L’équipe giallorossa de la louve – alias l’AS Roma – est le club de football le plus connu de Rome, notamment grâce à ces footballeurs beaux gosses et sa tradition de maillots moulants trop fashion. Mais parlons plutôt de la légende dorée de ce club.

1927 : La fondation

La Roma fut fondée au cours de l’année 1927, plus précisément le 7 juin, jour durant lequel les giallorossi ont effectué leur premier match. Elle résulte de la volonté d’un homme, Italo Foschi, homme politique de l’époque, qui souhaitait que la capitale italienne puisse rivaliser également footbalistiquement avec les grandes puissances septentrionales.
En effet, à l’époque, plusieurs équipes plus ou moins modestes existaient dans la ville éternelle : la Lazio de Rome, toujours existante, l’U.S Romana, l’Audace, la Pro Roma, la Juventus, l’Alba, la Fortitudo et le Roman. Ces trois derniers clubs fusionnèrent et formèrent l’AS Roma. Notons que la Lazio, à ce jour rival historique de la Roma aurait fait partie de cette fusion sans l’intervention de Giorgio Vaccaro pour motifs politiques.
Foschi, en plus d’être le fondateur, fut également le premier président, avant de mourir d’un infarctus en apprenant la défaite du club à Gênes. Le club prit place à Testaccio, et ses couleurs, inchangées depuis, furent celle du Roman, à savoir le jaune or et le rouge pompéien. La louve, rappelant l’empire romain, fut choisie comme emblème.

1927-1942 : Premières saisons et premiers trophées

Lors de sa première saison parmi l’élite (à l’époque divisée en deux groupes) la Roma se place 8ème sur 11 mais réussi à remporter la Coppa C.O.N.I (actuelle coupe d’Italie) sous les ordres de l’anglais Garbutt.
Dès les saisons suivantes, la Roma apparait parmi les premières places du championnat figurant entre 1930 et 1936, 6 fois dans le top 5 de la Serie A et terminant par deux fois vice-championne d’Italie. Enfin, en 1942 arrive le premier scudetto, gagné avec 3 points d’avance sur le Torino et quelques victoires mémorables, comme face à la Juventus ou au Milan AC.
Déjà se distinguèrent quelques joueurs inoubliables parmi les anciens giallorossi, comme Attilio Ferraris, Guido Masetti, Fulvio Bernardini, qui passera après à la Lazio (et qui donnera son nom à un terrain du centre d’entraînement) ou encore Rudolfo Volk, un des meilleurs buteurs de l’histoire romaine mais surtout Amedeo Amadei, qui inscrit 18 buts lors de la saison du scudetto.

1943–1952 : Le déclin romain

Interrompue durant la guerre, la série A reprend ses droits en 1946. Durant cette saison, la Roma flirte avec la relégation, comme lors des saisons suivantes, où les mauvaises places s’enchaînent. Les entraîneurs changent continuellement, et même le président Baldassarre finit par quitter le navire. Les parcours laborieux se succèdent et la relégation en Serie B arrive inévitablement lors de la saison 1950/1951, la Roma finit dix-neuvième dans un championnat très serré en ce qui concerne les dernières places et va vivre donc l’unique saison en Serie B de son histoire, la remontée sera par ailleurs immédiate.

1952-1965 : Retour au premier plan

L’équipe se renforce et parvient à obtenir des résultats plus que satisfaisants sous la houlette du président Sacerdoti. C’est durant ces années (en 1953 précisément) que la Roma joue ses premiers matchs dans l’emblématique stade Olimpico. Dino Da Costa (recordman des buts lors des derbys romains) se distingue tout particulièrement, avec un titre de meilleur buteur. Il est également inévitable d’évoquer Giacomo Losi, encore à l’heure actuelle le deuxième recordman du nombre de matchs joués sous le maillot romain derrière Francesco Totti, son surnom en dit long: “Core de Roma” (Cœur de Rome). La Roma décroche la coupe de la ville des foires (ancêtre de la Coupe UEFA) en 1960/61 en battant les anglais de Birmingham City, par la suite c’est une première Coupe d’Italie décrochée aux dépends du Torino lors de la saison 1963/64. Durant toutes ces années la Roma figure très souvent dans la première partie du classement mais n’est jamais dans la course au titre.

1965-1980 : La « Rometta »

Une crise financière s’abat sur le club au début des années 60, l’obligeant à vendre quelques uns de ses meilleurs éléments. La conquête d’une Coupe d’Italie en 1969 (en battant Bologna) et l’arrivée du “Mago” Hellenio Herrera sur le banc n’empêche pas le club de sombrer dans une impressionnante spirale de saisons négatives (unique bon résultat, la 3ème place obtenue en 1975, première apparition sur le podium depuis pile 20 ans), puisqu’il ne connut plus que le milieu voire le bas de tableau voire la toute fin, par exemple ce n’est que lors de l’avant dernière journée que la Roma se sauve de la relégation en 1979. Ces années coïncident également avec la création du C.U.C.S (Commando Ultra Curva Sud), à ce jour encore l’un des plus grands groupes de supporters qu’ait connu l’Europe.

1980-1990 : L’ère Dino Viola

La saison 1979/80 coïncide avec l’arrivée au club de deux hommes : le président Dino Viola et l’entraîneur Nils Liedholm. Ces deux hommes réussiront à conquérir en 5 saisons : 3 coupes d’Italie, un scudetto (ainsi que 2 deuxièmes places) et une finale de Ligue des Champions, perdue aux penaltys face à Liverpool, finale qui se disputait à Rome.
Une décision arbitrale plus que litigieuse prive même les giallorossi d’un troisième scudetto (épisode du but de Turone). Qu’importe, les supporters sont comblés et voient défiler devant eux des joueurs mythiques de l’histoire romaine, tel Agostino Di Bartolomei, Carlo Ancelotti, Paulo Roberto Falcao, joueur le mieux payé de l’époque, Roberto Pruzzo, deuxième meilleur buteur de l’histoire romaine, ou encore Bruno Conti, capitaine puis entraîneur et directeur sportif du club.
La Roma frôle encore une fois le titre en 1986, pour quelque points, malgré le gain d’une nouvelle coupe d’Italie. Liedholm fait ses adieux au club, et Eriksson puis Bianchi viennent s’asseoir sur le banc romain. Dino Viola décède quand à lui en 1991.

1990-1999 : Années moroses

Hormis une coupe d’Italie en 1991 remportée face à la Sampdoria et une finale de coupe de l’UEFA perdue face à l’Inter, les supporters n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent durant ces années. L’arrivée de Franco Sensi à la tête du club en 1993 et la succession de Bianchi, Mazzone et Zeman sur le banc n’offrent pas grand chose aux romains, si ce n’est le beau jeu du capitaine Giannini, du brésilien Aldair, de Rizzitelli ou du jeune espoir Francesco Totti.
Les affaires extra-sportives touchent également le club de la capitale : Caniggia est contrôlé positif à la cocaïne, alors qu’il est révélé que Peruzzi et Carnevale ont également eu recours à des produits interdits. Le président Ciarrapiro est plusieurs fois traduit en justice, pour de diverses affaires.
Sur le plan sportif la Roma figure souvent dans la première partie de tableau mais reste incapable d’enlever le scudetto des mains du Milan ou de la Juve.

1999-2004 : Capello et le 3ème Scudetto

En 1999, Capello vient s’asseoir sur le banc de l’AS Roma. Après une première saison conclue au 6ème rang loin derrière la Lazio championne, il gagnera la saison suivante un scudetto triomphant, avec de très grands joueurs tels Samuel, Emerson, Cafu, Delvecchio, Montella, Tommasi ou encore l’emblématique capitaine Francesco Totti qui n’en finit d’étonner l’Italie entière. Batistuta arrivé l’été précédent aura été le goleador de ce 3ème scudetto giallorosso.
La Roma se permet des folies sur le marché des transferts, avec notamment l’arrivée du fantasque Cassano, la Supercoupe d’Italie est remportée face à la Fiorentina, cependant la Roma ne brille pas en Champions League, elle conclura sa saison par une belle 2ème place, après une saison de transition, les giallorossi reviennent plus forts que jamais et sous l’impulsion de Totti, ils s’offrent un joli mano à mano avec le Milan pour la course au Scudetto et finiront finalement seconds. Quelques semaines plus tard, Capello quitte le club pour la Juve (et emmène Emerson et Zebina), la Roma plonge dans une profonde crise sportive et financière dont elle sortira notamment grâce au combat acharné livré par Franco Sensi. Quatre entraîneurs se succèdent en une année, et c’est in extremis que la Roma se sauve de la série B.

De 2005 à aujourd’hui : La renaissance

Diminué, le président Sensi fait appel au technicien toscan Luciano Spalletti en provenance de l’Udinese pour relever le club. Le natif de Certaldo imprimera sa marque de fabrique avec un 4-2-3-1 qui restera inchangé et quelque révolutions tactiques qui se révéleront payantes, comme le repositionnement de Totti comme unique attaquant de pointe. Après des débuts moyens, l’équipe se lance avec une série historique de onze victoires consécutives, dont la dernière face à la Lazio de Rome dans un derby gagné 2-0. Pendant cette période la Roma va disputer 4 fois consécutivement la coupe d’Italie contre l’Inter perdant les deux premières éditions et gagnant les deux suivantes, 3 deuxièmes places sont également collectionnées, lors de la saison 2007-2008, les Romains sont même virtuellement champions d’Italie pendant une demi-heure après avoir remonté un passif de 11 points.
Après que 3 de ses joueurs aient été sacrés champions du monde en 2006 (De Rossi, Perrotta, Totti), la Roma voit également son capitaine soulever le soulier d’or, récompensant le meilleur buteur européen. Le parcours sur le plan continental se révèle également meilleur que sous Capello, avec deux quarts de finale consécutifs perdus face à Manchester United après des victoires mémorables face à l’OL ou au Real Madrid, battu à Bernabéu. Cependant la machine s’enraye quelque peu lors de la saison 2008-2009, une élimination en 8èmes de la LDC aux penaltys face à Arsenal alors que la finale se jouait à Rome, l’équipe termine également à la 6ème place en championnat synonyme d’Europa League.

Palmarès

3 Scudetti : 1941/42 – 1982/83 – 2000/01

9 Coupes d’Italie : 1963/64 – 1968/69 – 1979/80 – 1980/81 – 1983/84 – 1985/86 – 1990/91 – 2006/07 – 2007/08

2 Supercoupes d’Italie : 2001 – 2007

1 Coupe des Villes de Foires : 1960/61

1 Championnat de Serie B : 1951/52