique. Tous ces changements ont apporté une réelle plus-value à cette équipe qui, il est bon de le rappeler, est toujours dans une phase de reconstruction depuis la défaite en finale de 2015, ce qui avait ressemblé à l’époque à une fin de cycle. C’est pour cela que le fossé entre une saison historique et amer est si mince. Car si la Juve a tout doucement retrouvé toute sa superbe, il aurait été aisé de croire à une montée en puissance « crescendo ». Or elle n’a jamais semblé vraiment en difficulté cette saison, surtout en Europe, les trois petits buts qu’elle a concédés depuis le début de la Champions League peuvent en témoigner.  C’est tout un tas de détails qui font qu’aujourd’hui, la Juve est au pied du mur.

Tenir son rang, jouer sans complexe

Tout cela peut paraitre démagogique, juger une équipe de manière intransigeante, parfois abrupte. Mais la Juve, qui a sorti une saison exceptionnelle, offert des émotions incommensurables à ses supporters, s’est également rajouté une pression supplémentaire. Et pourtant, n’est-ce pas là la rançon de la gloire ? N’est-ce pas là la condition pour être le plus grand ? Si elle est bien gérée, la pression est un allié indispensable à la victoire finale, demandez à Fabio Grosso si la pression ne l’a pas portée, si elle ne l’a pas galvanisée. En conclusion, d’un point de vue technique, une défaite le 3 juin serait une immense déconvenue, qui viendrait ternir une belle saison. Et au contraire, elle peut rentrer dans l’histoire, rejoindre l’illustre Inter de 2010, et finir de prouver au monde que la Juventus est bel et bien de retour, les tifosi turinois ne demandent que ça.




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